Archive pour décembre 2015

Lygodium japonicum

Samedi 19 décembre 2015

Lygodium japonicum

Les pennes fertiles de Lygodium japonicum se distinguent des pennes stériles par leur plus petite taille et par le fait qu’elles sont davantage découpées.

Les sporanges disposés en marge des pinnules sont protubérants . Au nombre de 6 à 9 paires, ils forment deux rangées sur les lobes fertiles mesurant de 1 à 5 mm.

Au fil des années j’ai pu constater que Lygodium japonicum bien qu’étant une espèce de zone tempérée exigeait beaucoup de chaleur pour atteindre un développement optimal. Sa croissance reste chétive en dehors de la zone 9, le redémarrage de la végétation au printemps étant très tardif et le nombre de frondes produites restreint, ce qui m’a conduit à la rentrer  à l’intérieur pour l’hiver. Elle s’y comporte très bien, ne demandant pas de soins particuliers et poursuivant sa croissance jusqu’aux beaux jours où elle peut alors être ressortie au jardin. Ce n’est qu’avec ce mode de culture que j’ai pu obtenir des frondes fertiles.

Pyrrosia petiolosa

Samedi 12 décembre 2015

Pyrrosia petiolosa

Pyrrosia petiolosa est une fougère dont l’aire de distribution s’étend de la Corée, à la Mongolie, à l’ Est de la Russie et à la Chine. Son mode de développement est presque exclusivement épilithe, sur rochers, murs et falaises, fréquemment en situation exposée et ensoleillée, moins souvent en situation ombragée en forêt. On ne la trouve que rarement en épiphyte.

Le rhizome est longuement rampant. Les frondes stipitées ne sont que légèrement dimorphiques, les frondes fertiles étant un peu plus longues et larges que les frondes stériles. De texture coriace, le limbe atteint sa largeur maximale en son milieu, la base du limbe étant cunéiforme à atténuée, et l’apex arrondi à aigu. Les nervures secondaires sont clairement visibles, les tertiaires formant des aréoles régulières avec nervilles simples incluses ou parfois ramifiées. Les hydathodes bien visibles et répartis sur l’ensemble du limbe y sont profondément incrustés. L’indument monomorphique forme une épaisse couche, mate et persistante, de poils appressés à structure étoilée. Les sores généralement répartis sur l’ensemble du limbe, ou formant parfois des lignes plus régulières, sont superficiels et très rapprochés, souvent confluents le long des nervures.

Il est fait un usage médicinal de la plante en Chine où on la boit en infusion. Du fait de sa nature épilithe, cette fougère s’avère difficile à cultiver.Il lui faut en effet un support sur lequel elle puisse pousser plus ou moins à la verticale. Elle est ici cultivée sur un tronçon de fougère arborescente.

La collecte des spores

Samedi 5 décembre 2015

la collecte des spores

Le semis de spores reste un moyen de propagation incontournable pour les fougères chez lesquelles la multiplication végétative ne peut être envisagée de par l’absence de matériel suffisant ( absence de bulbilles, rhizome ne pouvant être divisé…). Il permet également d’obtenir une descendance mieux adaptée aux conditions environnementales que la plante mère dont elle est issue.

La principale difficulté pour récolter des spores viables est de savoir reconnaître le stade de maturité des sporanges. A l’exception de certaines fougères pour lesquelles les sporanges restent verts à maturité comme les espèces d’ Onoclea, Osmunda, Todea et Leptopteris et qui doivent être semées rapidement à ce stade, en règle générale des  sporanges verts sont immatures. La maturité se traduit par un changement dans la couleur des sporanges  qui selon les espèces évolue vers le jaune, l’orangé, le brun, voire le noir. Les sporanges mûrs sont luisants et semblent bien renflés. A ce stade les indusies commencent à se soulever et c’est le moment idéal pour recueillir les spores. Une loupe de grossissement x 10 permet de voir si les sporanges sont prêts à s’ouvrir. Si c’est le cas prélever une partie de fronde bien saine, si possible par temps sec. Si la fronde est humide il faut prendre soin de bien la sécher afin d’éviter les moisissures qui pourraient venir contaminer les spores. Positionner bien à plat la fronde ou la portion de fronde entre deux feuilles de papier blanc et lisse (éviter les feuilles d’essuie-tout sur lesquelles les spores resteraient collées) et laisser dans une pièce à l’atmosphère chaude et sèche. Sous l’effet de la sécheresse les sporanges vont s’ouvrir et laisser s’échapper les spores au bout de quelques jours, voire de quelques heures s’ils sont bien mûrs. A ce moment on peut voir en soulevant la fronde l’empreinte exacte formée par les spores qui apparaissent comme une fine poussière. Parmi cette poussière on peut clairement distinguer des particules plus grossières qui sont les débris d’indusies. On les séparera  des spores en repliant la feuille de papier et en tapotant légèrement. Les indusies plus lourdes que les spores vont alors s’agglomérer dans un coin où l’on pourra facilement les écarter, tandis que les spores beaucoup plus fines et légères ont tendance à adhérer au papier. Les spores recueillies pourront alors être semées immédiatement, le plus tôt étant le mieux, et le surplus stocké au sec dans des enveloppes en papier. Les spores de certaines fougères peuvent rester viables pendant plusieurs années.

Ci dessus les spores de Dryopteris scottii qui sont très sombres. On peut reconnaître l’empreinte de la penne.