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Pellaea rotundifolia

Samedi 29 août 2009

Alors que cette fougère est généralement proposée comme plante d’intérieur, pour une raison que je ne m’explique pas, je n’arrive pas à la maintenir en tant que telle.

L’année dernière, alors que cette plante montrait des signes évidents d’une mort prochaine, je l’ai replantée au jardin, en plein soleil, au milieu du gravier et des galets. Elle a repris de façon inespérée, en résistant même au froid glacial de cet hiver (- 10°), moyennant une très légère protection de paille.

Cette rusticité inattendue pour une espèce native de Nouvelle Zélande a été également constatée par Richard  Rush, auteur d’un très précieux guide édité par la British Pteridological Society et intitulé A guide to Hardy Ferns. Richard Rush dit avoir rencontré plus de succès avec des Pellaea rotundifolia cultivés à l’extérieur et ayant résisté aux hivers meurtriers de 1981 et 1982 qu’avec ceux qu’il avait traité en plantes d’intérieur.

Le feuillage brillant et d’un vert foncé , ainsi que les pennes arrondies produisent un effet très décoratif. Comme les Cheilanthes, la plupart des espèces de Pellaea apprécient les emplacements ensoleillés et les sols bien drainés.

De la ptéridomanie à la ptéridophobie

Mardi 12 février 2008

Pendant des siècles, les fougères n’ont pas été cultivées dans les jardins. Certes elles étaient réputées pour leurs diverses utilisations médicinales, mais on se contentait de les récolter dans leur habitat naturel.

Il faudra attendre la publication en 1845 de l’ouvrage de Neuman British Ferns qui répertoriait les espèces natives de Grande Bretagne ainsi que les noms des localités où elles avaient été découvertes, pour qu’on commence enfin à s’y intéresser.

La ptéridomanie ou l’engouement de la société Victorienne pour les fougères atteignit son apogée entre 1860 et 1870 avec la publication de nombreux ouvrages sur le sujet et la création de pépinières spécialisées.

La chasse aux fougères devint une activité sociale en vogue. Chaque dimanche après-midi gentlemen et ladies parcouraient la campagne anglaise et les forêts à la recherche d’espèces ou de variétés non encore connues. Les ladies, car les femmes étaient nombreuses, ramenaient de pleins paniers de fougères qu’elles replantaient dans leurs jardins, ou à l’intérieur des maisons, dans des terrariums.

Nombre de variétés de fougères que nous connaissons encore aujourd’hui portent le nom de leur découvreur. Asplenium scolopendrium ‘Drummondiae’, Athyrium filix-femina ‘Frizelliae’, Dryopteris filix-mas ‘Bollandiae’ et le célèbre Polystichum setiferum ‘Bevis’ sont quelques témoins de cette époque révolue. Malgré ces prélèvements inconsidérés, fort heureusement aucune espèce en Grande Bretagne ne s’est éteinte depuis le début de leur recensement.

La folie des fougères s’empara d’autres aspects de la vie quotidienne, en particulier dans le domaine de l’ornementation, où elle devint un motif très représenté. On retrouve des motifs de fougères dans l’architecture de cette époque comme ornement de façades, d’églises (St Michael’s Church dans le Devon) ou même de pierres tombales. Les arts décoratifs en firent également un grand usage pour décorer les objets du quotidien : poterie, céramique, verrerie, vaisselle, argenterie , tableaux, ébénisterie et même travaux d’aiguille.

La ptéridomanie a même fait l’objet d’une étude avec l’ouvrage de David Allen paru en 1965 The Victorian Fern Craze.

A signaler également le Musée du Nord du Devon expose une intéressante collection d’objets de cette époque.

L’année 1891 vit la naissance de la North of England Pteridological Society, qui l’année suivante prit le nom de British Pteridological Society. Cette société centenaire est toujours aussi active.

A l’extrême opposé de la ptéridomanie, la ptéridophobie. A vrai dire, jusqu’à une époque récente, je n’en soupçonnais même pas l’existence. Comme son nom l’indique c’est une phobie liée aux fougères. A quelles frayeurs sous-jacentes est-elle liée ?

Un ptéridophobe célèbre, Sigmünd Freud, avait une peur morbide des fougères.