Pendant longtemps, la reproduction des fougères est restée un mystère pour les botanistes. Les spéculations donnèrent lieu à des théories fantaisistes dont la plus répandue était que les graines auraient été invisibles ! Ceci est peut-être à l’origine de nombreuses croyances magiques entourant les fougères. La science continua à parler de « poussière » de fougère jusqu’à ce qu’une découverte accidentelle permette de comprendre le mystère de leur reproduction.
En 1794, John Lindsay, un chirurgien britannique établi à la Jamaïque, remarqua qu’après la pluie des quantités de fougères émergeaient des terres retournées. Il eu l’idée de semer dans un pot un peu de cette « poussière » et put observer le développement de jeunes plantes qui donnèrent naissance à des fougères. Convaincu d’avoir découvert « les graines de fougère », il en envoya un peu en Angleterre, accompagnées d’instructions de semis et la propagation des fougères commença au Jardin Botanique Royal de Kew. Cependant la compréhension du cycle de reproduction des fougères n’interviendra que dans la seconde partie du XIXe siècle avec la découverte de l’alternance des générations.
Les fougères ne fleurissent pas, car elles ne possèdent pas les organes sexuels nécessaires à leur reproduction. Elles se reproduisent selon un cycle inédit d’alternance de générations, sporophyte et gametophyte.
La plante mère, la fougère dite sporophyte porte au revers de ses frondes fertiles des sores dans lesquels des milliers de spores sont contenus dans d’espèces de petits sacs, les sporanges. Une fois la maturité atteinte, les sporanges s’ouvrent libérant les spores qui seront disséminés par le vent. La plupart des spores seront perdus, mais ceux qui tomberont sur un sol humide pourront germer.
La germination des spores produit la seconde génération dite gamétophyte. Le résultat de cette germination, le prothalle, fine lame verte d’environ six millimètres ressemblant à une hépatique se nourrit grâce à de fines racines. Quand il est suffisamment développé, apparaissent sur la face inférieure du prothalle des organes mâles et femelles. Logé dans l’anfractuosité centrale du prothalle, l’organe femelle, l’archégone, renferme un œuf appelé oosphère.
L’organe mâle, l’anthéridie occupe la périphérie, il renferme plusieurs anthérozoïdes, se mouvant à l’aide d’un flagelle pilleux qui ne sont pas sans rappeler les spermatozoïdes des mammifères. Quand ils sont arrivés à maturité, l’anthérie libère les antérozoïdes qui iront féconder l’oosphère à condition qu’une fine couche d’eau à la surface du prothalle permettent leur progression.
Cette goutte d’eau apportée par la rosée ou la pluie est indispensable à la fertilisation et donc à la naissance d’une nouvelle fougère. Les vraies feuilles de la fougère dite sporophyte se développeront, puis le prothalle dit gametophyte ayant achevé son œuvre de reproduction disparaîtra.
Dans les régions sèches où la fertilisation est rendue difficile, certaines fougères ont élaboré une stratégie adaptative, l’apogamie. Les spores donnent naissance à des prothalles qui engendrent directement de nouvelles fougères sans fertilisation. Environ 5 à 10% des fougères dans le monde sont apogames.
Comme les autres végétaux, les fougères peuvent aussi se reproduire par la voie végétative, nous en reparlerons dans la section consacrée à la multiplication.
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