25 janvier 2014

Farfugium japonicum est une plante vivace appartenant à la famille Asteraceae dont l’aire de distribution recouvre l’ Est de la Chine, la Corée, Taïwan et le Japon. Parmi les nombreuses formes de l’espèce qui ont été sélectionnées, la variété giganteum se distingue par son exceptionnelle vigueur et la taille de son feuillage. Celui-ci charnu et d’un vert très soutenu est tellement vernissé que de loin on pourrait le croire fait de plastique. Sa texture épaisse le rend un peu moins vulnérable aux attaques des gastéropodes que le sont les autres variétés. La floraison se produit en fin d’automne et se prolonge en hiver à condition qu’il reste doux comme c’est le cas cette année. Avec ses faux airs de pissenlit, je trouve qu’elle tend à déparer la plante mais cela n’est après tout qu’une question de goût personnel et certains la trouveront probablement attractive !
Farfugium japonicum var. giganteum est ici accompagné à sa gauche par Blechnum nudum.
Tags: Farfugium japonicum var. giganteum
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18 janvier 2014

Asarum splendens est une plante vivace originaire de Chine appartenant à la famille Aristolochiaceae. Bien que connue sous le nom populaire de gingembre sauvage d’Asie, cette plante n’appartient pas à la famille des zingibéracées, ce qui montre, s’il en était besoin, que les noms vernaculaires peuvent induire en erreur.
Le genre Asarum comporte plus d’une centaine d’espèces originaires des régions boisées des zones tempérées d ‘Amérique du Nord, d’ Europe et d’ Asie, la plus grande partie des espèces étant répertoriée en Chine et au Japon. Ces dernières supportent mieux une exposition légèrement ensoleillée que leurs homologues occidentales.
Plante de sous bois, Asarum splendens, appréciera naturellement les expositions ombragées et les sols humifères frais mais bien drainés comme les fougères. La rusticité est excellente et le feuillage se montre persistant jusqu’à des températures très basses. Les panachures argentées des feuilles devraient magnifiquement s’ harmoniser avec celles d’ Athyrium niponicum ‘Pictum’.
Tags: Asarum splendens
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11 janvier 2014

Le groupe des Ptéridophytes rassemble des végétaux qui possèdent une structure anatomique et un cycle biologique similaires. Il est composé de 4 divisions. Les Fougères sont rassemblées dans celle des Polypodiophytes ou Filicophytes tandis que les 3 autres divisions, Psilotophytes, Lycopodiophytes et Equisétophytes comprennent des plantes traditionnellement désignées comme plantes alliées des fougères. La distinction entre les Fougères et les plantes alliées repose principalement sur le fait que les Polypodiophytes possèdent de grandes feuilles ou mégaphylles dont la nervation ramifiée laisse une brèche dans le cylindre central de la tige au niveau de son départ (brèche foliaire) contrairement aux microphylles, feuilles de petite taille et à une seule nervure, des Plantes Alliées (source Les Fougères et plantes alliées de France et d’ Europe occidentale de Rémy Prelli).
Appartenant à la division des Lycopodiophytes, les Sélaginelles étaient autrefois rattachées aux Lycopodes mais elles en ont été séparées en raison de différences fondamentales dans leur cycle de reproduction. L’ ordre des Selaginellales ne comprend qu’une seule famille, Selaginellaceae, famille elle-même composée d’un seul genre, Selaginella. Le genre comprend environ 700 espèces dont la plupart sont représentées dans les régions tropicales. Ce sont des plantes essentiellement terricoles, plus rarement épiphytes.
Selaginella involvens doit son nom d’ espèce involvens qui signifie enveloppant à la superposition de ses feuilles. Elle est originaire des régions tropicales de l’ Asie, Chine, Japon, Taïwan, Corée et Vietnam mais elle semble s’ avérer assez rustique sous nos climats où son feuillage devient caduc, disparaissant progressivement pendant l’ hiver, avant de réapparaitre tardivement au printemps. Son habitat de prédilection est constitué par les roches et les souches d’ arbres moussues. Il lui faut bien sûr un peu d’ ombrage et une certaine humidité, mais une fois établie elle peut supporter une relative sécheresse.
Tags: Selaginella involvens
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4 janvier 2014

Ce cultivar japonais d’ Asplenium scolopendrium nommé ‘Shishi no Kogiri’ semble en tous points identique aux cultivars européens du groupe des fimbriatum dont le limbe finement incisé ou serré présente des dents aiguës comme les dents d’une scie. C’est à cette même particularité que fait référence le nom japonais ‘Shishi no Kogiri’ dont je ne peux malheureusement fournir une traduction complète, le mot shishi évoquant les dents du limbe.
Bien que d’aspect semblable à leurs homologues européens les sujets asiatiques d’ Asplenium scolopendrium sont génétiquement différents puisqu’ils possèdent 4 ensembles de chromosomes et sont donc tétraploïdes tandis que les plantes européennes avec seulement 2 ensembles de chromosomes sont diploïdes. Cette différence incite à considérer les plantes d’origine asiatique comme étant une sous espèce du genre, désignée sous le nom de Asplenium scolopendrium subsp. japonicum. Toutefois elle semble très proche de la forme américaine de l’espèce connue sous le nom de Asplenium scolopendrium var. americanum avec laquelle elle partage la particularité d’ être tétraploïde. Par le passé elle a été considérée comme étant une espèce distincte du genre et nommée Asplenium komarovii , également connue sous le synonyme plus ancien de Phyllitis japonica comme y fait référence Tagawa dans son ouvrage Coloured Illustrations of Japanese Pteridophytes.
Tags: Asplenium scolopendrium 'Shishi no Kogiri'
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14 décembre 2013

La famille Convallariaceae comprend de nombreuses plantes susceptibles d’ accompagner les fougères aux emplacements les plus ombragés du jardin. Parmi ses membres, Reineckea carnea est une espèce rhizomateuse originaire d’ Asie qui constitue un excellent couvre sol à l’ombre. C’ est une plante très rustique au feuillage persistant dont la discrète floraison rose survient à l’ automne. Elle s’ étale lentement mais surement et semble résister aux pires conditions, y compris l’ ombre sèche, qui est probablement la pire des conditions pour une plante vivace.
Ici elle accepte de pousser dans le feutre racinaire d’ un buis en compagnie d’ une fougère Oreopteris limbosperma.
Tags: Oreopteris limbosperma, Reineckea carnea
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7 décembre 2013

Comme je trouve l’ alliance des graminées et des fougères très réussie, je possède plusieurs cultivars de Hakonechloa macra qui est l’ une des espèces de graminées qui partage le mieux les conditions requises par les fougères.
Hakonechloa macra ‘Nicolas’ est un cultivar à feuillage vert moyen uni pendant l’ été et qui prend de jolies teintes dorées et rouges à l’ automne. Enfin en théorie, parce que si on le cultive à mi-ombre ou à l’ ombre comme il est généralement recommandé de le faire, et c’ est ce que j’ ai fait, il ne se colore pas. Il a été déplacé au printemps dernier pour un emplacement nettement plus ensoleillé et pour la première fois à l’ automne son feuillage a arboré de jolies teintes mordorées. Attention toutefois, à un emplacement similaire, le cultivar ‘Aureola’ brûle rapidement avec les fortes chaleurs comme j’ai pu en faire l’ expérience. Sur la photo, à gauche, on aperçoit Hakonechloa macra ‘Albovariegata’, qui contrairement à ‘Aureola’ résiste bien en situation ensoleillée, est bien vigoureux et se développe plus rapidement. On le trouve également sous le synonyme de Hakonechloa macra ‘Striata’.
Tags: Hakonechloa macra 'Albovariegata', Hakonechloa macra 'Aureola', Hakonechloa macra 'Nicolas'
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30 novembre 2013

Asplenium scolopendrium ou Phyllitis scolopendrium comme on l’ appelle encore parfois en horticulture, la banale fougère langue de cerf a engendré de nombreuses variétés très intéressantes dont celle-ci, Asplenium scolopendrium ‘Muricatum’.
Ce nom de variété ‘Muricatum’ peut sembler étrange au premier abord. J’ en ai trouvé la signification dans un petit ouvrage très utile de Jimmy Dyce, Fern names and their meanings, édité par la British Pteridological Society. On y apprend que ‘Muricatum’ fait référence à la surface rugueuse d’ un mur et à ses aspérités. De fait au lieu d’être lisses, les frondes présentent sur leur face supérieure des plis formant des crêtes et qui ne correspondent pas à l’ empreinte des rangées de sores comme on pourrait le penser, celles-ci étant plutôt disposées vers l’ apex de la fronde.
Il existe une variété nommée Asplenium scolopendrium ‘ Undulatum Muricatum’ résultant du croisement entre les variétés ‘Undulatum’ et ‘Muricatum’ et qui se distingue par des frondes aux marges nettement ondulées, ce qui n’ est pas le cas de ma plante dont la marge des frondes est lisse. J’ en ai trouvé une illustration très ressemblante dans l’ ouvrage de Druery, British Ferns and their varieties. Signalons au passage que la plante était alors connue sous le nom de Scolopendrium vulgare ‘Muricatum’.
Tags: Asplenium scolopendrium 'Muricatum', Phyllitis scolopendrium 'Muricatum'
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23 novembre 2013

Il y avait longtemps que je n’ avais pas présenté un livre et celui-ci est un vrai coup de coeur. Parmi la jungle de tous les ouvrages qui paraissent sur le jardinage et les plantes, bien peu présentent un véritable intérêt. Ce n’ est pas le cas de cet ouvrage de Jean Michel Groult, Pour un nouvel exotisme au jardin, qui suscite une profonde réflexion sur notre relation aux végétaux exotiques, au jardin et plus globalement au monde.
Cet attrait pour l’ exotisme dont on peut supposer qu’ il n’ est pas inné en nous remonte à la fin du Moyen Age avec les premières explorations. Si la quête de l’ ailleurs, de l’ exotisme qui selon Bertrand Levy ‘présuppose une dose de confiance, de bienveillance et de curiosité pour l’ autre et le différent’ a permis à l’ Europe de s’ ouvrir sur le reste du monde, la noblesse de la démarche a vite cédé le pas à la rapacité face à des intérêts commerciaux évidents, au pillage systématique des richesses nouvellement découvertes, puis à la colonisation qui s’en est ensuivie.
Loin des clichés touristiques la plante exotique traîne un lourd passé derrière elle.
La découverte de nouveaux horizons a fait évoluer notre conception du jardin. Du jardin médiéval enclos, renfermé sur lui-même, l’ hortus conclusus, nous sommes passés au jardin cosmopolite où se côtoient des plantes originaires de tous les continents, une invitation au voyage immobile. Les plantes exotiques qui dans le passé étaient réservées à une élite fortunée se sont démocratisées et sont à présent accessibles à tous. Cet engouement a malheureusement pour conséquence le risque de raréfaction pour certaines espèces prélevées dans la nature car leur développement trop lent les rendraient trop couteuses à produire en culture, on pensera par exemple aux plantes à caudex. L’ introduction de plantes exotiques peut également faire encourir un danger pour nos espèces indigènes au cas où elles viendraient à s’ échapper des jardins et à se montrer invasives.
Face à ces enjeux écologiques quel est l’ avenir des plantes exotiques dans nos jardins ? Cette quête passionnée et parfois déraisonnable quand elle traduit par le déploiement de moyens disproportionnés pour maintenir péniblement en vie certaines exotiques en dépit d’ un climat manifestement défavorable est-elle tenable à long terme ? Et puis ne risque t-on pas d’ assister à une standardisation des jardins dont le déjà classique trio palmier phormium et olivier est un funeste présage ? Trop d’ exotisme tue l’ exotisme et au train où vont les choses la présence d’ un noisetier ou d’ un sureau dans nos jardins fera bientôt figure d’ incongruité. Déjà dans les jardineries, les végétaux considérés comme gélifs représentent la moitié des plantes mises en vente, ce qui est proprement ahurissant dans un pays au climat tempéré. Pourtant il existe quantité de plantes pouvant être qualifiées d’ exotiques en raison de leur origine géographique éloignée qui se montrent rustiques sous notre climat.
Ceci signifie t-il pour autant que nous devions renoncer au jardin exotique parce qu’il serait un luxe trop couteux au regard de notre environnement ? Non car notre besoin de rêve et d’ évasion seront toujours plus forts, mais le jardin exotique de demain sera forcément différent. Pour découvrir les 7 chemins imaginés par Jean Michel groult qui y mènent, je vous invite à lire ce livre passionnant et rempli d’ humour.
Tags: Pour un nouvel exotisme au jardin de Jean-Michel Groult
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16 novembre 2013

Microsorum punctatum est une espèce largement répandue dans les régions tropicales, de l’ Afrique à l’ Asie, à l’ exception du continent américain. Elle se développe en formant de larges peuplements en milieu rocheux, en situation à la fois humide et très ensoleillée. Si l’espèce type possède des frondes simples et entières, la mise en culture de la plante a donné naissance à de nombreuses formes, parmi lesquelles il n’ est pas toujours facile de s’ y retrouver, et ceci d’ autant plus qu’ elles restent très peu diffusées en Europe.
Cette plante qui m’ a été vendue sous le nom de Microsorum punctatum ‘Mermaid Tail’ provient de Thaïlande où se trouvent de nombreux collectionneurs acharnés, à la recherche de toutes les variations possibles et parfois à la limite de l’ étrange ! Pour en avoir un aperçu il suffit de se rendre sur la page consacrée aux cultivars de Microsorum punctatum du site FernSiam ICI .
Sur la photo, ma plante encore jeune n’ a pas encore terminé de développer l’ extrémité de ses frondes excessivement découpées qui lui ont valu son nom de cultivar de queue de sirène. Ce n ‘est pas une plante facile à cultiver sous notre climat, surtout en hiver, car elle est très exigeante en matière de luminosité et de température. Il est toujours surprenant de constater les différences de comportement des plantes tropicales face aux températures, suivant les genres auxquelles elles appartiennent. J’ ai l’ habitude de sortir toutes mes fougères tropicales au jardin durant l’ été ce qui leur fait le plus grand bien, pour ne les rentrer qu’ au cours du mois d’ octobre. J’ ai pu ainsi constater de grandes différences face au rafraichissement des températures et aux premières pluies automnales. Si le feuillage de Microsorum punctatum ‘Mermaid Tail’ s’ abîme rapidement dans ces conditions, en revanche , pour ne choisir qu’ un exemple, celui de Microgramma nitida reste impeccable, et je soupçonne même qu’ il pourrait supporter des températures encore plus basses, alors qu’il s’ agit d ‘une fougère originaire d’ Amérique Centrale, réputée encore plus frileuse que sa consoeur asiatique. Bien sûr on ne peut pas se baser sur l’ exemple d’ une seule plante, mais je me demande quand même si le résultat de ces mutations en culture ne conduit pas à des plantes plus faibles et fragiles, donc difficiles à maintenir en bon état. Pour s’ en convaincre il suffit de comparer les cultivars avec l ‘espèce type, on n’a vraiment plus l’ impression d’ avoir affaire à la même plante ! Je ne pense pas renouveler trop souvent ce genre d’ expérience, préférant m’ en tenir désormais aux espèces types, ce qui reste à voir …
Tags: Microsorum punctatum 'Mermaid Tail'
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9 novembre 2013

Cela m’ a pris plusieurs années avant d’ être en mesure de pouvoir identifier ce Blechnum, faute de frondes fertiles. A ma grande surprise, au début du printemps de cette année, il en a produit plusieurs. Comme quoi avec les plantes il faut savoir se montrer patient et ne jamais désespérer !
Cette fois le doute n’ est plus permis il s’ agit bien de Blechnum mochaenum. Cette espèce a fait l’ objet d’ une révision récente et il apparaît désormais qu’ elle comporte 3 sous espèces qui sont :
Blechnum mochaenum subsp. mochaenum
Blechnum mochaenum subsp. squamipes
Blechnum mochaenum subsp. achalense
L’ espèce endémique à l ‘ Ile de Juan Fernandez qui était auparavant considérée comme étant une variété de l’ espèce, connue sous le nom de Blechnum mochaenum var. fernandezianum, est désormais considérée comme étant une espèce à part entière nommée Blechnum fernandezianum.
Blechnum mochaense est une espèce dont l’ aire de distribution principale recouvre le Chili et l’ Argentine. Faute de documentation suffisante, je ne peux pas déterminer précisément à quelle sous espèce ma plante appartient. Si dans son habitat d’ origine la plante se développe dans des lieux humides et ombragés, ici elle se comporte mieux au soleil. Je retrouve ce même phénomène inexpliqué avec toutes les espèces de Blechnum que je cultive. A chaque fois que j’ ai tenté de les planter à un emplacement totalement ombragé, ils ont lentement décliné jusqu’à ce que je les déplace vers un emplacement ensoleillé où ils ont fini par récupérer et prospérer. Serait-ce parce qu’ il s’agissait d’ espèces de Blechnum originaires de l’ hémisphère sud ? Mystère.
Tags: Blechnum mochaenum
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