Archive pour la catégorie ‘La fougère de la semaine’

Asplenium X kenzoi

Samedi 22 mars 2014

Asplenium X kenzoi

Asplenium X kenzoi est un hybride naturel apparu au Japon, issu du croisement probable entre Asplenium prolongatum et Asplenium antiquum. De son parent Asplenium prolongatum, Asplenium X kenzoi a hérité de la particularité de posséder un rachis nettement allongé pourvu d’un bourgeon terminal  permettant à la plante de se propager. De son autre parent Asplenium antiquum, il a conservé le port typique et le feuillage coriace vert clair.

Ne possédant cette plante que depuis peu de temps, je n’ai pas encore beaucoup de recul pour apprécier son comportement, mais elle me semble plus facile  à cultiver que Asplenium prolongatum qui demande une forte humidité ambiante. De par sa vigueur elle semble se rapprocher davantage d’ Asplenium antiquum et elle a tiré le meilleur de sa double parenté, ce qui n’est pas surprenant car bien souvent le résultat de l’ hybridation  chez les fougères est une plante plus vigoureuse que les parents dont elle est issue. Vue de loin elle a un aspect un peu irréel et on la croirait faite de plastique !

Pyrrosia polydactyla ‘Hiryu jishi’

Samedi 15 mars 2014

Pyrrosia polydactyla 'Hiryu jishi'

Pyrrosia polydactyla est une espèce endémique à l’ Ile de Taïwan que l’on rencontre dans des habitats variés puisque cette fougère peut adopter un comportement épilithe, épiphyte ou même terrestre. Il existe un certain risque de confusion entre Pyrrosia polydactyla et Pyrrosia hastata, la première se distinguant de la seconde par son limbe plus finement découpé et des divisions plus fines. Cependant comme le fait remarquer Hovenkamp dans A Monograph of the Fern genus Pyrrosia il ne s’agit pas là d’un caractère définitivement fixé car selon les conditions de culture le limbe de Pyrrosia polydactyla peut être diversement découpé même si la forme représentative de l’espèce reste celle d’un limbe à nervation pédalée comportant 6 à 8 divisions. Les deux seuls caractères caractères constants qui permettent de distinguer Pyrrosia polydactyla de Pyrrosia hastata sont le diamètre des poils qui est de 0.5 mm chez P. hastata contre 1mm chez P. polydactyla et la nervation réticulée plus fortement anastomosée chez P. hastata tandis que celle de P. polydactyla comporte davantage de nervilles incluses.

Pyrrosia polydactyla ‘Hiryu jishi’ est un cultivar japonais dont les bords du limbe sont irrégulièrement crénelés à lobés et dont la division médiane du limbe pédalé est particulièrement développée et allongée.

Polypodium triseriale

Samedi 1 mars 2014

Polypodium triseriale

Polypodium triseriale est une fougère appartenant à la famille Polypodiaceae. Cette espèce, également connue sous le synonyme de Serpocaulon triseriale, est commune et largement distribuée à travers l’ Amérique tropicale, mais également très variable.

Elle doit son nom d’espèce triseriale à ses rangées de sores qui vont de 1 à 3. Ceux ci sont ronds et dépourvus d’ indusie comme il est de règle chez les polypodiacées et forment une large empreinte sur le dessus de la fonde. Les frondes pennées portent des pennes de forme linéaire à lancéolée, la penne terminale étant largement développée et parfois divisée à son tour. Le rhizome  modérément allongé est recouvert d’ écailles à bordure claire.

Les besoins culturaux de Polypodium triseriale sont semblables à ceux de Polypodium fallax, c’est à dire qu’il ne faut  surtout pas enterrer le rhizome, choisir un substrat bien drainant qu’on laissera sécher légèrement entre les arrosages et privilégier une exposition très lumineuse.

Lemmaphyllum microphyllum ‘Shishi’

Samedi 1 février 2014

Lemmaphyllum microphyllum 'Shishi'

Lemmaphyllum microphyllum est une petite fougère épiphyte originaire d’ Asie appartenant à la famille Polypodiaceae.

Lemmaphyllum microphyllum ‘Shishi’ présente la particularité par rapport à l’espèce type de posséder des frondes plus grandes et larges ainsi qu’ un apex cristé.

La croissance est très lente et comme c’est une plante qui aime les ambiances humides, elle se comporte mieux cultivée à l’ extérieur, même si en hiver il faut l’ abriter du gel.

Asplenium scolopendrium ‘Shishi no Kogiri’

Samedi 4 janvier 2014

Asplenium scolopendrium 'Shishi no Kogiri'

Ce cultivar japonais d’ Asplenium scolopendrium nommé ‘Shishi no Kogiri’ semble en tous points identique aux cultivars européens du groupe  des fimbriatum  dont le limbe finement incisé ou serré présente des dents aiguës comme les dents d’une scie. C’est à cette même particularité que fait référence le nom japonais ‘Shishi no Kogiri’ dont je ne peux malheureusement fournir une traduction complète, le mot shishi  évoquant les dents du limbe.

Bien que d’aspect semblable à leurs homologues européens les sujets asiatiques d’ Asplenium scolopendrium sont génétiquement différents puisqu’ils possèdent 4 ensembles de chromosomes et sont donc tétraploïdes tandis que les plantes européennes avec seulement 2 ensembles de chromosomes sont diploïdes. Cette différence incite à considérer les plantes d’origine asiatique comme étant une sous espèce du genre, désignée sous le nom de Asplenium scolopendrium subsp. japonicum. Toutefois elle semble très proche de la forme américaine de l’espèce connue sous le nom de Asplenium scolopendrium var. americanum avec laquelle elle partage la particularité d’ être tétraploïde. Par le passé elle a été considérée comme étant une espèce distincte du genre et nommée Asplenium komarovii , également connue sous le synonyme plus ancien de Phyllitis japonica comme y fait référence  Tagawa dans son ouvrage Coloured Illustrations of Japanese Pteridophytes.

Asplenium scolopendrium ‘Muricatum’

Samedi 30 novembre 2013

Asplenium scolopendrium 'Muricatum'

Asplenium scolopendrium ou Phyllitis scolopendrium comme on l’ appelle encore parfois en horticulture, la banale  fougère langue de cerf a engendré de nombreuses variétés très intéressantes dont celle-ci, Asplenium scolopendrium ‘Muricatum’.

Ce nom de variété ‘Muricatum’ peut sembler  étrange au premier abord. J’ en ai trouvé la signification dans un petit ouvrage très utile de Jimmy Dyce, Fern names and their meanings, édité par la British Pteridological Society. On y apprend que  ‘Muricatum’ fait référence à la surface rugueuse d’ un mur et à ses aspérités. De fait au lieu d’être lisses, les frondes présentent sur leur face supérieure des plis formant des crêtes et qui ne correspondent pas à l’ empreinte des rangées de sores comme on pourrait le penser, celles-ci étant plutôt disposées vers l’ apex de la fronde.

Il existe une variété nommée Asplenium scolopendrium ‘ Undulatum Muricatum’  résultant du croisement entre les variétés ‘Undulatum’ et ‘Muricatum’ et qui se distingue par des frondes aux marges nettement ondulées, ce qui n’ est pas le cas de ma plante dont la marge des frondes est lisse. J’ en ai trouvé une illustration très ressemblante dans l’ ouvrage de Druery, British Ferns and their varieties. Signalons au passage que la plante était alors connue sous le nom de Scolopendrium vulgare ‘Muricatum’.

Microsorum punctatum ‘Mermaid Tail’

Samedi 16 novembre 2013

Microsorum punctatum 'Mermaid Tail'

Microsorum punctatum est une espèce largement répandue dans les régions tropicales, de l’ Afrique à l’ Asie, à l’ exception du continent américain. Elle se développe en formant de larges peuplements en milieu rocheux, en situation à la fois humide et très ensoleillée. Si l’espèce type possède des frondes simples et entières, la mise en culture de la plante a donné naissance à de nombreuses formes, parmi lesquelles il n’ est pas toujours facile de s’ y retrouver, et ceci d’ autant plus qu’ elles restent très peu diffusées en Europe.

Cette plante qui m’ a été vendue sous le nom de Microsorum punctatum ‘Mermaid Tail’ provient de Thaïlande où se trouvent de nombreux collectionneurs acharnés, à la recherche de toutes les variations possibles et parfois à la limite de l’ étrange ! Pour en avoir un aperçu  il suffit de se rendre sur la page consacrée aux cultivars de Microsorum punctatum du site FernSiam  ICI .

Sur la photo, ma plante encore jeune n’ a pas encore terminé de développer l’ extrémité de ses frondes excessivement découpées qui lui ont valu son nom de cultivar de queue de sirène. Ce n ‘est pas une plante facile à cultiver sous notre climat, surtout en hiver, car elle est très exigeante en matière de luminosité et de température. Il est toujours surprenant de constater les différences de comportement des plantes tropicales face aux températures, suivant les genres auxquelles elles appartiennent. J’ ai l’ habitude de sortir toutes mes fougères tropicales au jardin durant l’ été ce qui leur fait le plus grand bien, pour ne les rentrer qu’ au cours du mois d’ octobre. J’ ai pu ainsi constater de grandes différences face au rafraichissement des températures et aux premières pluies automnales. Si le feuillage de Microsorum punctatum ‘Mermaid Tail’ s’ abîme rapidement dans ces conditions, en revanche , pour ne choisir qu’ un exemple, celui de Microgramma nitida reste impeccable, et je soupçonne même qu’ il pourrait supporter des températures encore plus basses, alors qu’il s’ agit d ‘une fougère originaire d’ Amérique Centrale, réputée encore plus frileuse que sa consoeur asiatique. Bien sûr on ne peut pas se baser sur l’ exemple d’ une seule plante, mais je me demande quand même si le résultat  de ces mutations en culture ne conduit pas à des plantes plus faibles et fragiles, donc difficiles à maintenir en bon état. Pour s’ en convaincre il suffit de comparer les cultivars avec l ‘espèce type, on  n’a vraiment plus l’ impression d’ avoir affaire à la même plante ! Je ne pense pas renouveler trop souvent ce genre d’ expérience, préférant m’ en tenir désormais aux espèces types, ce qui reste à voir …

Blechnum mochaenum

Samedi 9 novembre 2013

Blechnum mochaenum

Cela m’ a pris plusieurs années avant d’ être en mesure de pouvoir identifier ce Blechnum, faute de frondes fertiles. A ma grande surprise, au début du printemps de cette année, il en a produit plusieurs. Comme quoi avec les plantes il faut savoir se montrer patient et ne jamais désespérer !

Cette fois le doute n’ est plus permis il s’ agit bien de Blechnum mochaenum.  Cette espèce a fait l’ objet d’ une révision récente et il apparaît désormais qu’ elle comporte 3 sous espèces qui sont :

Blechnum mochaenum subsp.  mochaenum

Blechnum mochaenum subsp.  squamipes

Blechnum mochaenum subsp.  achalense

L’ espèce endémique à l ‘ Ile de  Juan Fernandez qui était auparavant considérée comme étant une variété de l’ espèce, connue sous le nom de Blechnum mochaenum var. fernandezianum, est désormais considérée comme étant une espèce à part entière nommée Blechnum fernandezianum.

Blechnum mochaense est une espèce dont l’ aire de distribution principale recouvre le Chili et l’ Argentine. Faute de documentation suffisante, je ne peux pas déterminer précisément à quelle sous espèce ma plante appartient. Si dans son habitat d’ origine la plante se développe dans des lieux humides et ombragés, ici elle se comporte mieux au soleil. Je retrouve ce même  phénomène inexpliqué avec toutes les espèces de Blechnum que je cultive. A chaque fois que j’ ai tenté de les planter à un emplacement totalement ombragé, ils ont lentement décliné jusqu’à ce que je les déplace vers un emplacement ensoleillé où ils ont fini par récupérer et prospérer. Serait-ce parce qu’ il s’agissait d’ espèces de Blechnum originaires de l’ hémisphère sud ? Mystère.

Pyrrosia porosa

Samedi 19 octobre 2013

Pyrrosia porosa

Pyrrosia porosa est une espèce appartenant à la famille Polypodiaceae dont l’ aire de distribution recouvre une large partie de l’ Asie, de l’ Himalaya à l’ Inde, l’ Asie du Sud Est et les Philippines.

C’est une fougère de développement modeste qui possède un rhizome rampant mais dont les frondes sont bien regroupées. Entières et de forme oblancéolée, elles mesurent jusqu’à 3,5 cm de large pour une longueur variant de 9 à 30cm. Le stipe ailé depuis la base est difficilement distinguable du limbe qui le prolonge parfaitement. Les frondes sont d’ un vert soutenu sur leur face supérieure avec des hydathodes parsemés. Le revers présente un aspect blanchâtre et cotonneux dû à un épais revêtement de poils à la structure en étoile. Les sores disposés en chevrons occupent la moitié supérieure du limbe. Ces frondes qui possèdent une texture un peu molle peuvent carrément devenir flasques par forte chaleur ce qui peut surprendre quand on n’ est pas averti de cette particularité ! L’ ancien synonyme de cette fougère, Pyrrosia mollis , est à cet égard  très parlant. Ceci m’ incite à penser que cette fougère devra plutôt être cultivée à mi-ombre pendant l’ été. Au niveau de la rusticité, je pense qu’elle demandera à être protégée pendant l’ hiver ou plus sûrement être rentrée.

Microgramma lycopodioides

Samedi 12 octobre 2013

Microgramma lycopodioides

Microgramma lycopodioides est une fougère épiphyte, appartenant à la famille Polypodiaceae, largement répandue dans les forêts tropicales d’ Amérique, du sud du Mexique jusqu’au Paraguay et au Brésil.

Ses longs rhizomes rampants lui permettent de s’ élever sur les arbres pour atteindre la canopée jusqu’à une hauteur pouvant dépasser 20 mètres comme cela a pu être observé dans la réserve naturelle de Rebio Uatuma en Amazonie Centrale. Les frondes entières, de forme étroite et elliptique, avec un apex pointu, possèdent une texture coriace. Les frondes fertiles, de forme semblable, sont simplement plus étroites. Les nervures secondaires très visibles forment un réseau caractéristique qui permet à coup sûr de reconnaitre cette fougère. Les sores ronds, dépourvus d’ indusie, sont répartis sur un seul rang de chaque côté de la nervure centrale, à mi-distance de la marge.

C’ est une fougère facile à cultiver à condition de lui fournir un support adéquat et beaucoup de lumière et d’ humidité.