Anemia tomentosa

29 décembre 2012

Anemia tomentosa

Anemia tomentosa est une petite fougère rattachée à la famille Schizaeaceae, bien que certains auteurs considèrent que Anemiaceae forme une famille à part entière. Le genre Anemia regroupe une centaine d’ espèces distribuées principalement  dans les régions subtropicales et tropicales d’ Amérique. Il est caractérisé par le fait que les spores ne sont pas regroupées dans des sporanges situés directement au revers des frondes comme c’est le cas pour la grande majorité des fougères. Chez le genre Anemia les frondes fertiles possèdent à la base du limbe deux pennes longuement pétiolées dont les folioles fortement contractées portent des sporanges piriformes. Comme l’ effet produit de loin est celui d’ une inflorescence, cela a valu au genre d’ être connu sous le surnom populaire de flowering fern.

Anemia tomentosa est une espèce dont plusieurs variétés botaniques sont reconnues. Parmi celles-ci, trois sont présentes en Argentine, la plus largement distribuée étant Anemia tomentosa var. anthrascifolia que l ‘on trouve dans différents environnements, depuis le niveau de la mer jusqu’ à 1500 mètres d’ altitude, ce qui dénote une bonne adaptabilité. Il est à noter que l’ on retire de la distillation de ses feuilles une huile essentielle dotée d’ intéressantes propriétés médicinales. Là encore il s’ agit d’ un fait inédit dans le monde des fougères car je le rappelle le parfum de fougère est une pure invention du monde de la parfumerie, la plupart d’ entre elles ayant une odeur plutôt âcre et désagréable.

Faute d’ une documentation suffisante, je ne suis pas en mesure d’ indiquer à quelle variété ma plante appartient, et ce d’ autant moins qu ‘elle n’ a pas encore produit de frondes fertiles car elle est encore trop jeune pour le faire. Conformément à ses besoins, elle est ici plantée dans une rocaille ensoleillée en compagnie de Asplenium ceterach, qui comme elle redoute une humidité hivernale excessive.

Iris foetidissima

22 décembre 2012

Iris foetidissima

Quand le jardin est de petite taille, on est amené à opérer une sélection draconienne  parmi les plantes vivaces en écartant celles dont la floraison, bien que peut-être somptueuse, est malheureusement trop courte. C’ est alors qu’on se tourne vers des plantes  qui sont susceptibles  d’ être intéressantes au delà de cette période car elles possèdent un feuillage ornemental ou une fructification remarquable.

Avec son beau feuillage persistant et ses baies rouge écarlate qui assurent le spectacle une partie de l’ hiver, Iris foetidissima satisfait pleinement à ce cahier des charges. Le seul reproche qu’on peut lui faire est sa floraison d’un gris mauve un peu terne, quant à sa prétendue odeur fétide, renforcée par le surperlatif  foetidissima,  elle est tout à fait surfaite  car il faut vraiment aller mettre son nez sur la fleur pour la percevoir.

Iris foetidissima est l’ une des rares espèces du genre qui soit bien adaptée à l’ ombre car c’ est un habitant des haies et des bois, ce qui en fait une plante compagne toute désignée pour les fougères.

Polypodium levigatum

15 décembre 2012

Polypodium levigatum

C’ est toujours un grand plaisir que de voir une fougère tropicale produire ses premières frondes fertiles, signe certain de son adaptation à ses nouvelles conditions de vie. Et il faut bien reconnaître que pour une espèce épiphyte originaire d’ Amérique Centrale et d’ Amérique du Sud, il n’ est pas évident de s’ adapter aux conditions plus sèches  et moins lumineuses que présente la culture en intérieur sous un climat tempéré. C ‘est désormais chose faite puisque Polypodium levigatum produit régulièrement  des frondes fertiles.

Les sores ronds et dépourvus d’ indusie, comme il est de règle chez les membres de la famille Polypodiaceae, sont disposés entre les nervures secondaires, formant des rangées obliques. Ils deviennent d’ une teinte ocre une fois parvenus à maturité.

Begonia pedatifida

8 décembre 2012

Begonia pedatifida

Begonia pedatifida nous vient de Chine où on le trouve notamment dans les provinces du Guizhou, du Hubei, du Hunan et du Sichuan. Il s’agit de l’ une des rares espèces  du genre  Begonia à se montrer rustique sous nos climats, la majorité d’ entre elles étant originaires de régions subtropicales et tropicales. Cette relative résistance au froid  que l’ on peut estimer à -15° s’ explique par le fait que Begonia pedatifida pousse en altitude. A vrai dire je n’ ai pas encore eu l’ occasion de la vérifier.

Begonia pedatifida doit son nom d’ espèce au fait qu’ il possède des feuilles pedatiséquées, c’ est-à-dire divisées et palmées, dont les segments latéraux sont eux- mêmes divisés. C’ est davantage pour son magnifique feuillage qu’ on le cultive car les fleurs , blanches à rose pâle, passent un peu inaperçues. Selon les formes, les feuilles peuvent être plus ou moins découpées, ou posséder des nervures et des pétioles  fortement teintées de pourpre comme c’ est ici le cas.

Begonia pedatifida possède une souche tubéreuse qui peut facilement être divisée pour la multiplication. Ses exigences culturales sont comparables à celles requise par la majorité des fougères, à savoir, une terre humifère maintenue fraîche, mais bien drainée, et une exposition à mi-ombre car le feuillage est extrêmement sensible aux coups de soleil.

Adiantum andicola

1 décembre 2012

Adiantum andicola

Les zones tropicales peuvent parfois recéler des plantes à la rusticité inattendue quand elles sont situées à haute altitude. Ainsi Dryopteris pseudo filix-mas qui est une fougère originaire du Mexique se montre parfaitement rustique dans nos jardins. Adiantum andicola, une autre espèce native du Mexique, également distribuée au Guatemala et au Costa Rica, fait preuve d’une certaine résistance au froid, au moins jusqu’à -2° comme j’ ai pu le tester. Par rapport aux différents cultivars d’ Adiantum raddianum que je cultive à l’ extérieur une grande partie de l’ année, les abritant seulement pendant les périodes de gel, le feuillage d’ Adiantum andicola se montre plus résistant aux pluies glacées de l’ hiver.

De toutes les espèces du genre Adiantum que je cultive, celle-ci est ma préférée mais elle est malheureusement faiblement documentée. Le rhizome est modérément rampant. Les stipes d’ un noir luisant portent quelques écailles noires à leur base. Le feuillage tripenné est composé de folioles à la forme plutôt triangulaire, d’un beau vert lumineux. Les sores, disposés sur la bordure du limbe, sont protégés par une fausse indusie formée par le bord du limbe replié sur la face inférieure.

Je la cultive à l’ abri du soleil que le feuillage très tendre ne supporte absolument pas, dans un petit panier garni de mousse qui aide à maintenir une certaine fraîcheur au pied. Les arrosages devront bien sûr être suivis.

Begonia grandis ‘Alba’

24 novembre 2012

Begonia grandis 'Alba'

Begonia grandis est une plante vivace originaire d’ Asie, dont l’ aire de distribution s’ étend de la péninsule malaise jusqu’au sud de la Chine et du Japon. En dépit de ses origines tropicales, ce bégonia  s’ avère parfaitement rustique sous nos climats tempérés jusqu’en zone 6.

Begonia grandis est généralement rattaché au groupe des bégonias tubéreux, mais c ‘est principalement par le moyen de ses bulbilles qui sont produites en abondance qu’il se propage. Si le milieu est favorable, à un emplacement mi ombragé et dans un sol bien pourvu en humus, la propagation peut alors être très rapide, voire trop, mais cela n’en fait pas pour autant une plante envahissante, car les  sujets en surnombre peuvent facilement être arrachés au printemps pour être repiqués là où leur présence sera désirée.

Begonia grandis possède des tiges succulentes vertes et un superbe feuillage d’une teinte vert olive, teinté de pourpre au revers, avec des nervures rouges saillantes. Inutile de dire que le contraste avec le vert soutenu des fougères sera optimal ! La floraison intervient en fin d’ été, à une période où elles se font plus rares au jardin. Chez la variété ‘Alba’ celle-ci est blanche, mais il existe d’ autres cultivars d’un rose plus ou moins foncé.

J’ ai remarqué que Begonia grandis se reproduisait plus volontiers entre les joints des pavés  que dans les massifs, ce qui semblerait indiquer une préférence pour les milieux bien drainés. Compte tenu de son développement vigoureux, on l’ associera avec des fougères assez hautes, comme ici avec  Polystichum polyblepharum.

Blechnum magellanicum

17 novembre 2012

Blechnum magellanicum

Aujourd’hui est un jour un peu spécial, c ‘est en effet le 200ème article de la fougère de la semaine. Ma collection vient donc de franchir le cap fatidique des deux cents plantes, chose que je n’ aurais jamais imaginée quand j ‘ai commencé à m ‘intéresser aux fougères, et ce n ‘est pas fini …

Il me fallait donc choisir une très belle fougère. Le genre  Blechnum faisant partie de mes préférés, le choix fut vite fait, ce serait Blechnum magellanicum. Comme l’ indique son nom d’ espèce, magellanicum faisant référence au détroit de Magellan, ce  Blechnum est originaire d’ Amérique du Sud où il est distribué au sud du Chili et en Argentine. C ‘est l’ une des rares espèces de Blechnum susceptibles de former avec l’ âge une sorte de tronc, comme  le font les fougères arborescentes. Toutefois celui-ci ne se développe que chez les plantes poussant en plaine, ce que ne font pas celles qui poussent en altitude, et pour lesquelles ce type de développement les fragiliserait par rapport au froid et à l’ action desséchante du vent. A l’ exemple de nombreuses espèces du genre, Blechnum magellanicum possède un feuillage dimorphique, avec des pennes fertiles plus étroites et érigées émergeant  au centre de la couronne. Le feuillage, d’ un vert foncé, luisant et coriace, persiste bien tout l’ hiver, à condition d’ être protégé des fortes gelées. Au printemps, le déroulement des jeunes frondes est particulièrement remarquable. Pour ce qui est de la rusticité, en dépit de rapports plutôt enthousiastes quant à sa résistance au froid, je reste réservée sur ce sujet, ayant eu connaissance de plantes détruites avec des températures de l’ordre de -10°. Compte tenu de ses origines, je dirai que cette fougère se développera de façon optimale dans les régions océaniques qui la mettront à l’ abri des températures hivernales trop basses, ainsi que des températures estivales trop élevées, tout en lui fournissant à longueur d’ année des précipitations suffisantes. En dehors de ces régions la culture en container semble plus prudente.

Saxifraga fortunei ‘Black Ruby’

10 novembre 2012

Saxifraga fortunei 'Black Ruby'

Saxifraga fortunei est une plante vivace originaire de Chine et du Japon où elle est cultivée et collectionnée de longue date. Le cultivar Saxifraga fortunei ‘Black Ruby’ se distingue par un étrange feuillage presque noir et à la texture charnue. La floraison automnale d’ un riche rose tyrien est un véritable feu d’ artifice au jardin venant égayer les journées grises et moroses de cette saison.

Bien que je l’ai classé comme plante compagne des fougères, il ne faut pas s’ y méprendre, il ne s’ agit pas  d’une plante de sous bois car elle ne supporte absolument pas la chute  des  feuilles mortes sur son feuillage qui la condamne à disparaître, ainsi que j’ ai pu en faire l ‘expérience. C ‘est définitivement une plante de rocaille mi ombragée où elle se plaira avec les fougères familières de ce type d’ habitat, telles que Asplenium trichomanes,  Asplenium adiantum nigrum, Blechnum penna marina, Cheilanthes lanosa ou encore Cheilanthes argentea, pour ne citer que quelques uns des choix possibles.

Je déconseille également la culture en pot  car ce mode de culture l’ expose aux ravages des larves d’ otiorhynques qui viennent ronger les racines, alors qu’en pleine terre ce problème est moins fréquemment rencontré.

Nephrolepis exaltata ‘Tiger’

3 novembre 2012

Nephrolepis exaltata 'Tiger'

L’ espèce Nephrolepis exaltata, introduite de longue date en culture, a donné naissance à de nombreux cultivars, le plus ancien et le plus connu d’ entre eux étant Nephrolepis exaltata ‘Bostoniensis’, popularisé sous le nom de fougère de Boston.

La découverte et l’ introduction de ce cultivar remonte à 1896, quand dans la cargaison d’ un navire en provenance de la Jamaïque et à destination de Philadelphie, dans un lot de Nephrolepis exaltata débarqué dans le port de Boston, on découvrit une plante différente de l’ espèce type. Dans un premier temps on pensa avoir à faire à une espèce distincte qui fut nommée Nephrolepis davallioides, mais il s’ avéra plus tard qu’ il s’ agissait en fait  d ‘un cultivar de  Nephrolepis exaltata qui fut baptisé en raison du lieu de sa découverte, Nephrolepis exaltata ‘Bostoniensis’. Dès lors cette fougère a connu un immense succès aux Etats Unis qui ne s’ est jamais démenti puisque encore aujourd’hui elle est couramment cultivée dans les jardins de la Californie et de la Floride, tandis que sous un climat moins favorable, c’ est une plante d’intérieur très populaire, en raison notamment de sa facilité de culture.

La culture intensive de Nephrolepis exaltata ‘Bostoniensis’ a donné naissance à de nombreux cultivars, dont certains  malheureusement stériles ne peuvent être multipliés que de façon végétative, soit au moyen de la culture de tissu, soit par division, ou encore au moyen de stolons qui sont produits généreusement par les plantes. Parmi tous ces cultivars, il en est un qui à mon avis sort nettement du lot de par son originalité, il s’ agit de Nephrolepis exaltata ‘Tiger’. En effet, le phénomène de variegation est assez peu souvent observé chez les fougères, et force est de le reconnaître, chez ce cultivar il est bien marqué. Certaines pennes de la fronde sont d’ une teinte uniformément verte ou jaune, tandis que les autres alternent ces deux teintes sous forme de stries irrégulières. Comme pour toutes les plantes à feuillage panaché, une bonne luminosité est indispensable pour conserver la panachure, en évitant toutefois une exposition directe au rayons du soleil qui brûleraient les parties dépourvues de chlorophylle. C’ est une bonne plante d’ intérieur, facile à cultiver, dans le sens où elle supporte mieux que nombre d’ autres fougères, des épisodes passagers de sécheresse, et une hygrométrie peu importante.

Aspidistra daibuensis ‘Totally Dotty’

27 octobre 2012

Aspidistra daibuensis 'Totally Dotty'

Si Aspidistra elatior est l’ espèce la plus connue et la plus cultivée , le genre recèle d’ autres espèces tout aussi intéressantes pour le jardin, en particulier pendant l’ hiver. C’ est en effet à cette saison que  se révèle au mieux la beauté de leur feuillage persistant qui a le bon goût de rester impeccable tout au long de l’ année, tandis que les fleurs qui apparaissent en fin d’hiver ou au tout début du printemps passent presque inaperçues.

On l’aura compris, Aspidistra est avant tout cultivé pour son feuillage qui, suivant les espèces, peut être linéaire, lancéolé ou encore largement ovale. Il existe également à l’intérieur de ces espèces des formes  panachées, avec des stries ou encore des taches, autant de fantaisies qui peuvent rapidement inciter à entreprendre une collection !

Aspidistra daibuensis ‘Totally Dotty’ a été découvert sur l’ île de Taïwan par Bleddyn et Sue Wynn Jones. Cette forme de l’espèce présente la particularité d’ avoir un feuillage entièrement tacheté. Comme tous les autres Aspidistra, et peut être plus encore, il ne supporte absolument pas le soleil et il lui faut une exposition restant ombragée tout au long de la journée. Le seul reproche que l’ on pourrait  lui faire c’ est la lenteur de sa croissance, mais ce défaut est contrebalancé par sa résistance et sa longévité.