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Pyrrosia x nipponica

Samedi 27 février 2016

Pyrrosia x nipponica

Retour sur une espèce qui circule sous le nom de Pyrrosia linearifolia ‘Onikabuto’ et qui s’est avérée être un hybride japonais  connu comme étant Pyrrosia x nipponica Beppu & Serizawa. L’un des deux parents de cet hybride est Pyrrosia hastata tandis que l’identité du second parent reste à déterminer entre Pyrrosia porosa et Pyrrosia linearifolia. Selon Hovenkamp il s’agirait plutôt de Pyrrosia porosa.

Pyrrosia x nipponica a hérité de Pyrrosia hastata la forme irrégulièrement lobée de la base de sa fronde.

A noter qu’il existe à Taïwan un hybride similaire à Pyrrosia x nipponica, connu sous le nom de Pyrrosia matsudae Hayata, d’apparence très proche mais dont l’un des parents impliqués est Pyrrosia polydactyla, espèce endémique à Taïwan. L’autre parent impliqué dans ce croisement serait toujours selon Hovenkamp Pyrrosia porosa.

Pyrrosia hastata

Samedi 21 novembre 2015

Pyrrosia hastata

Pyrrosia hastata est une fougère appartenant à la famille Polypodiaceae. Son aire de distribution recouvre la Chine, le Japon et la Corée. Plus souvent épilithe, on la trouve parfois en épiphyte sur des chênes et des noyers en forêt.

Le rhizome est court et recouvert d’écailles peltées sombres, avec une marge nettement plus claire et ciliée. Les frondes sont  monomorphiques  avec un stipe aussi long que le limbe. Celui-ci plus large à la base, pédalilobé, comporte de 3 à 5 divisions, celle du milieu étant la plus grande, les latérales de taille décroissante. Les nervures secondaires sont nettement visibles, les nervures tertiaires formant des aréoles régulières incluant des nervilles ramifiées et fréquemment anastomosées et des nervilles libres. Les hydathodes bien visibles, superficiels à légèrement inscrustés, sont répartis sur toute la surface du limbe. L’indument mat et persistant est composé de poils appliqués à structure étoilée. Avec le temps le revers des frondes prend une jolie teinte rouille. Les sores dont la répartition s’étend de l’apex à l’ensemble du limbe sont très rapprochés, parfois confluents. Ils forment des rangées disposées en chevrons, à raison d’1 ou 2 par aréole sorifère.

Pyrrosia hastata est une espèce très proche de Pyrrosia polydactyla qui elle est endémique à Taïwan. Selon Hovenkamp, le nombre de lobes que comporte le limbe n’est pas un critère assez fiable pour distinguer les deux espèces. Des études menées au Jardin Botanique de Leiden ont montré que dans des conditions de culture protégées, avec chaleur et humidité constantes, Pyrrosia hastata développait une forme de limbe semblable à celle de Pyrrosia polydactyla. Les deux seuls critères constants permettant de distinguer Pyrrosia hastata et Pyrrosia polydactyla sont :

- le diamètre des poils qui chez Pyrrosia hastata est généralement inférieur à 0,5 mm contre 1 mm pour Pyrrosia polydactyla

- le degré de ramification des nervilles qui chez Pyrrosia hastata sont plus nettement anastomosées tandis que Pyrrosia  polydactyla comporte davantage de nervilles incluses libres.

Développement hétéroblastique chez Pyrrosia polydactyla

Samedi 24 octobre 2015

Pyrrosia polydactyla

Un peu de botanique aujourd’hui avec un terme qui peut sembler barbare au premier abord mais qui s’avère finalement assez simple à comprendre. L ‘hétéroblastie, terme formé du grec hétéros, autre, et blastos, jeune pousse, bourgeon, qualifie le développement d’un végétal dont les organes successifs subissent un changement progressif de forme et de taille.

Ce développement hétéroblastique que l’on rencontre fréquemment chez les fougères est bien visible sur les sujets juvéniles de Pyrrosia polydactyla. Comme on peut le voir sur ce jeune semis, les premières frondes sont entières. Apparaissent ensuite des frondes avec un seul lobe latéral, puis les suivantes pourvues de 2 lobes latéraux, avant que la plante développe les frondes pédalées caractéristiques pourvues de 6 à 8 divisions.

Ce phénomène de développement hétéroblastique peut également s’ observer sur des plantes plus âgées, lorsque les conditions de culture sont défavorables, notamment pour celles qui sont issues d’une division de rhizome. Les frondes nouvellement produites peuvent alors prendre une forme similaire à celle des plantes juvéniles, mais avec l’amélioration des conditions de culture, les frondes suivantes seront normalement divisées. Le plus étonnant est une forme de reversion, décrite par Peter Hovenkamp, observée chez des sujets de Pyrrosia polydactyla cultivés dans des conditions particulièrement défavorables. Dans ce cas, les plantes forment des frondes moins divisées et qui s’apparentent davantage à celles de Pyrrosia hastata, pourvues de seulement 3 à 5 lobes. On comprendra facilement qu’en pareil cas l ‘identification s’avère difficile !

Réaction au froid de Pyrrosia polydactyla

Samedi 28 février 2015

Pyrrosia polydactyla

Pyrrosia polydactyla est une fougère épilithe ou encore épiphyte endémique à l’île de Taïwan. Je la cultive depuis quelques années et j’ai pu ainsi observer sa stratégie pour se protéger du froid. On peut voir ici un début d’enroulement du limbe des frondes se repliant progressivement vers l’intérieur, pour ensuite ne plus exposer que le revers qui  est recouvert d’un indumentum protecteur. En période de froid vif, quand de fortes gelées sont prévues sur plusieurs jours, toutes les feuilles de la plante s’enroulent en cornet, donnant ainsi le signal qu’il est temps de rentrer les espèces frileuses. Le plus curieux est que même si la plante est abritée dans un endroit où les températures sont plus élevées de quelques degrés, il lui faut plusieurs jours pour que les frondes reprennent une apparence normale. Je suppose que cela doit être parce que cette stratégie demande à la plante une énergie non négligeable et qu’il lui faut un certain temps pour récupérer. J’ai noté le même comportement en cas de canicule et également en période fortement venteuse, et cela même si la plante ne manque pas d’eau. D’autres espèces de Pyrrosia adoptent cette stratégie de protection, ce sont Pyrrosia hastata, Pyrrosia linearifolia, Pyrrosia porosa et Pyrrosia davidii qui au passage n’est pas reconnue comme espèce à part entière par tous les auteurs, mais comme étant une forme de l’espèce (voir Hovenkamp). En revanche je n’ai jamais noté ce comportement chez Pyrrosia lingua.

Exposition de fougères japonaises chez Bonsaï Barber

Mardi 22 octobre 2013

J’ ai reçu il y a quelque temps une invitation pour découvrir une collection de fougères japonaises, probablement inédite en France.Cette fabuleuse collection a été rassemblée par Shinichi, maitre Bonsaï japonais, installé depuis quelques années en France et qui exerce ses talents chez Bonsaï Barber 44 Rue de Pessac à Bordeaux. Cette exposition qui se tient jusqu’au 2 Novembre à la boutique mérite vraiment le déplacement. Pour ceux qui ne pourront pas faire le déplacement voici un résumé de ma visite. Si les gros sujets exposés ne sont pas à vendre, en revanche il est possible d’ acquérir de jeunes plantes et il est difficile de ne pas céder à la tentation !

La visite commence naturellement par les Bonsaï qui sont la spécialité de la maison. Que de temps et de suivi pour arriver à de tels sujets.
Bonsaï 1

L’autre côté de la cour des Bonsaï
Bonsaï 2

Passons maintenant à l’ objet de ma visite, les fougères.

Elle commence fort, l’ objet de tous mes désirs m’ ayant immédiatement sauté aux yeux dès l’ entrée, le fabuleux Asplenium x kenzoi . La structure des frondes est incroyablement rigide au point qu’on croirait toucher du plastique ! Hélas il n’ était pas à vendre.
Asplenium x kenzoi/
Le reste de l’ exposition est à l’ avenant, bluffant, avec de nombreux cultivars de Pyrrosia lingua, Pyrrosia polydactyla, Pyrrosia hastata et Pyrrosia longifolia présentant différents types de cristation. Qu’ on me pardonne de ne pas avoir noté tous les noms de cultivars en japonais.
Pyrrosia lingua

Pyrrosia polydactyla

A l’ arrière plan on peut admirer quelques beaux cultivars panachés de Rohdea japonica, Omoto pour les Japonais, plante considérée comme un porte bonheur.
Rohdea japonica

Ci-dessous Pyrrosia longifolia en compagnie de différents cultivars de Microsorum brachylepis

Pyrrosia longifolia

Microsorum brachylepis de plus près
Microsorum brachylepis

Passons maintenant du côté des Lemmaphyllum microphyllum avec différentes formes présentant des variations intéressantes. Au milieu d’ entre elles trône une espèce que je n’ avais encore jamais vue, Lemmaphyllum pyriforme, tandis qu’à sa droite on aperçoit une forme  de Microlepia strigosa ayant l’ apex et l’ extrémité des pennes  multifurqués.
Lemmaphyllum pyriforme

A l’ extérieur une collection de Conniogramme intermedia présentant différentes formes de cristations ainsi que Conniogramme japonica dans la forme variegata.
Conniogramme intermedia

Ressemblant à s’ y méprendre à Polypodium formosanum mais avec des frondes moins longues et plus étroites ainsi que des pennes plus courtes et à l’ extrémité arrondie, voici Polypodium niponicum
Polypodium formosanum

Enfin pour terminer la visite voici la grande fierté de Shinichi. Parmi tous les cultivars de Pyrrosia linearifolia qui sont si délicats en culture en raison de leur grande sensibilité à l’ excès d ‘humidité, celui-ci est exceptionnellement beau.
Pyrrosia linearifolia

Après une telle visite on ne peut que regretter que la diffusion de ces plantes reste si confidentielle chez nous et admirer la qualité du travail et de la présentation. Merci Shinichi !

Pyrrosia polydactyla

Samedi 7 janvier 2012

Pyrrosia polydactyla

Quand je contemple le dessous des frondes de Pyrrosia polydactyla je comprends pourquoi j’aime tellement cette fougère. Il faut reconnaître qu’avec ses rangées de sores  alignés de façon parfaitement symétrique entre les nervures secondaires, la vue de l’envers des frondes vaut bien celle du dessus. Lesdites frondes possèdent la particularité de s’enrouler de façon assez spectaculaire dès que les températures deviennent très chaudes et le temps sec, ou à l’opposé très froides, ce qui est un moyen  pour la plante de se protéger contre les aléas climatiques. Au fil des années j’ai pu constater un phénomène assez curieux. Alors que certains soirs d’hiver, lorsque la température flirte avec le 0°C, les frondes ne montrent aucun signe de repliement, d’autres soirs, alors que la barre fatidique  du 0°C n’est pas encore atteinte, les frondes sont déjà enroulées, signe qu’il va probablement geler durant la nuit, comme si la plante anticipait les températures à venir ! Maintenant quand je vois Pyrrosia polydctyla enrouler ses frondes, je sais qu’il est temps d’abriter les plantes frileuses et je l’ai surnommée la fougère thermomètre.

Pyrrosia polydactyla

Samedi 15 août 2009

Alors que la plupart des espèces de Pyrrosia présentent des frondes entières et simples, cette espèce native de Taïwan possède des frondes palmées comportant de 5 à 8 lobes profondément découpés et faisant penser aux doigts d’une main. Le revers des frondes est tapissé d’une épaisse couche de poils argentés.

Comme tous les Pyrrosia il résiste bien à la sécheresse et réussit mieux traité en épiphyte.

Comme il est un peu frileux il faudra le protéger des grands froids en zone 8.