27 juillet 2013

Polystichum setiferum ‘Plumoso-divisilobum’, voilà un nom bien compliqué que nous allons tenter de décrypter. Si Polystichum setiferum dans sa forme type possède des frondes bipennées, à l’ époque victorienne qui marqua l’ apogée de la ptéridomanie, toutes les plantes qui présentaient des variations par rapport au type étaient très prisées et collectées. Ceci explique le grand nombre de variétés connues à l’ époque, Lowe en ayant répertorié jusqu’à 366 dans son ouvrage, British Ferns and where found,publié en 1890. Par la suite, sous l’ impulsion de la British Pteridological Society, le nombre de variétés fut réduit puisque Druery dans son livre de 1903, Book of British Ferns, n’ en comptait plus que 173. Aujourd’hui ce nombre a encore été revu à la baisse, et grâce au travail de Jimmy Dyce qui a consacré sa vie à l’ étude du genre Polystichum, nous disposons d’ un outil précieux pour leur connaissance. Publié sous l’ égide de la British Pteridological Society, Polystichum cultivars variation in the British shield ferns, propose une classification très rigoureuse des variations connues de Polystichum setiferum.
Au vu de cette classification, le nom de Polystichum setiferum ‘Plumoso-divisilobum’ devient plus parlant. Le groupe Divisilobum rassemble des plantes possédant des pinnules nettement plus développées, divisées à leur tour en pinnulets, ce qui conduit à une fronde tripennée. Ces segments ultimes sont très étroits, de forme allongée et pointue, d ‘une texture coriace. Malgré ces multiples divisions la fronde garde une apparence légère et une certaine transparence. Le groupe Plumoso-divisilobum dérive du groupe Divisilobum, mais s’ en démarque par des pinnules encore plus développées et des pinnulets qui sont à leur tour divisés, la fronde présentant alors un degré de division supplémentaire. Les segments terminaux tendent à être légèrement plus larges et souples, d’ apparence un peu plus brillante. Les pennes sont larges et superposées ce qui donne à la fronde une allure plumeuse.
Il existe un risque de confusion entre Polystichum setiferum ‘Plumoso-divisilobum’ et Polystichum setiferum ‘Plumoso-multilobum’, ce dernier se démarquant par des pinnulets arrondis, et non pas étroits, des pennes très fournies et superposées, conférant à la fronde davantage d’ épaisseur et une allure plus moussue. Mais comme la Nature a horreur de la monotonie, il existe des formes intermédiaires que l’ on ne peut pas attribuer clairement à l’ un ou l’ autre de ces deux groupes, le semis de spores donnant des résultats aléatoires. Mais après n’ est-ce pas là tout ce qui fait le charme et le mystère des fougères ?
Tags: Polystichum setiferum 'Plumoso-divisilobum', Polystichum setiferum plumoso-multilobum
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20 juillet 2013

Après avoir présenté Rohdea japonica ICI voici un nouveau cultivar nommé ‘Tama Jishi’.
Ce petit omoto, très original, se distingue par ses feuilles finement bordées d’ une bande blanche, et curieusement entortillées. Il reste bas et atteint tout juste 20 cm de haut. Le seul reproche que l’ on pourrait lui faire est l’ extrême lenteur de son développement. Il aime les emplacements totalement à l’ ombre et a besoin d’ un substrat frais mais drainant. Avec son feuillage parfaitement persistant c’ est l’ une de mes plantes préférées pour l’ hiver, un petit bijou à placer non loin d ‘une fenêtre pour se réconforter pendant la triste saison.
Tags: Rohdea japonica 'Tama Jishi'
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13 juillet 2013

Athyrium filix-femina ‘Dre’s Dagger’ est l’ un des nombreux cultivars de la fougère femelle. Il est classé dans le groupe Cruciatum qui rassemble des plantes ayant pour caractéristique principale d’ avoir des pennes entrecroisées en X.
Ce groupe a été créé afin de rassembler la nombreuse descendance formée par les semis de spores obtenus à partir de la célèbre Athyrium filix-femina ‘Victoriae’, découverte en Irlande en 1861, et nommée en l’ honneur de la Reine Victoria. Si les clones originaux de cette plante sont aujourd’hui très rares, les obtentions à partir des semis de spores, bien que différents de la plante mère, ne sont pas dépourvus d’ intérêt.
Athyrium filix-femina ‘Dre’s Dagger’ possède donc des pennes entrecroisées, étroites et effilées, à l’ extrémité multifurquée. La teinte du feuillage, vert pomme à son émergence, contraste fortement avec les stipes pourpres. Bien que de petite taille, environ 30 cm, c’est une plante vigoureuse, idéale en bordure où l’on pourra apprécier de près toute son originalité.
Tags: Athyrium filix-femina 'Dre's Dagger'
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6 juillet 2013

Polystichum acrostichoides est une fougère originaire du Nord Est de l’ Amérique ce qui lui vaut une bonne rusticité de la zone 3 à la zone 8. Son nom populaire de Christmas Fern fait référence au caractère parfaitement persistant du feuillage parfois utilisé dans les décorations florales pour les fêtes de fin d’ année. Lorsque elle est cultivée dans des régions où les hivers sont plus cléments que dans son habitat d’ origine, comme c’ est le cas ici, les frondes ont tendance à persister deux ou trois ans. Si cela ne pose pas de problème quand le printemps est normalement pluvieux, en revanche s’ il est trop sec, les nouvelles frondes peuvent ne pas se développer complètement, et même avorter. J ‘ai assisté à ce phénomène il y a quelques années et vu ma plante perdre progressivement de sa vigueur, jusqu’à ce que je décide au printemps de couper les anciennes frondes au moment de l’ émergence des nouvelles, et depuis tout va beaucoup mieux. Le printemps est vraiment la saison où les fougères ont le plus besoin d’ eau et il ne faut pas hésiter à arroser si le ciel n’ y pourvoit pas.
A la différence des autres espèces du genre qui possèdent généralement un rhizome compact, celui de Polystichum acrostichoides a tendance à se ramifier et à produire plusieurs couronnes. Sa taille modeste et son feuillage particulièrement persistant en font une fougère parfaite pour les bordures de massif.
Tags: Polystichum acrostichoides
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29 juin 2013

Bien qu’ étant sensible au charme du genre Athyrium, le jardin en comporte assez peu d’ espèces car je trouve les stipes des frondes assez fragiles, particulièrement avec les variétés d’ Athyrium filix-femina qui terminent souvent la saison en mauvais état, une forte averse ou un arrosage trop violent les faisant casser.
Si l’ hybridation des fougères se traduit généralement par l’ obtention de plantes solides, Athyrium ‘Ocean’s Fury’ , résultat du croisement entre Athyrium niponicum ‘Pictum’ et Athyrium filix-femina, en est la parfaite illustration. Cet hybride a été obtenu aux Etats Unis par Thurman Maness.
C’ est une fougère vigoureuse qui possède de solides stipes de teinte acajou, héritage du parent Athyrium niponicum, et des frondes à l’ extrémité multifurquée. La résistance à un emplacement assez ensoleillé comme ici est bonne, ce dernier caractère étant vraisemblablement attribuable au parent Athyrium filix-femina. J’ ai remarqué que ma plante avait tendance à perdre la teinte argentée du feuillage lui venant de sa parenté avec Athyrium niponicum ‘Pictum’ pour se rapprocher de celle d’ Athyrium filix-femina. Serait- ce un indice du manque de stabilité de cet hybride ? Le temps le dira…
Tags: Athyrium 'Ocean's Fury'
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22 juin 2013

Dryopteris dilatata est une fougère largement répandue sur l’ ensemble du territoire français, à l’ exception de la bordure méditerranéenne où elle se fait plus rare. Elle est plus abondante sur les sols acides et dans les régions qui connaissent de fortes précipitations. Dryopteris dilatata doit son nom d’ espèce au fait que les pennes inférieures sont beaucoup plus développées que chez la plupart des autres espèces du genre. Néanmoins elle partage cette caractéristique avec une autre espèce, Dryopteris expansa, dont le nom fait également référence à la largeur des pennes inférieures, d’ où une confusion possible entre les deux espèces.
Dryopteris dilatata se démarque par les écailles du pétiole qui sont bicolores avec une large bande centrale sombre et des bords plus clairs, tandis que les écailles de Dryopteris expansa sont soit unicolores, soit avec une bande centrale peu marquées. Les deux espèces possèdent un feuillage tripenné mais chez D. dilatata les pinnules sont plus trapues et brusquement terminées, tandis que les pinnules de D. expansa sont plus allongées et longuement atténuées. Enfin, et ce qui est à mon avis le détail le plus frappant, le limbe de Dryopteris dilatata est de forme convexe, le bord des pinnules étant recourbé vers le bas, ce qui donne tout son charme à cette fougère. Pour davantage de précisions je vous invite à vous référer à l’ ouvrage de Rémi Prelli , Les Fougères et plantes alliées de France et d’ Europe occidentale.
Dryopteris dilatata est ici accompagnée à sa droite par une petite sauvageonne Saxifraga rotundifolia qui partage les mêmes besoins de fraîcheur et d’ humidité.
Tags: Dryopteris dilatata, Saxifraga rotundifolia
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15 juin 2013

Ce Disporum qui m’a été vendu sous le nom de Disporum cantoniense m’est apparu assez rapidement différent de cette espèce que je cultivais déjà. Les fleurs marquées de pourpre sont portées par de longs pédicelles, alors qu’ils sont courts chez Disporum cantoniense. Les feuilles sont étroites et lancéolées alors que chez Disporum cantoniense elles sont plus larges et de forme ovale. Enfin, le dernier détail qui m’a mis sur la piste de l’ identification de ce Disporum inconnu était la présence d’une tache rouge au niveau des noeuds de la tige, tache absente chez Disporum cantoniense.
J’ai pu reconnaître qu’il s’agissait là de Disporum taiwanense, une espèce originaire de Taïwan comme son nom l’indique, et assez proche de Disporum cantoniense, d’où cette possible confusion. La nomenclature des espèces de Disporum introduites en culture reste malheureusement encore un peu confuse, ce qui n’a rien de surprenant car si on prend l’ exemple de l’espèce Disporum cantoniense , plusieurs variétés et formes sont répertoriées.
Voilà bien de quoi dérouter le jardinier amateur, mais quoi qu’il en soit toutes les espèces de Disporum sont des plantes précieuses pour l’ ombre et me semblent promises à un bel avenir dans nos jardins, à mesure qu’ elles seront disponibles, car leur diffusion reste encore malheureusement confidentielle. Sue et Bleddyn Wynn-Jones qui ont été les pionniers de leur introduction en Europe ont écrit un article très complet à leur sujet que vous pourrez lire ICI .
Disporum taiwanense tient ici compagnie à une fougère Dryopteris filix-mas ‘ Linearis Polydactyla’
Tags: Disporum taiwanense
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8 juin 2013

Dryopteris wallichiana est une fougère à la répartition plutôt cosmopolite, native des montagnes des régions tropicales et subtropicales, de Hawaï, du Mexique, de la Jamaïque, de l’ Himalaya, de la Chine, du Japon et d’une grande partie de l’ Asie. Cette large distribution explique les différences entre les plantes rencontrées en culture. Les recherches menées par Christopher Fraser- Jenkins ont permis de mettre en évidence l’existence de plusieurs sous espèces.
Dryopteris wallichiana subsp. wallichiana
Dryopteris wallichiana subsp. himalaica
Dryopteris wallichiana subsp. coriacea
Dryopteris wallichiana subsp. nepalensis
Entre les deux sujets de Dryopteris wallichiana que je cultive au jardin, j’ai pu constater d’importantes différences, au point de douter de leur appartenance à la même espèce. Le premier que j’ai acquis est une plante de moindre développement avec des stipes verts, des écailles d’un brun clair et des fondes d’une texture peu coriace.
Le deuxième sujet, celui de la photo ci-dessus, est une plante beaucoup plus vigoureuse qui atteint 1m30 cette année, avec des stipes sombres et des écailles presque noires. Le feuillage à la texture plus coriace est légèrement brillant. Ces caractéristiques pourraient faire pencher la balance vers Dryopteris wallichiana subsp. himalaica sans toutefois pouvoir l’ affirmer avec certitude.
Le développement des frondes au printemps est un spectacle à suivre jour après jour car le contraste entre le feuillage d’un jaune doré et les écailles presque noires est saisissant. Les frondes arrangées en une volute très élégante sont portées par un rhizome à la puissance impressionnante. Cette fougère gagne à être cultivée sur un fond de feuillage plus foncé, comme ici celui de Trachelospermum jasminoïdes en arrière plan.
Tags: Dryopteris wallichiana
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1 juin 2013

Farfugium japonicum est une plante vivace originaire d’ Asie, appartenant à la famille Asteraceae, présente à l’ Est de la Chine, en Corée, à Taïwan et au Japon. C’est un genre très prisé au Japon par de nombreux collectionneurs qui sont à la recherche des variations et des formes les plus étranges que peuvent prendre cette plante. Il en existe beaucoup, malheureusement la plupart d ‘entre elles sont difficilement trouvables en Europe.
Farfugium japonicum ‘Argentea’ est une forme à feuillage panaché de blanc. Il n’est pas exagéré de dire que cette plante ne possède pas deux feuilles identiques ! Certaines feuilles sont presque entièrement vertes, surtout quand la plante est encore jeune, d’autres combinent des aplats de vert sur des feuilles blanches, tandis que d’ autres sont entièrement blanches. Sur un fond de feuillages sombres, à mi-ombre, ce feuillage lumineux ressort magnifiquement bien. La floraison jaune, que je n’ai jamais vue, se produit pendant les mois d’ hiver, mais c’est bien sûr pour son feuillage qu’on la cultive.
Abordons maintenant la question de la culture de cette merveille, et c’est là que les choses se corsent. Au niveau de la rusticité, il ne faut pas trop se faire d’ illusions, si Fargium japonicum ‘Argentea’ peut facilement supporter quelques jours de gel, sa survie est menacée si le sol reste durablement gelé sur plusieurs semaines. La plante est également très vulnérable au soleil et à la chaleur, dans ces conditions le feuillage peut se flétrir rapidement et être victime de brûlures. Enfin il reste le problème posé par les gastéropodes qui sont très friands du feuillage. Pour toutes ces raisons une culture en pot s’impose, de même qu’une bonne surveillance, mais la plante est si belle et si difficile à trouver qu’elle mérite bien ces quelques attentions.
Farfugium japonicum ‘Argentea’ est ici accompagné par une fougère, Dryopteris formosana et par le feuillage panaché de Aspidistra elatior ‘Variegata’.
Tags: Fargugium japonicum 'Argentea'
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25 mai 2013

Dryopteris crispifolia est une espèce endémique des Açores qui fait preuve d’une rusticité inattendue dans des contrées plus septentrionales. C’est une fougère de taille moyenne, au limbe de forme triangulaire, au feuillage très découpé, trois fois divisé, et dont les marges des pinnules sont alternativement recourbées vers le haut, puis vers le bas, donnant à la fronde un effet ondulé, caractéristique qui a valu à cette fougère son nom d’espèce de Dryopteris crispifolia.
Sous cet aspect elle ressemble beaucoup à Dryopteris dilatata ‘Crispa Whiteside’, au point d’avoir pu être confondue avec cette variété de Dryopteris dilatata mais elle est nettement plus gracieuse que cette dernière. Ses besoins culturaux sont classiquement identiques à ceux de la majorité des fougères, la mi ombre claire et un sol suffisamment pourvu en humus, maintenu frais.
Tags: Dryopteris crispifolia
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