Archive pour octobre 2015

Microsorum fortunei

Samedi 31 octobre 2015

Microsorum fortunei

Avec ses gros sores ronds, le moins que l’on puisse dire de Microsorum fortunei est qu’il ne correspond pas vraiment à l’étymologie  du nom du genre, basé sur mikros qui signifie petit, et sorus , terme employé pour désigner l’ensemble des sporanges.

Profitons-en au passage pour relever une certaine confusion régnant entre Microsorum henryi et Microsorum fortunei, l’un étant parfois donné comme synonyme de l’autre. Dans son ouvrage, Ferns and Fern allies of Taiwan, Ralf Knapp en retrace l’origine. Ainsi Fraser-Jenkins place en synonymie Microsorum henryi et Microsorum chinense, et décrit pour Taïwan une espèce similaire, Microsorum fortunei.

Microsorum henryi (= Microsorum chinense) est décrit comme possédant de grandes frondes, de 1 m ou plus de long, pour 7 cm de large, un épais rhizome, et plusieurs rangées de sores.

Microsorum fortunei possède des frondes de 30 à 60 cm de long, et de 2 à 3 cm de large. Son rhizome est peu épais, et les sores forment généralement une seule rangée de part et d’autre de la nervure centrale, description correspondant à la plante que je possède.

Ralf knapp dit ne pas avoir réussi à distinguer les 2 taxons sur les plantes présentes à Taïwan. Du côté de The Plant list, la situation ne semble pas plus claire puisque les 3 taxons sont reconnus :

Microsorum fortunei ( T. Moore) Ching

Microsorum henryi (Christ) C.M. Kuo

Microsorum chinense (Mett ex Kuhn) Fraser-Jenk

Développement hétéroblastique chez Pyrrosia polydactyla

Samedi 24 octobre 2015

Pyrrosia polydactyla

Un peu de botanique aujourd’hui avec un terme qui peut sembler barbare au premier abord mais qui s’avère finalement assez simple à comprendre. L ‘hétéroblastie, terme formé du grec hétéros, autre, et blastos, jeune pousse, bourgeon, qualifie le développement d’un végétal dont les organes successifs subissent un changement progressif de forme et de taille.

Ce développement hétéroblastique que l’on rencontre fréquemment chez les fougères est bien visible sur les sujets juvéniles de Pyrrosia polydactyla. Comme on peut le voir sur ce jeune semis, les premières frondes sont entières. Apparaissent ensuite des frondes avec un seul lobe latéral, puis les suivantes pourvues de 2 lobes latéraux, avant que la plante développe les frondes pédalées caractéristiques pourvues de 6 à 8 divisions.

Ce phénomène de développement hétéroblastique peut également s’ observer sur des plantes plus âgées, lorsque les conditions de culture sont défavorables, notamment pour celles qui sont issues d’une division de rhizome. Les frondes nouvellement produites peuvent alors prendre une forme similaire à celle des plantes juvéniles, mais avec l’amélioration des conditions de culture, les frondes suivantes seront normalement divisées. Le plus étonnant est une forme de reversion, décrite par Peter Hovenkamp, observée chez des sujets de Pyrrosia polydactyla cultivés dans des conditions particulièrement défavorables. Dans ce cas, les plantes forment des frondes moins divisées et qui s’apparentent davantage à celles de Pyrrosia hastata, pourvues de seulement 3 à 5 lobes. On comprendra facilement qu’en pareil cas l ‘identification s’avère difficile !

Polystichum setiferum ‘Smith’s Cruciate’

Samedi 17 octobre 2015

Polystichum setiferum 'Smith's cruciate'

Cette variété de Polystichum setiferum également connue sous le nom de ‘Ray Smith’ a été découverte ou redécouverte en 1986 par un membre de la  British Pteridological Society. Elle présente une forte similitude avec une ancienne variété connue depuis 1920 sous le nom de ‘Wakeleyanum’. Elle appartient au groupe Cruciatum caractérisé par la division de la nervure principale des pennes tout près de leur point de jonction avec le rachis. Selon Jimmy Dyce ( Polystichum cultivars, variation in the British shield ferns), Polystichum setiferum ‘Smith’s Cruciate’ combine les caractéristiques des groupes ‘Multilobum’ et ‘Cruciatum’ et pourrait en conséquence en être le croisement.

Les frondes plutôt rigides ont un port nettement vertical atteignant 75 cm de haut. Cette caractéristique combinée avec leur extrême étroitesse, elles n’atteignent que 5 cm à leur point le plus large, en fait une plante très attractive. Cet effet est encore renforcé par la légère courbure des frondes. Les stipes courts portent une abondante couche d’écailles dorées s’interrompant brusquement à la base du rachis. Les pennes réduites en longueur sont irrégulièrement ramifiées à la base avec une tendance au chevauchement. Les pinnules sont profondément incisées et spinuleuses. Le feuillage de texture épaisse est d’un beau vert foncé. On note la production de bulbilles.

Toutes ces caractéristiques réunies font de Polystichum setiferum ‘Smith’s Cruciate’ une variété intéressante qui dans un massif consacré à la culture de l’espèce saura se démarquer.

Aechmea gamosepala

Samedi 10 octobre 2015

Aechmea gamosepala

Aechmea gamosepala est une broméliacée épiphyte originaire du Brésil. Le genre Aechmea est riche de plus de 250 espèces, toutes originaires de l’ Amérique centrale et de l’ Amérique du sud,  mais que l’on trouve dans une grande variété d’habitats, aussi est-il difficile de généraliser sur leurs besoins culturaux. Ce sont principalement des espèces épiphytes possédant des feuilles cylindriques disposées en rosette et formant un réservoir capable de retenir l’eau.

Bien que la rusticité des broméliacées est une science encore dans son enfance, tout au moins sur le continent européen, il semblerait que Aechmea gamosepala soit une espèce cultivable en zone 9, ce qui correspond sur notre territoire aux zones du littoral. En dehors de ces zones privilégiées, il faut prévoir d’abriter la plante quand la température descend sous les -5°. En zone urbaine, comme ici c’est tout à fait possible puisque cet Aechmea passe la quasi totalité de l’année dehors, en compagnie de certaines fougères épiphytes semi-rustiques comme par exemple Nephrolepis cordifolia.

Aechnmea gamosepala et Nephrolepis cordifolia sont toutes les deux cultivées en plein soleil, ce qui explique la teinte dorée prise par le feuillage. L’ exposition généralement recommandée pour Aechmea gamosepala est la mi-ombre mais je pense que cultivée loin de son aire climatique d’origine, une exposition bien ensoleillée pendant toute la saison de croissance est bénéfique pour assurer sa survie hivernale. Le réservoir formé par les feuilles peut contenir une grande quantité d’eau et il faut penser à le vider périodiquement en hiver, et avant de déplacer la plante sous peine de se faire doucher ! Les insectes ont bien vite repéré cette ressource inespérée d’eau pendant la longue période de sécheresse et sont venus s’y abreuver, même s’il y a eu des cas de noyades de guêpes.

L’assemblage de couleurs, entre le vert jaune doré du feuillage, le rose fuschia de la hampe florale et le bleu mauve des fleurs, produit un effet un peu psychédélique mais cette petite touche inattendue au milieu d’un océan de verdure produit un point de repère dans le jardin.

Fronde fertile sur Lemmaphyllum microphyllum

Samedi 3 octobre 2015

Lemmaphyllum microphyllum

On peut observer ici le fort dimorphisme foliaire qui existe entre les frondes stériles et les frondes fertiles de Lemmaphyllum microphyllum. Les frondes stériles, plus ou moins pétiolées, sont de forme variable, orbiculaire à obovale. Les frondes fertiles, plus grandes, possèdent un pétiole plus long et sont de forme oblongue à étroitement lancéolée. Les sores dépourvus d’indusie sont regroupés en une rangée de part et d’autre de la nervure centrale, fusionnant entre eux,  et formant une ligne continue. Ce regroupement des sores porte le nom de coenosore. On notera sur la photo que les sporanges sont ouverts et qu’ils ont dépassé le stade de la maturité, les spores ayant déjà été expulsés.