Les hydathodes sont les petits points blancs que l’on peut voir à la surface de cette fronde de Microsorum pustulatum. Ce sont des glandes aquifères situées à la surface ou en bordure de la feuille, généralement à l’extrémité d’une nervure et souvent entourés par une concrétion blanche de sels minéraux qui évoque un dépôt calcaire. Les hydathodes sont impliqués dans un processus d’exsudation, connu sous le nom de guttation, dont le rôle est d’ évacuer l’eau en excès. Ce phénomène se produit au cours des nuits humides quand la capacité d’ absorption de l’eau est maximale et la transpiration minimale.
Les deux familles de fougères chez lesquelles j’ai pu observer leur présence sont celle des Polypodiaceae, en particulier sur Microsorum pustulatum, Niphidium crassifolium et Phlebodium pseudoaureum et celle des Nephrolepidaceae, avec Nephrolepis cordifolia.
Je profite de ce gros plan sur une fronde de Microsorum pustulatum pour revenir sur la distinction entre deux espèces qui sont souvent confondues, Microsorum pustulatum et Microsorum scolopendria.
Microsorum pustulatum est une fougère native d’ Australie et de Nouvelle Zélande, souvent épiphyte, que l’on peut qualifier de semi rustique car apte à supporter de légères gelées, on en connait des exemples cultivés en Irlande et dans le sud de la Grande Bretagne. Les frondes sont diversement découpées d’ où son ancien nom d’espèce Phymatosorus diversifolius. Les nervures saillantes sont clairement visibles et de type anastomosé. Les sores, ronds et larges, sont disposés en une seule rangée entre la nervure et le bord de la penne.
Microsorum scolopendria, également connue sous l’ ancien nom de Phymatosorus scolopendria, est une fougère épiphyte originaire de l’ Afrique tropicale qui a été ensuite introduite en culture dans les zones tropicales des autres continents. Ceci explique son manque de rusticité, son essai de culture en extérieur a d’ailleurs été un échec total ici, le feuillage commençant à pourrir dès les premières pluies de novembre. C’est une tropicale pure et dure à réserver à la culture en intérieur. Contrairement à la précédente, les nervures secondaires sont invisibles à l’oeil nu. Les frondes au feuillage plus découpé comportent davantage de segments et la teinte du feuillage est d’un vert plus foncé. Les sores de forme plus allongée sont disposés en 1 à 2 rangs irréguliers.
Enfin alors que Microsorum scolopendria bénéficie d’une large commercialisation, on le trouve facilement en jardinerie, la diffusion de Microsorum pustulatum reste confidentielle.