Bien sûr les fougères pourront être associées à une large gamme de végétaux, arbres, arbustes, plantes vivaces et graminées, en fonction des goûts personnels de chacun.
Créer des mariages de plantes harmonieux est même l’une des plus grandes joies que procure le jardinage.
Il n’en demeure pas moins que au delà des considérations esthétiques qui guident le créateur, ces associations pour être pleinement réussies devront être durables et ne pas se solder à plus ou moins long terme par le dépérissement des plantes parce qu’on a choisi de mélanger des espèces aux besoins incompatibles.
C’est là qu’intervient la notion de milieu. Pour donner une définition simplifiée du milieu, disons qu’il s’agit de l’ensemble des conditions environnementales dans lesquelles pousse naturellement une espèce donnée. Plus les conditions de culture présentent dans le jardin seront proches de celles que connaissent les plantes dans leur milieu originel et plus on aura de chances de les voir s’épanouir chez soi.
Il existe à ce sujet un livre, sans doute le meilleur jamais écrit sur les plantes vivaces, paru chez Ulmer et intitulé Les plantes vivaces et leurs milieux. Même s’il est de présentation austère, cet ouvrage est la bible que tout jardinier amateur de plantes vivaces se devrait de posséder. Il permet de faire les bons choix pour que tout coin de jardin, même le plus déshérité ne soit plus dépourvu de végétation.
J’ai toujours pensé qu’en réunissant des plantes originaires de milieux similaires ou approchants on obtenait des scènes plus satisfaisantes. Tout d’abord parce que les plantes choisies seront plus susceptibles de s’épanouir pleinement mais aussi parce que ces associations sont véritablement belles et fortes dans le sens où elles expriment une ambiance particulière à un certain type de paysage.
On peut remarquer aussi que les plantes originaires d’un même milieu possèdent des caractéristiques communes. Ainsi les plantes adaptées à la sécheresse sont souvent dotées d’un feuillage ténu et étroit, charnu, cireux ou velu, autant de stratégies pour résister à l’ardeur du soleil et limiter la transpiration du feuillage. Pour les plantes d’ombre, la stratégie est inverse, il s’agit de capter au mieux la lumière du ciel, pour cela les feuillages se font plus amples et exubérants, luisants et les floraisons plus discrètes. De façon générale les feuillages les plus beaux et les plus originaux se recrutent parmi les plantes d’ombre.
C’est en tenant compte des particularités « physiques » communes aux plantes originaires d’un même milieu ou tout au moins de milieux approchants que l’on sera à même de créer les plus belles associations végétales et aussi les plus cohérentes. Les fougères peuvent être associées à quantité de plantes intéressantes, bien au delà du cliché récurrent dans les magazines de jardinage printanier, du couple tulipe-crosse-de-fougère-qui-se-déroule.
Dans ce cas de figure, le rôle de la fougère se limite à celui de faire valoir d’une tulipe généralement très hybridée. Il ne faut jamais perdre de vue que les fougères sont des plantes d’apparence assez sauvage et que leur association avec des fleurs un peu trop artificielles est rarement heureuse.
Elles sont plus à leur avantage en compagnie des fleurs légères et délicates des plantes de sous bois avec lesquelles elles n’entrent pas en concurrence, chacune des partenaires mettant l’autre en valeur.
On obtient un contraste spectaculaire en opposant leurs frondes aériennes à des feuillages larges et massifs comme celui des Hosta, Rodgersia, Ligularia et Petasites. Ce sont de parfaites voisines pour les petits bulbes comme les Galenthus Leucojum, Cyclamen et Erythronium. Leurs frondes en se développant au cours de la saison cachent le feuillage jaunissant des bulbes. Leurs verts variés et tonifiants sont indispensables pour servir de liant dans les scènes de feuillages panachés et multicolores. Elles rivalisent de graphismes et de finesse avec les graminées adaptées à l’ombre comme les Hackonechloa, Chasmanthium latifolium, Luzula sylvatica, Carex (elata, pendula, grayi, hachijoensis, morrowii, muskingumensis).
Les plantes vivaces à feuillage graminiforme comme les Liriope, Ophiopogon, Acorus gramineus ont en outre l’avantage d’être persistantes.
Les floraisons légères des Astrancia, Brunnera macrophylla, Gillenia trifoliata, Astilbe, Cimifuga, Dicentra, Epimedium et Corydallis sont très belles parmi les fougères.
Les feuillages décoratifs et colorés des Heuchera, Heucherella, Tiarella et Saxifraga sont également remarquables.
On n’y pense pas souvent mais certaines plantes vivaces produisent des fruits décoratifs à l’automne qui peuvent produire un contraste étonnant avec le vert des frondes persistantes, en particulier les Actea rubra, Arum italicum, Iris fœtidissima, Podophyllum hexandrum, Polygonatum verticilliatum et Smilacina racemosa.
Et comment passer sous silence le feuillage lacinié et finement dentelé de certains érables du Japon qui ressemble à s’y méprendre à celui des fougères. Voilà encore des plantes en parfaite harmonie esthétique et partageant le même goût pour les ambiances fraîches et abritées du soleil.
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