Archive pour avril 2008

Asplenium trichomanes

Samedi 26 avril 2008

Cette petite fougère saxicole est fréquemment rencontrée dans les fentes des murs.

Il en existe plusieurs sous-espèces, assez difficiles à distinguer les unes des autres, mais on en retiendra principalement deux.

Asplenium trichomanes subsp. trichomanes se développe dans des habitats acides ou tout au moins exempts de calcaire.

Asplenium trichomanes subsp. quadrivalens affectionne les roches et les joints de murs calcaires.

Cet Asplenium que j’ai déplacé poussait à l’origine dans un joint en mortier d’un mur. Il appartient probablement à la sous-espèce quadrivalens, qui est la plus courante.

La toxicité de la fougère aigle (Pteridium aquilinum)

Vendredi 25 avril 2008

La fougère aigle (Pteridium aquilinum) est la seule représentante du genre Pteridium.

Cette plante extrêmement invasive, à la répartition cosmopolite, est la plus commune de toutes les plantes vasculaires. A tel point qu’autrefois on croyait que toutes les fougères aigles rencontrées dans le monde provenaient d’une unique plante mère qui aurait étendu ses rhizomes souterrains par delà les continents !

Cette croyance populaire illustre bien l’agressivité de la plante qui est un fléau redouté par les éleveurs dans les pâturages, bien qu’elle ait pu être utilisée dans certaines régions comme litière, une fois séchée.

La fougère aigle est toxique pour l’homme, le bétail et les insectes.

Des études ont montré sa forte toxicité, en particulier des effets carcinogènes, attestés par une fréquence accrue de cas de cancers de l’estomac chez les populations consommant des crosses de fougère aigle bouillies comme légume, comme c’est le cas en Asie et au Japon.

Il semblerait toutefois que ce type d’affection soit plus rarement rencontré chez les populations indiennes d’Amérique du Nord, peut être à cause du mode de consommation différent qui réduirait la toxicité. Les rhizomes sont en effet transformés en farine après séchage et torréfaction.

Quoi qu’il en soit, la consommation de fougère aigle, sous n’importe quelque forme, est fortement déconseillée !

Sa réputation comme insecticide n’est pas usurpée car elle possède plusieurs armes chimiques. Elle contient une hormone qui déclenche chez les insectes une mue prématurée conduisant rapidement à leur mort . Et comme si cela n’était pas encore suffisant, elle est capable de produire localement de l’acide cyanhydrique si un insecte vient à grignoter une de ses feuilles.

Plus étonnant encore, la fougère aigle est aussi toxique pour les autres plantes. Ce phénomène appelé allélopathie expliquerait son incroyable succès écologique. En effet, en se décomposant les frondes libèrent des substances chimiques qui empêchent la germination des autres plantes, la préservant ainsi de toute concurrence.

Cette toxicité était déjà connue dans l’Antiquité puisque Pline disait que le meilleur moyen de détruire la plante consistait au printemps quand les nouvelles frondes se déploient, à les frapper avec un bâton, de façon à casser les rachis pour que la sève s’écoule et tue les rhizomes.

Cette hypothèse de l’auto toxicité de la plante semble confirmée par l’observation de vastes peuplements de fougère aigle qui, après de nombreuses années, semblent dégénérer et disparaitre spontanément.

On a également observé depuis quelques décennies une baisse notable de la production de spores, au point que de nombreux peuplements de fougère aigle soient à présent stériles. Il est probable qu’avec un tel arsenal chimique et autant de moyens d’assurer sa pérennité la plante ressente moins le besoin de consacrer de l’énergie dans la production de spores.

British Ferns and their varieties de Charles T. Druery (suite)

Dimanche 20 avril 2008

Charles Druery a obtenu plusieurs plantes remarquables qui semblent malheureusement disparues aujourd’hui.

L’une des plus étonnantes est certainement Athyrium filix-femina ‘Plumosum superbum percristatum Drueryi’. Le nom à lui seul est déjà tout un programme !

Athyrium filix-femina ‘Plumosum superbum percristatum Drueryi’ possédait des frondes presque circulaires, crestées jusqu’au quatrième degré.

D’après la description qu’en fit Charles Druery, l’apex de la fronde présentait une division terminale très distinctement crestée, les pennes portaient à leur extrémité une houppe évasée, les pinnules étaient elles aussi terminées par une houppe en forme d’éventail, jusqu’aux segments terminaux des pinnules qui étaient eux mêmes crestés avec des bords dentés .

Ci dessus un des sujets de Athyrium filix-femina ‘Plumosum superbum percristatum Druery’ obtenu par Charles Druery.

Autre plante remarquable obtenue par Charles Druery, Polystichum aculeatum gracillimum cristulatum.

En 1876, avait été découverte dans le Devon par un certain Bevis, une forme exceptionnelle de Polystichum qu’on nomma Polystichum aculeatum ‘Pulcherrimum Bevis’. On sait à présent qu’il ne s’agissait pas d’une forme particulière de Polystichum aculeatum, mais bien d’un Polystichum setiferum. C’est le célèbre Polystichum setiferum ‘Plumosum Bevis’ que nous connaissons. Cette fougère était réputée stérile jusqu’à ce qu’un exemplaire cultivé par le Docteur Green montre une fronde fertile avec 1 ou 2 sporanges. Le Docteur Green partagea les précieux spores avec Charles Druery. Après le semis, c’était en 1900, le Docteur Green obtint une plante très différente de la plante mère, beaucoup plus finement découpée, qui fut nommée Polystichum aculeatum gracillimum ( le nom correct est aujourd’hui Polystichum setiferum ‘Plumosum Green’). De son côté, la même année, Charles Druery obtint une seconde plante, elle aussi différente, qui fut nommée Polystichum aculeatum ‘Pulcherrimum Drueryi’ (le nom correct est aujourd’hui Polystichum setiferum ‘Plumosum Druery’) et cette forme merveilleuse de finesse qu’il nomma Polystichum aculeatum gracillimum cristulatum.

Ces deux exemples montrent avec quelle rapidité peuvent intervenir les variations chez les fougères, parfois en l’espace d’une seule génération.

Dryopteris wallichiana

Samedi 19 avril 2008

Le Dryopteris wallichiana doit son nom d’espèce au botaniste Danois Wallich (1786-1854)

Polystichum polyblepharum

Samedi 12 avril 2008

Jeunes frondes de Polystichum polyblepharum se déployant, protégées par des écailles rousses et une pilosité blanche à l’aspect laineux.

British Ferns and their varieties de Charles T. Druery

Mercredi 9 avril 2008

Charles T. Druery ( 1843 – 1917 ) a été un collectionneur obtenteur talentueux et l’auteur de plusieurs ouvrages sur les fougères.

Sa collection de plantes était l’une des meilleures jamais réunie, malheureusement beaucoup d’entre elles ne sont pas parvenues jusqu’à nous.

Son livre, British Ferns and their varieties , paru chez George Routledge en 1910, décrit avec précision les nombreuses variations observées chez les espèces natives des îles Britanniques.

Sans que l’on puisse clairement expliquer pourquoi, il a été découvert en Grande Bretagne des formes sauvages de fougères présentant des variations importantes par rapport aux espèces types connues.

Ces variations fort nombreuses portent le plus souvent sur la forme de la fronde, son degré de division très accentué, la présence de fourches ou de houppes à l’extrémité des frondes ou des pennes, le caractère nanifié ou congesté des frondes, les bords modifiés des frondes et des pennes ou encore la présence de bulbilles.

Après avoir été qualifiées d’anomalies ou de monstruosités par les botanistes, les plantes présentant ces variations ont finalement été reconnues comme étant des formes ou des variétés des espèces types, puisque leurs caractéristiques pouvaient être transmises à leur descendance par le semis de spores, mettant ainsi en évidence la nature génétique et non pas accidentelle de ces mutations.

Un aperçu de la collection de Charles Druery. A l’exception d’un Woodwardia radicans que l’on devine au fond, toutes ces fougères sont originaires de Grande Bretagne.

A suivre …

Dryopteris carthusiana

Samedi 5 avril 2008

Bien que couramment nommée en français fougère des Chartreux, le nom d’espèce de ce Dryopteris a été attribué en hommage au botaniste Johan Cartheuser (1704-1778) .

Son feuillage d’un vert vif incomparable illumine les massifs printaniers. Il est de plus très facile à cultiver, ne requérant quasiment aucun soin.