Archive pour juillet 2015

Un avant-goût de vacances

Samedi 25 juillet 2015

Un avant-goût de vacances

Moment magique capturé dans la douce lumière du matin, cette scène qui associe Neomarica caerulea, Woodwardia orientalis et Cyathea tomentosissima donne des envies d’ évasion vers des horizons inconnus. L’ échappée des vacances est propice à la découverte de nouveaux paysages et à la visite de beaux jardins. Autant de sources d’inspiration pour son propre jardin que l’on regarde avec un oeil neuf après cette période de séparation plus ou moins longue.

Bonnes vacances à tous et à toutes.

Gérer la sécheresse et la canicule au jardin de fougères

Samedi 18 juillet 2015

massif de fougères

Un sujet brulant d’actualité en ce début d’été qui fait la joie des vacanciers mais beaucoup moins celle des jardiniers. Alors comment aider au mieux les plantes à passer ce cap difficile ?

Faire les bons choix dès le départ, à la plantation, facilitera l’entretien ultérieur. Un emplacement ombragé s’impose évidemment pour deux raisons. La première est qu’à l’ombre les feuillages ne brulent pas. Si toutefois des brûlures sur le feuillage se produisent, les dommages sont avant tout de nature esthétique, et si les conditions sont favorables la plante produira de nouvelles frondes au cours de la saison. La seconde raison qui fera choisir un emplacement ombragé est que le sol y séchera moins vite.L’ombre portée d’un bâtiment comme ici est idéale car elle protège les fougères du rayonnement solaire tout en leur laissant une bonne luminosité.

Plantées dans les conditions adéquates, les fougères sont déjà plus aptes à affronter la sécheresse. Quand celle-ci s’installe durablement l’arrosage s’impose. Contrairement à nombre d’autres plantes chez lesquelles les signes de dessèchement sont faciles à reconnaitre, que ce soit parce que les feuilles se replient ou que les tiges s’affaissent, chez les fougères les signes de déshydratation  sont très discrets. Tout au plus peut-on noter une perte d’éclat du feuillage. Il est alors grand temps d’arroser car ce stade précède le stade final du dessèchement. Or les frondes fanées qui ne se réhydratent pas après l’arrosage sont définitivement perdues. Il faut alors les couper et si les conditions reviennent à la normale la plante en produira de nouvelles. Cette faculté de récupération a toutefois ses limites et si cette situation venait à se reproduire plusieurs fois, il est fort probable que la plante ne s’en remette pas.

Il faut alors arroser mais l’eau est précieuse et avant même de décider quand et comment arroser, la première question à se poser est de savoir comment retenir l’eau dans le sol, ou ce qui revient au même, comment limiter son évaporation. Nombre de jardiniers se plaignent de leur terre ‘dure comme de la pierre’ alors même qu’ils disent arroser tous les jours. Comment est-ce possible ? La seule explication à ce problème est que leur sol est nu. Un sol nu est une hérésie. Dans la nature, sauf conditions exceptionnelles, le sol n’est jamais nu. Quand il est paillé ou mulché, le sol conserve beaucoup plus longtemps son humidité, et la décomposition de la matière organique qui le recouvre produit de l’humus qui permettra à la terre de mieux retenir l’eau. On entretient ainsi un cercle vertueux.

A quelle fréquence faut-il arroser ? Il est difficile de répondre à cette question tant la réponse dépend de la nature du sol et du climat. Les fougères du massif montré en photo ne bénéficient que d’un arrosage hebdomadaire, ce qui reste de l’ordre du raisonnable. Malgré les fortes chaleurs, elles continuent d’émettre quelques nouvelles frondes. Contrairement à une idée reçue, les fougères ne demandent pas un sol maintenu constamment humide, mais restant frais, sans s’assécher complètement. J’ai eu l’occasion de visiter un jardin au sol argileux où l’arrosage automatisé était quotidien. Les fougères ne semblaient pas particulièrement apprécier ce régime et le sol détrempé. On a trop souvent tendance à oublier que les fougères ont besoin d’un sol drainé.

Comment arroser ? Pour les raisons abordées ci-dessus, je ne suis pas favorable à un système d’arrosage goutte-à-goutte qui maintient le sol dans un état d’humidité constant. Je soupçonne même qu’il incite les plantes à une certaine paresse en ne les obligeant plus à développer davantage de racines pour aller chercher l’eau en profondeur dans le sol. Pourquoi le feraient-elles d’ailleurs puisque l’eau se trouve en surface ? Les fougères semblent apprécier l’arrosage par aspersion très bénéfique pour le feuillage, mais il ne doit pas être brutal, une pression trop forte pouvant casser les frondes.

De manière générale les fougères ne demandent pas plus d’eau que d’autres types de plantes. Comme elles ne fleurissent pas, elles n’ont pas à déployer une énergie considérable pour assurer leur reproduction, ce qui constitue un atout en période de sécheresse. Les plantations récentes demandent une plus grande attention mais avec le temps la résistance s’accroit.

Asplenium aethiopicum

Samedi 11 juillet 2015

Asplenium aethiopicum

Asplenium aethiopicum est une fougère appartenant à la famille Aspleniaceae. Son nom d’espèce aethiopicum peut induire en erreur car il ne fait pas référence à l’origine éthiopienne de l’espèce mais à son appartenance au continent africain. Largement répandue dans les régions tropicales de l’ Afrique, à La Réunion, en Macaronésie mais aussi en Inde et en Australie, Asplenium aethiopicum est une espèce très variable, car polyploïde, et regroupant un complexe de sous espèces.

Asplenium aethiopicum subsp. aethiopicum

Asplenium aethiopicum subsp. tripinnatum

Asplenium aethiopicum subsp. dodecaploideum ayant pour synonyme  Asplenium aethiopicum subsp. braithwaitii

Asplenium aethiopicum subsp. filare

Dès lors la description ne pourra être que générale, tant il existe de variations. Le rhizome, généralement court et rampant ou sub-érigé, est recouvert d’écailles sombres filiformes. Les frondes, de forme étroite et lancéolée, sont portées par des stipes plutôt longs et entièrement recouverts d’écailles. Le limbe est très découpé, de bi-penné à tri-penné, avec des pinnules cunéiformes, c’est-à-dire s’élargissant de la base vers le sommet. Elles sont profondément et irrégulièrement incisées, ces incisions formant des lobes arrondis à leur sommet. Les sores linéaires sont protégés par une étroite indusie à marge entière. Le détail le plus frappant, et qui fait reconnaitre Asplenium aethiopicum au premier coup d’oeil, est le revêtement de poils qui recouvre les deux faces du limbe. On devine que la fonction de cette sorte de feutrage doit être de protéger la plante contre le rayonnement solaire et de limiter la transpiration du feuillage. On l’aperçoit ici à contre jour.

En dépit de son origine tropicale Asplenium aethiopicum ferait preuve d’une certaine résistance aux basses températures, mais il ne faut pas s’attendre à une rusticité supérieure à quelques degrés en dessous de 0°. Cette fougère se montre très résistante à la chaleur et à l’ensoleillement.


Neomarica caerulea

Samedi 4 juillet 2015

Neomarica caerulea

Neomarica est un genre appartenant à la famille des Iridaceae comportant une vingtaine d’espèces originaires de l’ Amérique tropicale. Ces vivaces rhizomateuses au feuillage persistant portent des fleurs qui ne durent que l’espace d’une journée, mais se renouvelant sur une longue période.

Neomarica caerulea est une espèce originaire du sud du Brésil. Les sépales des fleurs sont mauves et rayés de brun à la base tandis que les pétales, plus petits, sont violets et également striés de blanc et de brun. Neomarica caerulea doit son surnom d’iris marcheur à son mode de propagation particulier. En effet après que la fleur ait été fécondée, une plantule se développe à son niveau, croît pour ensuite fleurir à son tour, tant et si bien qu’en fin de saison la tige finit par ployer jusqu’au sol, permettant ainsi aux plantules de s’enraciner. Il est alors facile de détacher ces  ‘keikis’ qui bien souvent se détachent d’eux mêmes, pour les mettre  dans un verre d’eau où ils ne tarderont pas à émettre des racines.

Bien qu’étant une plante tropicale  rustique seulement en zone 10 et 11, il est possible de cultiver Neomarica caerulea en zone 8, à condition de le protéger du gel. Je maintiens cette plante depuis 3 ans en pot, et elle refleurit tous les ans, sans soins particuliers. Elle peut ainsi être utilisée comme plante d’accent et déplacée au gré de ses envies. Comme les fougères elle apprécie les emplacements un peu ombragés et des arrosages suivis.