Archive pour juin 2013

Athyrium ‘Ocean’s Fury’

Samedi 29 juin 2013

Athyrium 'Ocean's Fury'

Bien qu’ étant sensible au charme  du genre Athyrium, le jardin en comporte assez peu d’ espèces car je trouve  les stipes des frondes  assez fragiles, particulièrement avec les variétés d’ Athyrium filix-femina qui terminent souvent la saison en mauvais état, une forte averse ou un arrosage trop violent les faisant casser.

Si l’ hybridation des fougères  se traduit  généralement par l’ obtention de plantes solides, Athyrium ‘Ocean’s Fury’ , résultat du croisement entre Athyrium niponicum ‘Pictum’ et Athyrium filix-femina, en est la parfaite illustration. Cet hybride a été obtenu aux Etats Unis par Thurman Maness.

C’ est une fougère vigoureuse qui possède de solides  stipes de teinte acajou, héritage du parent Athyrium niponicum, et des frondes à l’ extrémité multifurquée. La résistance à un emplacement assez ensoleillé comme ici est bonne, ce dernier caractère étant vraisemblablement attribuable au parent Athyrium filix-femina. J’ ai remarqué que ma plante avait tendance à perdre la teinte argentée du feuillage lui venant de sa parenté avec Athyrium niponicum ‘Pictum’ pour se rapprocher de celle d’ Athyrium filix-femina. Serait- ce un indice du manque de stabilité de cet hybride ? Le temps le dira…

Dryopteris dilatata

Samedi 22 juin 2013

Dryopteris dilatata est une fougère largement répandue sur l’ ensemble du territoire français, à l’ exception de la bordure méditerranéenne où elle se fait plus rare. Elle est plus abondante sur les sols acides et dans les régions qui connaissent de fortes précipitations. Dryopteris dilatata doit son nom d’ espèce au fait que les pennes inférieures sont beaucoup plus développées que chez la plupart des autres espèces du genre. Néanmoins elle partage cette caractéristique avec une autre espèce, Dryopteris expansa, dont le nom fait également référence à la largeur des pennes inférieures, d’ où une confusion possible entre les deux espèces.

Dryopteris dilatata se démarque par les écailles du pétiole qui sont bicolores avec une large bande centrale sombre et des bords plus clairs, tandis que les écailles de Dryopteris expansa sont soit unicolores, soit avec une bande centrale peu marquées. Les deux espèces possèdent un feuillage tripenné mais chez D. dilatata les pinnules sont plus trapues et brusquement terminées, tandis que les pinnules de D. expansa sont plus allongées et longuement atténuées. Enfin, et ce qui est à mon avis le détail le plus frappant, le limbe de Dryopteris dilatata est de forme convexe,  le bord des pinnules étant recourbé vers le bas, ce qui donne tout son charme à cette fougère. Pour davantage de précisions je vous invite à vous référer à l’ ouvrage de Rémi Prelli , Les Fougères et plantes alliées de France et d’ Europe occidentale.

Dryopteris dilatata est ici accompagnée à sa droite par une petite sauvageonne Saxifraga rotundifolia qui partage les mêmes besoins de fraîcheur et d’ humidité.

Disporum taiwanense

Samedi 15 juin 2013

Disporum taiwanense

Ce Disporum qui m’a été vendu sous le nom de Disporum cantoniense m’est apparu assez rapidement différent de cette espèce que je cultivais déjà. Les fleurs marquées de pourpre sont portées par de longs pédicelles, alors qu’ils sont courts chez Disporum cantoniense. Les feuilles sont étroites et lancéolées alors que chez Disporum cantoniense elles sont plus larges et de forme ovale. Enfin, le dernier détail qui m’a mis sur la piste de l’ identification de ce Disporum inconnu était la présence d’une tache rouge au niveau des noeuds de la tige, tache  absente chez Disporum cantoniense.

J’ai pu reconnaître qu’il s’agissait là de Disporum taiwanense, une espèce originaire de Taïwan comme son nom l’indique, et assez proche de Disporum cantoniense, d’où cette  possible confusion. La nomenclature des espèces de Disporum introduites en culture reste malheureusement encore un peu confuse, ce qui n’a rien de surprenant car si on prend l’ exemple de  l’espèce Disporum cantoniense , plusieurs variétés  et formes sont répertoriées.

Voilà bien de quoi dérouter le jardinier amateur, mais quoi qu’il en soit toutes les espèces de Disporum sont des plantes précieuses pour l’ ombre et me semblent promises à un bel avenir dans nos jardins, à mesure qu’ elles seront disponibles, car leur diffusion reste encore malheureusement confidentielle. Sue et Bleddyn Wynn-Jones qui ont été les pionniers de leur introduction en Europe ont écrit un article  très complet à leur sujet que vous pourrez lire ICI .

Disporum taiwanense tient ici compagnie à une fougère Dryopteris filix-mas ‘ Linearis Polydactyla’

Dryopteris wallichiana

Samedi 8 juin 2013

Dryopteris wallichiana

Dryopteris wallichiana est une fougère à la répartition plutôt cosmopolite, native des montagnes des régions tropicales et subtropicales, de Hawaï, du Mexique, de la Jamaïque, de l’ Himalaya, de la Chine, du Japon et d’une grande partie de l’ Asie. Cette large distribution explique les différences entre les plantes rencontrées en culture. Les recherches menées par  Christopher Fraser- Jenkins ont permis de mettre en évidence l’existence de plusieurs sous espèces.

Dryopteris wallichiana subsp. wallichiana

Dryopteris wallichiana subsp. himalaica

Dryopteris wallichiana subsp. coriacea

Dryopteris wallichiana subsp. nepalensis

Entre les deux sujets de Dryopteris wallichiana que je cultive au jardin, j’ai pu constater d’importantes différences, au point de douter de leur appartenance à la même espèce. Le premier que j’ai acquis est une plante de moindre développement avec des stipes verts, des écailles d’un brun clair et des fondes d’une texture peu coriace.

Le deuxième sujet, celui de la photo ci-dessus, est une plante beaucoup plus vigoureuse qui atteint 1m30 cette année, avec des stipes sombres et des écailles presque noires. Le feuillage à la texture plus coriace est légèrement brillant. Ces caractéristiques pourraient faire pencher la balance vers Dryopteris wallichiana subsp. himalaica sans toutefois pouvoir l’ affirmer avec certitude.

Le développement des frondes au printemps est un spectacle à suivre jour après jour car le contraste entre le feuillage d’un jaune doré et les écailles presque noires est saisissant. Les frondes arrangées en une volute très élégante sont portées par un rhizome à la puissance impressionnante. Cette fougère gagne à être cultivée sur un fond de feuillage plus foncé, comme ici celui de Trachelospermum jasminoïdes en arrière plan.


Farfugium japonicum ‘Argentea’

Samedi 1 juin 2013

Farfugium japonicum 'Argentea'

Farfugium japonicum est une plante vivace originaire  d’ Asie, appartenant à la famille Asteraceae, présente à l’ Est de la Chine, en Corée, à Taïwan et au Japon. C’est un genre très prisé au Japon par de nombreux collectionneurs qui sont à la recherche des variations et des formes les plus étranges que peuvent prendre cette plante. Il en existe beaucoup, malheureusement la plupart d ‘entre elles sont difficilement trouvables en Europe.

Farfugium japonicum ‘Argentea’ est une forme à feuillage panaché de blanc. Il n’est pas exagéré de dire que cette plante ne possède pas deux feuilles identiques ! Certaines  feuilles sont presque entièrement vertes, surtout quand la plante est encore jeune, d’autres combinent des aplats de vert sur des feuilles blanches, tandis que d’ autres sont entièrement blanches. Sur un fond de feuillages sombres, à mi-ombre,  ce feuillage lumineux ressort magnifiquement bien. La floraison jaune, que je n’ai jamais vue, se produit pendant les mois d’ hiver, mais c’est bien sûr pour son feuillage qu’on la cultive.

Abordons maintenant la question de la culture de cette merveille, et c’est là que les choses se corsent. Au niveau de la rusticité, il ne faut pas trop se faire d’ illusions, si Fargium japonicum ‘Argentea’ peut facilement supporter quelques jours de gel, sa survie est menacée si le sol reste durablement gelé sur plusieurs semaines. La plante est également très vulnérable au soleil et à la chaleur, dans ces conditions le feuillage peut se flétrir rapidement et être victime de brûlures. Enfin il reste le problème posé par les gastéropodes qui sont très friands du feuillage. Pour toutes ces raisons une culture en pot s’impose, de même qu’une bonne surveillance, mais la plante est si belle et si difficile à trouver qu’elle mérite bien ces quelques attentions.

Farfugium japonicum ‘Argentea’ est ici accompagné par une fougère, Dryopteris formosana et par le feuillage panaché de Aspidistra elatior ‘Variegata’.