Archive pour mars 2015

Les Broméliacées au jardin

Samedi 28 mars 2015

Les Broméliacées au jardin

Petite scène estivale où des Broméliacées de toutes espèces voisinent avec Cyathea tomentosissima.

Au fil des années j’ai considérablement restreint la liste des plantes vivaces au jardin, soit parce qu’elles entraient en concurrence avec les fougères par leur développement trop rapide, soit parce qu’après une floraison éphémère, le feuillage perdait de son attrait. J’accorde à présent la priorité au feuillage des plantes d’accompagnement qui doit être à la hauteur de la beauté de celui des fougères et rester stable pendant plusieurs mois.

Les Broméliacées répondent parfaitement à ces critères, du moins pendant la période estivale, où elles sont sorties au jardin de la fin mai jusqu’à la fin du mois d’octobre. Comme ce sont des plantes épiphytes, elles sont facilement déplaçables et on peut s’amuser en renouvelant le décor. Quelle autre catégorie de plantes peut ainsi offrir une telle diversité de formes, de couleurs de feuillages et des floraisons parfois éblouissantes ? Elles sont extrêmement sobres et savent se contenter de peu. Je les suspends de-ci de-là avec les fougères épiphytes qu’elles accompagnent naturellement dans la nature.

Sensation de dépaysement garantie !

Dicksonia antarctica

Samedi 21 mars 2015

Dicksonia antarctica

Cet article sera consacré non pas à la description d’une espèce, Dicksonia antarctica, qui de par son immense popularité est abondamment décrite, mais à sa conservation et au choix de son implantation au jardin.

Il faut avant tout rappeler que même si Dicksonia antarctica est à juste titre réputée pour être la fougère arborescente la plus résistante au froid, pouvant  ainsi être cultivée sous notre climat tempéré, elle ne saurait être considérée comme étant entièrement rustique. Les hivers 2010 et 2012 sont venus nous ramener à cette triste réalité et nombre d’entre elles ont subi de gros dommages ou ont été anéanties.

Il ne s’agit pas pour autant de renoncer à leur culture mais de réfléchir avant d’en acquérir une, de façon à mettre toutes les chances de son côté. Une plante est un organisme vivant et non pas un objet de décoration que l’on va placer au gré de ses fantaisies. Il est bien évident que leur maintien dans des régions où les conditions climatiques sont par trop éloignées de leur habitat d’origine, que ce soit en termes de température ou d’humidité, ne pourra se faire qu’avec le recours à des artifices. La protection contre le froid sera assurée par la construction au dessus de la plante d’un abri  avec recours éventuel à un cordon chauffant, tandis qu’on remédiera au manque d’humidité dans les régions soumises aux étés secs par l’installation d’un goutte-à-goutte. Personnellement je ne suis pas une adepte de ces artifices  qui enlaidissent le jardin et font des plantes  des éternelles assistées. Je préfère les voir évoluer le plus naturellement possible, tout en restant prête à  intervenir quand les conditions deviennent trop extrêmes, je ne suis pas une marâtre non plus!

Ici Dicksonia antarctica ne fait pas l’objet d’une protection hivernale systématique, ni d’un arrosage continu pendant l’été. Mais pour pouvoir y arriver, il faut avant tout avoir soigneusement étudié les caractéristiques de son emplacement car chaque détail compte. Le plus important pour le choix du lieu de plantation est qu’il mette le plus possible la plante à l’abri des variations extrêmes de température et d’humidité, et surtout à l’abri du vent dont l’action amplifie les effets du froid et de la sécheresse. Tout cela est une affaire de bon sens mais qui ne va pas toujours de soi. J’ai ainsi le souvenir de la propriétaire d’un magnifique jardin qui m’a dit avoir renoncé à cultiver Dicksonia antarctica après l’avoir perdue au cours d’un hiver rigoureux parce qu’elle la trouvait trop frileuse. Il faut préciser qu’elle avait été plantée en plein milieu du jardin, sur une butte, et que de surcroît elle n’avait eu aucune protection. Dans de pareilles conditions, doit-on vraiment s’étonner du résultat ?

Mais revenons à ces petits détails qui vont faire toute la différence. Dicksonia antarctica supportera une exposition ensoleillée qui peut être bénéfique pendant les mois d’hiver dans la moitié nord de la France, mais il est bien évident que dans la moitié sud une exposition ombragée va s’imposer. Les branches et le feuillage, persistant ou non, d’arbres ou d’arbustes fourniront une canopée protectrice contre le froid et l’ensoleillement. Les murs et les espaces dallés permettent d’emmaganiser de la chaleur au cours de la journée qui sera restituée pendant la nuit. La protection d’un bâtiment permet de gagner de précieux degrés. Chaque détail compte, et ceux-ci cumulés permettent de créer un micro climat favorable.

L’emplacement retenu ici est plein nord, toujours plus frais de quelques degrés que le reste du jardin, même en période de canicule.  C’est d’ailleurs là que les mouches viennent chercher la fraîcheur l’été, ce qui constitue un bon indicateur. Dicksonia antarctica, plantée tout près du mur, bénéficie des calories perdues par le bâtiment. Celui-ci comporte une avancée de toit qui constitue une protection supplémentaire, mais pas au point d’empêcher la pluie d’atteindre le sol. Tout ceci permet au feuillage de rester intact jusqu’à -5, -6°. Au delà de ces températures j’enveloppe la plante au moyen d’une housse zippée et en posant un vieil oreiller sur le méristème pour le protéger. Comme j’habite dans un environnement urbain protégé, cela reste très ponctuel et peu contraignant, et surtout ne nuit pas à l’esthétique du jardin. On notera la différence entre les frondes de la saison passée et les nouvelles qui sont plus claires. Certaines personnes coupent systématiquement les anciennes frondes à l’émergence des nouvelles, voire même avant l’hivernage, mais je préfère les laisser sur la plante et ne les couper que lorsqu’elles sont fanées et ceci pour deux raisons. D’abord parce qu’elles constituent une protection non négligeable contre le foid pendant l’hiver, et ensuite parce qu’elles servent à alimenter la plante pendant la croissance des nouvelles frondes. Dans son habitat d’origine Dicksonia antarctica se comporte en persistante, il n’y a donc aucune raison pour lui infliger ce traitement cruel qui consiste à lui couper toutes ses frondes.

Pyrrosia longifolia

Samedi 14 mars 2015

Pyrrosia longifolia

Pyrrosia longifolia appartient à la famille des Polypodiaceae. Son aire de distribution s’étend du sud de la Chine à l’ Australie, englobant l’ Asie du Sud-Est, l’ Indonésie, la Micronésie, les Philippines. Son origine tropicale en restreint la culture à l’intérieur dans la plupart de nos régions. Dans son habitat naturel c’est une espèce épiphyte, plus rarement épilithe ou terricole. Le rhizome allongé porte des frondes monomorphiques très longues, jusqu’à 60 cm de long, d’où le nom d’espèce de longifolia. De texture très coriace et d’aspect luisant, elles sont plus ou moins stipitées, c’est-à-dire que le stipe tend à se confondre avec le limbe. Elles sont recouvertes d’un indumentum, fugace à persistant, composé de poils clairs. Les nervures secondaires sont visibles et les tertiaires forment des aréoles régulières. Il faut noter l’ absence d’hydathodes. Les sores, régulièrement espacés, forment des plaques nettement délimitées en forme de V à l’apex des frondes.

Contrairement à nombre d’espèces de Pyrrosia qui sont de croissance très lente, celle-ci se développe rapidement pourvu qu’on lui fournisse lumière, chaleur et humidité en abondance.

Rohdea japonica ‘Nishiki Suzume’

Samedi 7 mars 2015

Rohdea japonica 'Nishiki Suzume'

Voici un joli petit cultivar nain de Rohdea japonica ou Omoto comme l’appellent les amateurs du genre.

Rohdea japonica ‘Nishiki Suzume’ possède un feuillage atteignant une quinzaine de centimètres au plus, bordé d’un fin liseré jaune crème. Le développement est très lent mais c’est une plante extrêmement résistante et d’une grande longévité. Avec sa petite taille, il vaut mieux  conserver cet Omoto dans une poterie, sinon il risquerait de passer inaperçu dans le jardin, ce qui serait dommage.