Archive pour juin 2015

Iris confusa

Samedi 27 juin 2015

Iris confusa

Iris confusa est une iridacée originaire de l’Ouest de la Chine. C’est un iris rhizomateux qui se propage au moyen de ses longs stolons rampants. Il présente la particularité de porter des feuilles regroupées en éventail, disposées au sommet de longues tiges, ce qui lui a valu son surnom d’ iris bambou. Le feuillage, épais et persistant, est brillant sur le dessus et glauque sur l’envers. L’inflorescence apparait au milieu des feuilles et les fleurs sont portées par de courts pédicelles. La teinte varie du blanc au bleu, avec une tache orangée. Les fleurs sont éphémères mais la floraison s’étale sur une longue période d’avril à mai.

Iris confusa se montre raisonnablement rustique en zone 8, tant que le froid reste modéré. Les fortes gelées et la neige peuvent abimer le feuillage, et par là compromettre la floraison printanière, puisque l’inflorescence se développe au coeur même du feuillage. Ce fut le cas en 2012 mais la souche s’est montrée bien rustique. Bien qu’appréciant la mi-ombre et les sols frais, Iris confusa accepte une exposition ensoleillée et résiste assez bien à la sécheresse. Bien plus que pour sa floraison, je le cultive d’abord pour son superbe feuillage insolite.

Le collectionneur de l’ombre

Samedi 20 juin 2015

Le Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire a décidé pour cette édition 2015 de mettre en avant la diversité végétale en choisissant pour thème “Jardins extraordinaires, jardins de collection”. Pour me rendre régulièrement à Chaumont depuis quelques années, je peux dire que le cru 2015 est une vraie réussite, dans le sens où cette année le végétal est particulièrement mis à l’honneur, ce qui n’a pas toujours été le cas. Mais avec un jury présidé par Patrick Blanc, la botanique était bien défendue !
De la diversité végétale il y en a pour tous les goûts. Certains visiteurs seront attirés par les couleurs flamboyantes des collections de bougainvillées et de pélargoniums, d’autres par l’exotisme des palmiers, d’autres encore par l’étrangeté du monde des plantes carnivores. Mais à côté de ces collections de plantes spectaculaires, il y en a d’autres consacrées à des plantes plus modestes, si modestes que nous passons souvent à côté d’elles, sans même leur prêter attention, quand nous ne les traitons pas d’indésirables. Parmi ces illustres inconnues, j’ai particulièrement apprécié les collections de trèfles, de mousses et bien sûr de fougères. Car oui en effet, les fougères bien représentées sur l’ensemble des jardins, sont les vedettes de l’un d’entre eux. Ce jardin qui porte le numéro 24 s’intitule Le Collectionneur de l’ Ombre.

L’histoire de ce jardin est celle d’une cargaison de fougères, en provenance des quatre coins de la planète, qui ne sera jamais récupérée par son destinataire. Le personnel de l’aéroport pensant avoir à faire à une précieuse collection de plantes rares,commandée par un collectionneur ou un botaniste, va stocker les caisses sur des rails métalliques, en attendant que le destinataire vienne récupérer la marchandise. Mais le temps passe, et peu à peu, la nature reprenant ses droits, les plantes vont chercher à s’échapper des caisses malmenées pendant le transport.
Dès l’entrée du jardin, le visiteur est prévenu, il pénètre dans le royaume des fougères, accueilli par sa majesté Dicksonia antarctica


Dicksonia antarctica

Un peu plus loin Cyathea cooperi


Cyathea cooperi

La zone de marécage avec dans le fond une grosse souche d’ Osmunda regalis


Osmunda regalis

Gros plan sur un gros sujet de Blechnum tabulare, qui au vu de la taille du stipe doit être bien âgé. Noter le système d’irrigation retenu pour la maintenance du jardin.


Blechnum tabulare

Un magnifique sujet de Cibotium glaucum dont le revers des frondes à l’étonnante teinte bleutée ressemble à s’y méprendre à celui de Lophosoria quadripinnata. D’ailleurs je me suis laissée prendre au piège !


Cibotium glaucum

Clair obscur sur fronde de Niphidium crassifolium



Niphidium crassifolium

Gros plan sur une épiphyte, Aglaomorpha coronans



Aglaomorpha coronans

Structure métallique et caisses éventrées, la nature reprend ses droits dans ce milieu hostile qu’est le tarmac d’un aéroport


Jeune fronde de Woodwardia orientalis. Noter le soin minutieux apporté à l’étiquetage, joliment réalisé.


Woodwardia orientalis

Exemple de variégation chez les fougères, Coniogramme emeiensis


Coniogramme emeiensis

Jeux d’ombre et de lumière obtenus par les ombrières, les toiles tendues et ultime raffinement, la tôle perforée avec un motif de fronde de fougère


Un grand merci aux créateurs de ce jardin, Yves Philippot et Antoine Ruellan, ainsi qu’à toute l’équipe de bénévoles qui a oeuvré à sa réalisation.



Niphidium crassifolium

Samedi 13 juin 2015

Niphidium crassifolium

Niphidium est un genre appartenant à la famille Polypodiaceae. Il regroupe une dizaine d’espèces originaires d’ Amérique tropicale et subtropicale. Le genre tire son nom du grec nipha qui signifie neige, en référence à l’espèce qui est le type pour le genre, Niphidium longifolium, et dont le revers de la fronde est abondamment recouvert de poils. Mis à part Niphidium longifolium toutes les autres espèces du genre possèdent des frondes glabres.

Les espèces du genre Niphidium possèdent un rhizome court à rampant. Les frondes simples et entières sont de forme elliptique-lancéolée à oblongues, de texture très épaisse. Les nervures secondaires sont proéminentes et obliques au rachis. Les sores ronds, dépourvus d’indusies, sont disposés entre ces nervures, en une seule rangée. Ce critère permet de distinguer le genre Niphidium du genre proche Campyloneuron, chez ce dernier les sores étant disposés en 2 rangées ou plus entre les nervures secondaires.

Schefflera taiwaniana

Samedi 6 juin 2015

Schefflera taiwaniana

Schefflera taiwaniana appartient à la famille des Araliaceae. Le genre Schefflera regroupe environ 650 espèces largement distribuées en Amérique, en Asie du Sud-Est et en Océanie. Peu d’entre elles sont cultivées et elles le sont principalement pour leur feuillage ornemental. Les feuilles sont généralement composées-palmées avec des folioles portées par de courts pétiolules. Les fleurs sont petites, sans intérêt ornemental  prises individuellement, mais formant de remarquables inflorescences, généralement en ombelles ou en épis.

Schefflera taiwaniana est un petit arbre originaire des forêts de Taïwan, d’altitude comprise entre 2000 et 2900 mètres, où il pousse en compagnie de résineux. Dans son habitat naturel, sa hauteur varie de 2 à 4 mètres. Si sa culture en Europe est encore relativement récente, on peut déjà estimer qu’il s’y montre relativement rustique. En cas de froid intense et prolongé, le point de croissance peut geler mais au printemps suivant d’autres apparaitront plus bas sur le tronc.

Généralement, je trouve que les fougères ne font pas très bon ménage avec les arbustes dont les branches basses et le feuillage touffu font concurrence et entravent le bon développement des frondes. Schefflera taiwaniana avec un développement plutôt vertical et peu ramifié à la base ne présente pas cet inconvénient. Dans la même famille des Araliaceae, le genre Fatsia possède le même port. S’il est conseillé de planter Schefflera taiwaniana à l’ombre, il se plait aussi à mi-ombre comme c’est le cas ici.