Polystichum drepanum

19 juillet 2014

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Polystichum drepanum est une fougère appartenant à la famille Dryopteridaceae et elle est endémique de l’ Ile de Madère. Cette espèce très rare a fait l’ objet de prélèvements inconsidérés de la part des touristes et des collectionneurs, au point qu’il n’en restait plus que quelques individus, mettant ainsi en danger la survie de l’espèce. Celle-ci a heureusement pu être sauvée grâce au Conservatoire Botanique de Brest qui en la multipliant a pu la réintroduire dans son milieu d’ origine.

Polystichum drepanum possède de belles frondes de forme plutôt triangulaire, ornées d’ écailles argentées. Le feuillage d’apparence lustrée est bipenné et les pinnules dont le sommet est arrondi ont des marges dentées. Le sores protégés par une indusie peltée sont disposés en marge des pinnules. La rusticité de cette espèce est malheureusement mal documentée, aussi ai-je réfléchi pendant une année avant de la planter dans le jardin. Elle a trouvé sa place dans la partie la plus chaude du jardin car exposée au sud, mais abritée du soleil et des courants d’air par la présence d’un muret.

Merci Jean Yves pour ce beau cadeau  sur lequel je veille comme un trésor !

Pyrrosia lingua var. lingua

12 juillet 2014

Pyrrosia lingua var.lingua

Après avoir présenté plusieurs cultivars de Pyrrosia lingua je me suis aperçue que j’avais oublié de montrer l’espèce type.

Pyrrosia lingua est une fougère épiphyte ou épilithe, appartenant à la famille Polypodiaceae, dont l’ aire de distribution recouvre le Japon, la Chine, Taïwan, l’ Asie du Sud Est et l’ Inde. L’ espèce comporte deux variétés, Pyrrosia lingua var. lingua et Pyrrosia lingua var. heteractis . La première, Pyrrosia lingua var. lingua, est la plus largement diffusée et elle a donné naissance à de nombreuses formes en culture. Dans la nature elle se montre plus volontiers épilithe qu’ épiphyte et on la trouve à des emplacements dégagés, sur les pierres, les murs ou encore sur les rochers en bord de mer. La seconde, Pyrrosia lingua var. heteractis, se montre plus volontiers épiphyte et recherche les situations plus ombragés. La principale différence entre les deux variétés réside selon Hovenkamp dans l’ indument qui est monomorphique pour la variété lingua et dimorphique pour la variété heteractis. La seconde se démarque également par la forme du limbe plus large et par l’ apex cuspidé, c’est-à-dire qu’il est terminé par une pointe aiguë.

On peut déduire de l’ habitat naturel de Pyrrosia lingua var. lingua qu’il s’agit là d’ une fougère très résistante à la chaleur et à la sécheresse, ce qui en fait une candidate idéale pour les jardins du midi, mais comme elle rustique jusqu’en zone 6 elle peut également être cultivée dans une large partie de notre pays. Il faudra toutefois faire particulièrement attention au drainage car elle redoute les excès d’ humidité, surtout en hiver. Cette difficulté peut alors être contournée par une culture en panier. La croissance est lente et les boutures mettent beaucoup de temps  à s’enraciner ce qui explique les prix élevés dans le commerce.

Pyrrosia lingua ‘Misho’

5 juillet 2014

Pyrrosia lingua 'Misho'

Parmi les nombreux cultivars japonais de Pyrrosia lingua, voici Pyrrosia lingua ‘Misho’. Malheureusement ce nom  ne nous apporte guère d’informations sur les caractéristiques de ce cultivar. J’ai donc essayé de trouver un nom qui serait plus parlant pour nous autres occidentaux. Pour cela il fallait choisir une espèce présentant des variations similaires mais qui soient bien connues et codifiées et celle qui était la plus appropriée était Asplenium scolopendrium.

Deux formes d’ Asplenium scolopendrium possèdent des caractéristiques similaires à Pyrrosia lingua ‘Misho’, à savoir une division au niveau du rachis et une autre au niveau de l’apex de la fronde. Il s’agit d’ Asplenium scolopendrium ‘Ramosum’ et Asplenium scolopendrium ‘Ramo-cristatum’, la principale différence entre ces deux formes étant que la crête à l’apex est nettement plus développée pour ‘Ramo-cristatum’.

Pyrrosia lingua ‘Misho’ ne possédant pas une crête très développée à l’apex, je pense que ce cultivar devrait relever du groupe Ramosum et pourrait être renommé ainsi Pyrrosia lingua (Ramosum group) ‘Misho’.

Billbergia nutans x saundersii

28 juin 2014

Billbergia nutans x sandersii

Les beaux jours sont à présent arrivés et les plantes  frileuses prennent leurs quartiers d’ été au jardin pour leur plus  grand bien.

Platycerium veitchii ‘Lemoinei’ fait partie des fougères que je dois hiverner à l’intérieur car plusieurs essais infructueux ont montré qu’ici ce genre n’ était pas rustique, les plantes commençant à souffrir dès le mois de décembre avec la conjonction fatidique du froid et de l’ humidité. On l’ aperçoit  à gauche en compagnie d’ une broméliacée non rustique, Billbergia nutans x saundersii. Les broméliacées sont de parfaites compagnes pour les fougères épiphytes car elles partagent les mêmes conditions de vie, appréciant la pleine lumière et supportant une relative sécheresse.

Billbergia nutans x saundersii est comme son nom l’indique un hybride entre deux espèces de Billbergia. Si le parent Billbergia nutans fait preuve d’ une relative rusticité qu’on peut estimer jusqu’à -5°, en revanche l’ autre parent Billbergia saundersii est probablement plus frileux. La floraison, malheureusement courte, est plus spectaculaire que celle de Billbergia nutans en raison des bractées rouge écarlate qui contrastent fortement avec les fleurs bleues. En dehors de la période de floraison le feuillage bronze marqué de taches claires conserve à la plante un caractère ornemental.

Elaphoglossum crinitum

21 juin 2014

Elaphoglossum crinitum

Elaphoglossum crinitum est une fougère épiphyte appartenant à la famille Lomariopsidaceae. Ce genre qui comporte environ 500 espèces dont la plupart sont originaires du continent Américain reste largement méconnu, certaines n’ayant pas encore reçu de nom scientifique. Elaphoglossum crinitum est l’une des plus fréquemment rencontrées en Amérique tropicale. Cette espèce étonnante se distingue par de grandes frondes simples et entières, de forme oblongue à elliptique, recouvertes sur les deux faces par des écailles filiformes, noires et dressées qui sont également présentes sur les stipes. Les frondes fertiles, plus étroites, sont acrostichoïdes, c’est-à-dire que la face inférieure du limbe est entièrement recouverte par les sporanges.

C’est une fougère réputée de culture difficile car elle demande énormément d’ humidité ce qui la destine à une culture en terrarium.

Cheilanthes alabamensis

14 juin 2014

Cheilanthes alabamensis

Cheilanthes alabamensis est une petite fougère saxicole appartenant à la famille Pteridaceae dont l’aire de distribution recouvre le Sud des Etats Unis, le Nord du Mexique et la Jamaïque.

Le rhizome très modérément rampant produit des frondes disposées en touffe aux stipes glabres et noirs, teinte qui s’étend au rachis et jusqu’à la base de la nervure des pinnules. Le limbe de forme linéaire à lancéolée varie de bipenné à bipenné-pennatifide avec des pinnules souvent pointues. Tandis que la face supérieure du rachis est recouverte par une épaisse couche d’écailles, la surface du limbe, aussi bien  sur sa face supérieure que sa face inférieure, est nue ou parsemée de poils glanduleux épars. Les sores forment une ligne continue en marge des pinnules et sont protégés par une pseudo-indusie formée par le bord enroulé des pinnules.

Cheilanthes alabamensis est la candidate idéale pour les sols secs, rocailleux et calcaires qui lui rappelleront son habitat naturel. Elle est rustique de la zone 7 à la zone 10.

cheilanthes chusana

7 juin 2014

Cheilanthes chusana

Cheilanthes chusana est une petite fougère saxicole appartenant à la famille Pteridaceae. Elle doit son nom d’espèce chusana à la région de Zhoushan en Chine, mais son aire de distribution recouvre également Taïwan, le Japon,les Philippines et le Vietnam.

Le rhizome érigé porte des frondes disposées en touffe. Les stipes sont d’un brun acajou brillant et le limbe de forme lancéolée présente un apex fortement effilé. Il est bipenné et les  pinnules ont des marges crénelées. Le feuillage d’un vert vif est de texture souple et glabre ce qui est peu courant pour le genre Cheilanthes dont les frondes sont généralement pourvues de poils pour les protéger de la sécheresse. Le sores disposés en marge des pinnules sont protégés par une pseudo-indusie.

Bien adaptée aux emplacements ensoleillés et secs, Cheilanthes chusana peut voir ses frondes se recroqueviller pendant les  périodes de sécheresse prolongée mais avec le retour de la pluie elles reprennent leur aspect normal car elles sont dotées de reviviscence tout comme Asplenium trichomanes ou Asplenium ceterach.

Fougères et tillandsias

24 mai 2014

Fougères et tillandsias

Si les tillandsias sont souvent plantés en association avec les orchidées, en revanche on pense moins souvent à les associer à des fougères. L’association fonctionnera naturellement mieux avec des fougères épiphytes qui partagent avec les tillandsias les mêmes types d’habitats, que ce soit la pierre ou l’écorce des arbres.

Cette composition sur panneau de liège associe différentes formes de Tillandsia ionantha dont le cultivar ‘Mexico’ qui a récemment fleuri, Tillandsia fuchsii et une fougère épiphyte, de culture très facile, Microgramma vaccinifolia. Les plantes s’entendent à merveille et il est amusant de voir les rhizomes rampants de Microgramma vaccinifolia entourer délicatement la base des tillandsias et leur servir de maintien, toutes ces plantes étant maintenant fermement accrochées au liège. L’ensemble est fixé juste à côté d’une fenêtre exposée au sud car cette composition demande une exposition très lumineuse pour bien se développer. L’entretien est d’une simplicité enfantine puisqu’il consiste à vaporiser l’ensemble régulièrement et à fertiliser de temps à autre avec une engrais pour orchidées très dilué car ce sont des plantes très frugales qui ont surtout besoin de beaucoup de lumière.

Rien ne pousse sous les conifères

17 mai 2014

Rien ne pousse sous les conifères

Enfin à ce qu’il parait… Parce qu’ici cette affirmation me semble un peu erronée. Qu’on en juge un peu… Sur un mètre carré poussent un if de trois mètres de haut, trois fougères, le tout bordé par une haie de buis basse, lequel buis est bien connu pour émettre beaucoup de fines racines dans le sol, quant aux racines de l’if je n’en parle même pas!

Au milieu de cette concurrence frénétique pour l’espace, la lumière, l’eau et le sol pour ancrer ses racines, les fougères s’en tirent très bien. A l’avant plan figure Pteris cretica ‘Albo-lineata’, à gauche Dryopteris pulcherrima et à droite Polystichum setiferum.

Comment ce miracle a-t-il été rendu possible ? Au moment de la plantation des fougères, les branches basses de l’if ont été élaguées, le sol creusé le plus profondément possible et les racines gênantes coupées. Un peu de terreau a été ajouté dans le trou de plantation pour faciliter l’enracinement des fougères dont les racines fines et superficielles  en font des plantes particulièrement bien adaptées à ce type de situation. A l’automne du compost semi décomposé est répandu et recouvert par une épaisse couche de feuilles mortes de façon à enrichir régulièrement le sol en matière organique. Au niveau de l’arrosage, il n’y a pas de système d’irrigation permanente dans le jardin, les plantes devant se contenter d’un arrosage hebdomadaire en été. Par contre comme cet emplacement est un peu déshérité par rapport au reste du jardin, il reçoit régulièrement en plus l’eau de lavage des légumes, qui au passage est excellente pour les plantes.

J’avais oublié de dire que l’if abrite aussi Asplenium antiquum cultivé en panier suspendu qui ainsi bénéficie de la canopée protectrice du feuillage. Voilà un conifère bien accueillant !

Selliguea feei

3 mai 2014

Selliguea feei

Selliguea est un genre appartenant à la famille des Polypodiacées regroupant une cinquantaine d’espèces dont la vaste répartition tropicale recouvre l’ Afrique, l’ Inde, la Malaisie, l’ Australie, la Nouvelle Guinée, les Iles du Pacifique, les Philippines et le Japon. Peu de ces espèces ont été introduites en culture et Selliguea feei est la plus fréquemment cultivée. Native de Java elle se développe en épiphyte.

Selliguea feei possède un rhizome allongé, recouvert de larges écailles, sur lequel les frondes distantes les unes des autres sont articulées. Les stipes, très longs, ont tendance à devenir cassants avec le temps. Le limbe de forme largement lancéolée possède un apex très acuminé, ce que ne montre pas la photo prise il y a un an, sur laquelle les frondes ont une apparence juvénile. Ma plante  encore  jeune n’a pas produit pour l’instant de frondes fertiles qui diffèrent légèrement des frondes stériles en étant plus longues et étroites. Les sores dépourvus d’indusies sont disposés en rangées linéaires obliques entre les nervures secondaires. Les frondes vernissées et coriaces sont glabres.

Selliguea feei est une fougère d’intérieur très facile à cultiver en panier, résistant à une faible hygrométrie, mais appréciant un bon éclairage.