Tinantia pringlei

20 octobre 2012

Tinantia pringlei

Tinantia pringlei est une plante vivace appartenant à la famille Commelinaceae. Elle a été découverte au Mexique dans les montagnes de la Sierra de Agua Chiquita par le désormais célèbre Tony Avent, explorateur et amoureux fou des plantes, auquel nous devons de nombreuses introductions dans nos jardins occidentaux.

D’ une plante originaire d’ un climat subtropical, on pourrait s’ attendre à une faible rusticité, mais comme elle pousse en altitude , elle se montre assez résistante  sous nos climats et devrait tenir jusqu’en zone 7.

Bien que d’introduction relativement récente en culture, elle me semble promise à un bel avenir. C’ est une plante que je recommande vivement. Du milieu du printemps jusqu’à cette première moitié d’octobre, je l’ ai rarement vue sans fleurs, et de fait, tant que le sol ne devient pas complètement sec, elle fleurit sans discontinuer. Si on ajoute à ça un feuillage magnifique, d’ une teinte vert olive, maculé de pourpre, et restant impeccable tout au long de la saison, on obtient une compagne exceptionnelle pour les fougères.

Elle est ici accompagnée par une graminée, Hakonechloa macra ‘All Gold’, et une fougère, Polystichum setiferum ‘Rotundatum cristatum’.

Blechnum brasiliense

13 octobre 2012

Blechnum brasiliense

Blechnum brasiliense , comme l’ indique son nom, nous vient d’ Amérique du Sud. Il s’agit donc d’ une fougère tropicale qui, sous nos climats, devra être cultivée en intérieur ou sous serre chaude. Il semblerait qu’en horticulture plusieurs cultivars circulent, dont l’un nommé ‘Cristatum’ possède  des frondes crêtées, tandis qu’un autre  ‘ Crispum’ possède des frondes ondulées. Ma plante semble appartenir à ce second type.

Alors que de nombreuses espèces du genre Blechnum sont dimorphiques, celle ci est monomorphique, c’est-à-dire que les frondes fertiles sont semblables aux frondes stériles.  Les jeunes frondes ont la particularité d’ être fortement teintées de rouge à leur émergence, avant de passer progressivement à un vert assez clair.

Malheureusement, il faut bien reconnaître que cette beauté n’ est pas des plus faciles à maintenir en intérieur. Ses besoins importants en termes de luminosité, de chaleur et surtout d’  hygrométrie, la désignent plutôt comme une plante de serre chaude. Moyennant certaines précautions de base on peut quand même espérer la maintenir comme plante d’ intérieur. Elle ne doit jamais manquer d ‘eau sous peine de se  dessécher entièrement, la récupération étant alors très longue, voire impossible. Ensuite il lui faut une bonne hygrométrie, raison pour laquelle une salle de bain semble l ‘emplacement le plus approprié. Enfin il lui faut beaucoup de lumière et même du soleil en hiver car elle dépérit à l’ ombre. Cet été je l’ai sortie au jardin, et après l’ avoir habituée progressivement à davantage de lumière, elle  a été exposée à plusieurs heures de soleil par jour  avec une soucoupe constamment remplie d’ eau sous son pot, traitement qu ‘elle a bien apprécié car elle n’ a jamais été aussi belle.  Chaleur, lumière et humidité, voilà le cocktail gagnant !

Calanthe aristulifera

6 octobre 2012

Calanthe reflexa

Calanthe est un genre regroupant des orchidées terrestres tropicales, natives pour la plupart de l’ Est de l’ Asie, de la Polynésie, de Madagascar et de l’ Amérique du Sud. Cependant les espèces originaires de la Corée, de la Chine et du Japon, et qui poussent à des altitudes plus élevées, sont susceptibles d’ être cultivables dans nos jardins occidentaux. Dans leur habitat naturel, elles se développent à des emplacements abrités, que ce soit dans les  clairières ou à l’orée des forêts, ce qui nous indique qu’ elles devront être cultivées à mi ombre au jardin, dans un sol bien pourvu en matière organique tout comme pour les fougères.

Calanthe aristulifera est une espèce japonaise montagnarde,  endémique de l’ Ile de Kyushu. Les hampes florales, hautes d’une trentaine de centimètres portent des fleurs qui sont d’ un mauve clair à presque blanches. Le feuillage fortement plissé est persistant en hiver. Comme il s’agit d’ une espèce un peu moins rustique que les autres, dans certaines régions la culture en pot abrité pendant les périodes de fort gel est à conseiller. Ce mode de culture présente le double avantage de mettre la plante hors de portée des gastéropodes et de profiter au mieux de sa floraison si délicate.

Athyrium filix-femina ‘Frizelliae cristatum’

29 septembre 2012

Athyrium filix-femina 'Frizelliae cristatum'

L’ une des grandes joies du jardinage est d’ observer comment les plantes s’ adaptent à leur nouvel environnement. Ainsi cette année j’ ai eu la surprise de voir apparaître des frondes à l’ apparence inhabituelle sur Athyrium filix-femina ‘Frizelliae’. Certaines frondes plus longues que d’ ordinaire présentaient un apex  fourchu. Il s’ agit là d’ une mutation assez courante connue sous le nom de ‘Frizelliae cristatum’. Pour l’ instant je ne sais pas si ce changement est amené à se maintenir ou si au contraire il restera limité à certaines frondes, l’ avenir le dira.

Il faut dire que Athyrium filix-femina est une espèce particulièrement prolixe en matière de variations,  au point qu’ au XIX° siècle, en Grande Bretagne  on  a pu en  dénombrer  jusqu’à 300.  La plupart d ‘entre elles ne sont malheureusement parvenues jusqu’à nous en raison de la disparition de certaines grandes collections.

Les botanistes considèrent ces variations comme  des anomalies génétiques et ne s’y intéressent donc pas. Pourtant les amateurs seraient probablement intéressés de savoir par quoi elles sont causées. L’ une des explications les plus fréquemment avancées est celle de l’ adaptation  des plantes  aux influences environnementales. Pourtant comme le faisait remarquer en son temps Charles Druery, auteur de British Ferns and their varieties, il était courant de rencontrer poussant dans un même site l ‘espèce type accompagnée de plusieurs plantes présentant d’importantes variations. Les plantes étaient si proches les unes des autres, au point que leurs frondes  et leurs racines  étaient entremêlées, que l’ on ne pouvait pas mettre ces variations  sur le compte de conditions environnementales différentes. Quoi qu’il en soit, anomalie génétique ou pas, ces variations font le grand bonheur du collectionneur et méritent bien qu’on les étudie.

Begonia ‘Silver Splendor’

22 septembre 2012

Begonia 'Silver Splendor'

Les Bégoniacées font de parfaites compagnes pour les fougères car elles ont en commun d’ apprécier la mi-ombre et un sol humifère maintenu frais.

Begonia ‘Silver Splendor’ est une obtention récente résultant de l’ hybridation entre deux espèces chinoises . Le résultant de cette hybridation est une plante à feuillage caduc, censée  être rustique en zone 8, ce que je n’ai pas encore pu vérifier car ma plante acquise l’ automne dernier a été cultivée en pot et abritée  durant l’ hiver. A vrai dire je pense la maintenir ainsi car je crains que les gastéropodes ne  lui trouvent une allure de salade appétissante.

Il faut reconnaître que ce feuillage palmé et marqué de plages argentées est splendide. Il est porté par des pétioles  rouges, et contrairement à la majorité des bégonias à feuillage ornemental les fleurs, d’un rose vif, sont assez décoratives. Il apportera une note exotique à des fougères assez typées comme par exemple les cultivars les plus colorés choisis parmi Athyrium niponicum.

Roscoea ‘ Beesiana ‘

15 septembre 2012

Roscoea 'Beesiana'

Le genre  Roscoea a été nommé en l’ honneur de William Roscoe qui fut le fondateur des Jardins botaniques de Liverpool. Les espèces du genre Roscoea sont toutes originaires de l’ Asie avec deux grands foyers de peuplement. Le premier s’ étend du Cachemire, à l’ Himalaya, jusqu’à la province de l’  Assam.  Le second est centré sur le Sud de la Chine, avec les régions exceptionnellement riches du point de vue botanique, que sont le Sichuan et le Yunnan, certaines espèces atteignant le Nord du Vietnam.

Roscoea ‘ Beesiana ‘ est un hybride variable entre Roscoea cautleyoides et Roscoea auriculata. Il semblerait qu’il existe deux formes en culture, une claire et une autre plus foncée, la distinction entre les deux reposant essentiellement sur les rayures et mouchetures pourpres qui sont plus prononcées chez la forme foncée.  Quoi qu’il en soit les deux formes sont également intéressantes à cultiver.

Roscoea ‘Beesiana’ est une plante rhizomateuse de culture facile, rustique jusqu’à -20° et  acceptant des expositions variées, de la mi-ombre jusqu’au plein soleil. Elle apprécie tous les sols, pourvus qu’ ils ne deviennent pas desséchés en été ou gorgés d’eau durant l’ hiver.

Pour plus d’information sur les  Roscoea et les Zingibéracées rustiques en général, je recommande la lecture de Hardy Gingers , écrit par T.M.E Branney, paru chez Timber Press, sous le parrainage de la Royal Horticultural Society.

Microsorum punctatum ‘Green Flame’

7 septembre 2012

Microsorum punctatum 'Green Flame'

Microsorum punctatum est une espèce  à la distribution pantropicale, c’est-à-dire qu’elle est présente dans toutes les régions tropicales du globe, en Afrique, en Asie, en Chine, en Malaisie, en Nouvelle Guinée, en Australie, en Polynésie, mais  curieusement absente du continent américain.

Microsorum punctatum qui appartient à la famille  Polypodiaceae doit son nom d’espèce  punctatum à la disposition régulière des sores qui, sur le revers de la fronde, recouvrent toute la largeur de celle ci. Dans la nature c’est une fougère qui forme de larges peuplements sur les rochers, en situation très ensoleillée mais humide.

Si l’espèce type possède  des frondes simples, larges,  et à la texture coriace, en culture de nombreuse variantes  sont apparues. Certaines possèdent des frondes ondulées tandis que d’autres sont multifurquées, avec des crêtes à l’ apex. La dénomination de tous ces cultivars n’est malheureusement pas très claire.  Microsorum punctatum ‘Green Flame’ ressemble fortement à un cultivar plus ancien, Microsorum punctatum ‘Grandiceps’, cette nouvelle appellation commerciale étant sans doute plus ‘vendeuse’.

Au niveau des exigences culturales, cette fougère apprécie des arrosages réguliers, une ambiance pas trop sèche et surtout beaucoup de lumière. Pour cette raison il ne faut pas hésiter à la rapprocher  le plus près possible des fenêtres en lui évitant bien sûr les rayons brûlants du soleil.

Le Vallon des Brumes à Chaumont- sur- Loire

1 septembre 2012

Pour une raison que je ne m’explique pas, bien que Chaumont-sur-Loire ne soit pas loin de chez moi, je n’avais pas jusqu’à maintenant trouvé le temps de m’y rendre pour découvrir le Festival International des Jardins. Aussi cette année avais-je décidé de remédier à ce qui s’apparente à une grave lacune pour quelqu’un de passionné par l’art des jardins. Cette journée du 15 aout qui s’annonçait grise et fraîche me semblait idéale pour partir à leur découverte. En effet je déteste visiter des jardins sous un soleil de plomb et une chaleur écrasante car les végétaux ont rapidement une allure fatiguée de même que les visiteurs. Si j’étais très curieuse de découvrir les jardins éphémères dont le thème cette année était ” Jardins des délices, jardins des délires ” , j’étais encore plus curieuse de découvrir l’ ambiance tropicale du célèbre Vallon des Brumes , créé par Patrick Blanc.
Pour bien me préparer à cette visite j’avais pris soin de relire la préface que Patrick Blanc avait dédié au dernier livre de son ami Jean- Paul Pigeat,  L’esprit du Japon dans nos jardins . Jean- Paul Pigeat,  rappelons le, était le créateur  du Festival International des Jardins , et c’était sous sa direction que le Vallon des Brumes a vu le jour. Mais écoutons ce que dit Patrick Blanc à ce sujet. ” Jean-Paul a toujours su à quel point la limite était floue entre maîtriser ou recréer la nature. E t j’en suis un des heureux bénéficiaires, puisqu’il m’a toujours accordé sa totale confiance, même dans les projets les plus fous, comme celui de baser l’ambiance du Vallon des Brumes de Chaumont sur la présence d’espèces de la famille des Urticacées : c’est vrai qu’au Japon, les Boehmeria, Elatostema et autres Pilea nous émerveillent par leur architecture foliaire, qui nous ferait presque aimer sa cousine, l’ Ortie.

Bien qu’elles rendent de multiples services à l’humanité, je dois avouer ne pas être fan des Urticacées, mais c’était sans  à priori et avec curiosité que je m’apprêtais à découvrir leur potentiel ornemental dans un tel décor. J’étais aussi impatiente de voir comment se portaient les impressionnantes Dicksonia antartica qui faisaient  partie des plantations d’origine.

La descente vers le Vallon des Brumes et ses platelages en bois sont magnifiques. Les fougères plantées sur le talus qui sont des espèces rustiques se sont bien développées et profitent du bon drainage procuré par la pente. Avec leur système racinaire fin et dense, elles retiennent la terre.
Vallon des Brumes entrée

L’ancienne glacière qui doit bien faire cinq mètres de profondeur abrite au fond une sculpture, nommée  L ‘oeil de l’ oubli, qui est une oeuvre d’ Anne et Patrick Poirier. Les parois empierrées  et humides ont vu le développement spontané  de fougères indigènes familières de ce type d’habitat, Asplenium trichomanes et Asplenium scolopendrium.
Vallon des Brumes glacière

Les enrochements sont admirables de naturel comme en témoigne cette petite cascade. Les mouvement de l’eau,combinés  à un système de brumisation qui fonctionne par intervalles réguliers créent une ambiance humide  et délicieusement rafraîchissante par temps chaud. La position encaissée des lieux  contribue à retenir l’humidité ambiante et créé un micro climat. L’ épaisseur de la couche de mousse sur la lanterne japonaise en est un bon indicateur.
Vallon des Brumes lanterne japonaise

Les fougères sont ici les reines du décor.
Vallon des Brumes fougères

Malheureusement  les plus belles représentantes, les fougères arborescentes, Dicksonia antartica, ont disparu, probablement fauchées par le froid , chose qui était prévisible. Je n’ai pas non plus pu admirer Boehmeria tricuspis qui ne semble pas s ‘être naturalisée dans un environnement  peut-être trop ombragé pour elle. Il n’ y avait même pas de trace de notre brave ortie commune, ce qui tendrait à laisser penser que le lieu n’ était peut-être pas propice aux Urticacées.

La promenade dans le Vallon des Brumes se termine  par un superbe pont en ciment armé dans le pur style de la Rocaille. Quel dommage que cet artisanat tende à se perdre !
Vallon des Brumes pont en rocaille

Pour résumer cette visite,  le Vallon des Brumes est un endroit à l’ atmosphère mystérieuse  et dépaysante. Le travail d’enrochement remarquable et impressionnant donne un résultat très naturel. Malheureusement je n’ai pas trouvé l ‘atmosphère tropicale, qui était celle des débuts, et à laquelle je m’ attendais , en raison de la disparition de nombreuses plantes phares. Peu à peu la nature reprend ses droits et élimine impitoyablement les plantes intruses et le lierre progresse, ce qui est après tout logique. Finalement ce sont bien les fougères  rustiques qui ont le mieux su s’adapter à cet environnement. Au fil des années une atmosphère plus sauvage s’est installée dans ces lieux qui ne semblent  pas bénéficier d’un entretien aussi suivi que le reste du domaine. On pourrait imaginer une plus grande diversité végétale et les abords du ruisseau  pourraient fort bien accueillir des plantes de marécage par exemple.

Si vous avez l’occasion de vous rendre à Chaumont-sur-Loire ne manquez surtout pas  ce Vallon des Brumes.

Tradescantia ‘Sweet Kate’

28 juillet 2012

Tradescantia 'Sweet Kate'

Tradescantia est un genre  regroupant des plantes vivaces herbacées natives des Amériques et appartenant à la famille Commelinaceae.

Tradescantia ‘Sweet Kate’ est un hybride de Tradescantia virginiana qui se distingue par son feuillage doré et des fleurs d’un bleu profond. Si la plante refleurit régulièrement tout au long de l’été, en revanche chaque fleur ne dure qu’une journée ce qui lui a valu son nom populaire d’ éphémère de Virginie. Les fleurs fanées présentent la particularité de disparaitre toutes seules. En effet, grâce à un processus enzymatique elles sont transformées en un liquide gélatineux,  d’où vient l’autre surnom de la plante, widow’s tears, que l’on peut traduire par larmes de veuve. Ce sont les taches violacées que l’on peut observer sur le feuillage.

L’exposition idéale pour Tradescantia ‘Sweet kate’ sera la mi-ombre, les feuillages dorés ayant tendance à brûler en plein soleil, bien que celui-ci soit nécessaire à la floraison. La fougère  qui l’accompagne au second plan est Dryopteris cycadina.

Doodia caudata

21 juillet 2012

Doodia caudata

Doodia caudata est une fougère appartenant à la famille Blechnaceae  dont l’aire de distribution principale est l’ hémisphère sud, présente  en  Australie, en Nouvelle Zélande et en Nouvelle Calédonie, bien qu’il semblerait qu’elle se soit naturalisée aussi dans l’hémisphère nord,  aux Açores et à Madère.

C’est une petite espèce d’une vingtaine de centimètres de haut qui présente un fort dimorphisme foliaire. Les frondes stériles avec des pennes arrondies sont plaquées contre le sol tandis que les frondes fertiles, nettement dressées, possèdent des pennes effilées à leur extrémité et l’apex de la fronde est pourvu d’ une penne terminale très allongée, ce qui a valu à ce Doodia son nom d’espèce, caudata, qui signifie terminé par une queue. Par rapport aux autres membres du genre qui ont souvent un feuillage épais et rugueux, celui de Doodia caudata est particulièrement fin. Comme c’est souvent le cas dans la famille  Blechnaceae, les nouvelles frondes sont brillamment colorées.

Bien que Doodia caudata ne soit donné pour rustique qu’en zone 9 et 10, un jeune sujet planté l’année dernière a survécu à des températures de l’ordre de -11° et à une semaine entière sans dégel, ce qui est assez remarquable pour être signalé. Une exposition ensoleillée semble profitable et fournit des plantes plus vigoureuses et colorées à condition que le sol conserve une certaine fraîcheur.