Gérer la sécheresse et la canicule au jardin de fougères

massif de fougères

Un sujet brulant d’actualité en ce début d’été qui fait la joie des vacanciers mais beaucoup moins celle des jardiniers. Alors comment aider au mieux les plantes à passer ce cap difficile ?

Faire les bons choix dès le départ, à la plantation, facilitera l’entretien ultérieur. Un emplacement ombragé s’impose évidemment pour deux raisons. La première est qu’à l’ombre les feuillages ne brulent pas. Si toutefois des brûlures sur le feuillage se produisent, les dommages sont avant tout de nature esthétique, et si les conditions sont favorables la plante produira de nouvelles frondes au cours de la saison. La seconde raison qui fera choisir un emplacement ombragé est que le sol y séchera moins vite.L’ombre portée d’un bâtiment comme ici est idéale car elle protège les fougères du rayonnement solaire tout en leur laissant une bonne luminosité.

Plantées dans les conditions adéquates, les fougères sont déjà plus aptes à affronter la sécheresse. Quand celle-ci s’installe durablement l’arrosage s’impose. Contrairement à nombre d’autres plantes chez lesquelles les signes de dessèchement sont faciles à reconnaitre, que ce soit parce que les feuilles se replient ou que les tiges s’affaissent, chez les fougères les signes de déshydratation  sont très discrets. Tout au plus peut-on noter une perte d’éclat du feuillage. Il est alors grand temps d’arroser car ce stade précède le stade final du dessèchement. Or les frondes fanées qui ne se réhydratent pas après l’arrosage sont définitivement perdues. Il faut alors les couper et si les conditions reviennent à la normale la plante en produira de nouvelles. Cette faculté de récupération a toutefois ses limites et si cette situation venait à se reproduire plusieurs fois, il est fort probable que la plante ne s’en remette pas.

Il faut alors arroser mais l’eau est précieuse et avant même de décider quand et comment arroser, la première question à se poser est de savoir comment retenir l’eau dans le sol, ou ce qui revient au même, comment limiter son évaporation. Nombre de jardiniers se plaignent de leur terre ‘dure comme de la pierre’ alors même qu’ils disent arroser tous les jours. Comment est-ce possible ? La seule explication à ce problème est que leur sol est nu. Un sol nu est une hérésie. Dans la nature, sauf conditions exceptionnelles, le sol n’est jamais nu. Quand il est paillé ou mulché, le sol conserve beaucoup plus longtemps son humidité, et la décomposition de la matière organique qui le recouvre produit de l’humus qui permettra à la terre de mieux retenir l’eau. On entretient ainsi un cercle vertueux.

A quelle fréquence faut-il arroser ? Il est difficile de répondre à cette question tant la réponse dépend de la nature du sol et du climat. Les fougères du massif montré en photo ne bénéficient que d’un arrosage hebdomadaire, ce qui reste de l’ordre du raisonnable. Malgré les fortes chaleurs, elles continuent d’émettre quelques nouvelles frondes. Contrairement à une idée reçue, les fougères ne demandent pas un sol maintenu constamment humide, mais restant frais, sans s’assécher complètement. J’ai eu l’occasion de visiter un jardin au sol argileux où l’arrosage automatisé était quotidien. Les fougères ne semblaient pas particulièrement apprécier ce régime et le sol détrempé. On a trop souvent tendance à oublier que les fougères ont besoin d’un sol drainé.

Comment arroser ? Pour les raisons abordées ci-dessus, je ne suis pas favorable à un système d’arrosage goutte-à-goutte qui maintient le sol dans un état d’humidité constant. Je soupçonne même qu’il incite les plantes à une certaine paresse en ne les obligeant plus à développer davantage de racines pour aller chercher l’eau en profondeur dans le sol. Pourquoi le feraient-elles d’ailleurs puisque l’eau se trouve en surface ? Les fougères semblent apprécier l’arrosage par aspersion très bénéfique pour le feuillage, mais il ne doit pas être brutal, une pression trop forte pouvant casser les frondes.

De manière générale les fougères ne demandent pas plus d’eau que d’autres types de plantes. Comme elles ne fleurissent pas, elles n’ont pas à déployer une énergie considérable pour assurer leur reproduction, ce qui constitue un atout en période de sécheresse. Les plantations récentes demandent une plus grande attention mais avec le temps la résistance s’accroit.

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