Disporum cantoniense ‘Night Heron’

18 mai 2013

Disporum cantoniense 'Night Heron'

Après avoir précédemment présenté une forme à feuillage vert de Disporum cantoniense, voici à présent la variété connue sous le nom de ‘Night Heron’ qui se distingue par un beau feuillage presque noir à son émergence, la floraison étant identique à celle du précédent.

Selon les sources consultées Disporum cantoniense appartiendrait soit à la famille des Asparagacées, soit à la famille des Colchicacées ou encore à celle des Convallariacées, bref de quoi y perdre son latin ! Dans le doute je retiens la position de l’ International Plant Name Index pour lequel Disporum cantoniense est rattaché à la famille Convallariaceae.

Quoi qu’il en soit toutes les plantes distribuées sous le nom de Disporum cantoniense, on en connait même des formes à feuillage panaché, valent largement la peine d’ être recherchées car leur contribution au jardin de sous bois est inestimable. Un port remarquable, une floraison gracieuse, un feuillage restant beau toute la saison et même en hiver s’il ne gèle pas trop fort,une fructification restant longtemps sur la plante, franchement que pourrait-on attendre de plus d’une plante vivace ? Rien.

La photo a été prise juste avant le début de la floraison.

Luzula sylvatica ‘Taggart’s Cream’

11 mai 2013

Luzula sylvatica 'Taggart's Cream'

Si les graminées sont pour la plupart d’ entre elles des plantes d’espace libre et dégagé en plein soleil, il en existe un certain nombre qui sont adaptées aux emplacement ombragés. Luzula sylvatica dont le nom d’espèce,sylvatica, nous indique qu’il s’agit là d’une plante sylvestre, en fait évidemment partie. Je précise au passage qu’il ne s’agit pas à proprement parler d’une graminée, les vraies graminées appartenant au genre des Poacées, mais d’une Joncacée. Son statut de monocotylédone fait qu’elle est rattachée à ce groupe de plantes, communément qualifié d’herbes ou de graminées.

Luzula sylvatica est une habitante des bois, landes et bords de ruisseaux du centre au sud de l’ Europe et jusqu’à l’ouest. C’est une plante très rustique, jusqu’à -20°, et dont le feuillage persistant reste beau tout au long de l’année. La photo a d’ailleurs été prise au mois de mars, avant le début de la nouvelle saison de croissance. Elle apprécie une exposition à mi-ombre dans un sol humifère, ce qui en fait une compagne toute désignée pour les fougères qui sont familières de ces conditions. Elle tient ici compagnie à Adiantum venustum que je considère comme la meilleure des espèces du genre car particulièrement ornementale, très résistante au froid et parfaitement persistante.

Luzula sylvatica ‘Taggart’s Cream’ possède un feuillage de teinte crème, délicatement bordé de vert. Comme il est malheureusement de règle avec les feuillages presque entièrement dépourvus de chlorophylle, la vigueur de la plante s’en trouve diminuée et il faut à tout prix la préserver du soleil qui entraîne des brûlures inesthétiques sur les feuilles. Mais après tout , tant de délicatesse vaut bien quelques précautions.

Hydathodes chez Microsorum pustulatum

4 mai 2013

Microsorum pustulatum

Les hydathodes sont les petits points blancs que l’on peut voir à la surface de cette fronde  de Microsorum pustulatum. Ce  sont des glandes aquifères situées à la surface ou  en bordure de la feuille, généralement  à l’extrémité d’une nervure et souvent entourés par une concrétion blanche de sels minéraux qui évoque un dépôt calcaire. Les hydathodes  sont impliqués dans un processus d’exsudation, connu sous le nom de guttation, dont le rôle est d’ évacuer l’eau en excès. Ce phénomène se produit au cours des nuits humides quand la capacité d’ absorption de l’eau est maximale et la transpiration minimale.

Les deux familles de fougères chez lesquelles j’ai pu observer leur présence sont celle des Polypodiaceae, en particulier sur Microsorum pustulatum, Niphidium crassifolium et Phlebodium pseudoaureum et celle des Nephrolepidaceae, avec Nephrolepis cordifolia.

Je profite de ce gros plan sur une fronde de Microsorum pustulatum pour revenir sur la distinction entre deux espèces qui sont souvent confondues, Microsorum pustulatum et Microsorum scolopendria.

Microsorum pustulatum est une fougère native d’ Australie et de Nouvelle Zélande, souvent épiphyte, que l’on peut qualifier de semi rustique car apte à supporter de légères gelées, on en connait des exemples cultivés en  Irlande et dans le sud de la Grande Bretagne. Les frondes sont diversement découpées d’ où son ancien nom d’espèce Phymatosorus diversifolius. Les nervures saillantes  sont clairement visibles et de type anastomosé. Les sores, ronds et larges, sont disposés en une seule rangée entre la nervure et le bord de la penne.

Microsorum scolopendria, également connue sous l’ ancien nom de Phymatosorus scolopendria, est une fougère épiphyte originaire de l’ Afrique tropicale qui a été ensuite introduite en culture dans les zones tropicales des autres continents. Ceci explique son manque de rusticité, son essai de culture en extérieur a d’ailleurs été un échec total ici, le feuillage commençant à pourrir dès les premières pluies de novembre. C’est une tropicale pure et dure à réserver à la culture en intérieur. Contrairement à la précédente, les nervures secondaires sont invisibles à l’oeil nu. Les frondes au feuillage plus découpé comportent davantage de segments et la teinte du feuillage est d’un vert plus foncé. Les sores de forme plus allongée sont disposés en 1 à 2 rangs irréguliers.

Enfin alors que Microsorum scolopendria bénéficie d’une large commercialisation, on le trouve facilement en jardinerie, la diffusion de Microsorum pustulatum reste confidentielle.

Asplenium antiquum

27 avril 2013

Asplenium antiquum

Par manque de place à l’ intérieur et aussi parce que j’ aime  pousser les plantes jusqu’à la limite de leur résistance, je cultive plusieurs sujets d’ Asplenium antiquum au jardin. Bien que vendue comme plante d’ intérieur, cette fougère originaire de la Corée, du Japon et de Taïwan, donnée pour rustique en zones 9 et 10, fait preuve d’ une certaine résistance au froid qui lui permet, moyennant certaines précautions d’ être cultivée comme ici en zone 8b.

Comme c’ est une espèce épiphyte, je cultive Asplenium antiquum dans un panier garni de fibre de coco qui permet un excellent drainage car cette  fougère  redoute l’ humidité  stagnante au niveau des racines. Elle est de plus suspendue en hauteur, situation qui la met à l’ abri des limaces et escargots qui sont en général assez friands du feuillage des différentes espèces d’ Asplenium, et plus particulièrement des espèces tropicales. Le choix de l’ emplacement est évidemment primordial, il est abrité du vent par un mur à gauche et par un if à droite. Cette protection est renforcée par une structure comportant des lattes disposées à l’ horizontale et destinée à filtrer les rayons du soleil. Tout ceci doit concourir à créer un micro climat au sein du jardin et recréer un effet de canopée. Les différentes variétés d’ Asplenium antiquum que je cultive dans ces conditions semblent bien s’ y plaire. Je ne les rentre dans un endroit hors gel que lorsque les températures descendent en dessous de -3°, ce qui tout compte fait ne représente guère plus de deux à trois semaines par hiver dans ma région.

La photo montre une variété d’ Asplenium antiquum nommée ‘Osaka’ dont la résistance semble tout aussi bonne que celle de l’ espèce type. Ce cliché illustre à merveille la façon dont les feuilles disposées en entonnoir capturent efficacement les débris végétaux environnants, en l’ occurrence des feuilles d’ if, qui constituent une litière suffisante pour nourrir la plante, celle-ci ne recevant aucun engrais.

Syneilesis aconitifolia

20 avril 2013

Syneilesis aconitifolia

Syneilesis est un genre regroupant des plantes vivaces originaires de Chine, de Corée et du Japon, appartenant à la famille Asteraceae. Parmi le genre, les deux espèces les plus connues sont Syneilesis palmata et Syneilesis aconitifolia.

Syneilesis aconitifolia se distingue par son feuillage profondément incisé et palmatiséqué comme celui de l ‘ aconit, d’ où lui vient son nom d’ espèce aconitifolia. Son habitat d’ origine est celui des forêts  de feuillus, ce qui nous indique qu’il s’ agit là d’ une plante de sous bois qui se plaira au jardin à mi ombre et dans un sol bien pourvu en humus, plutôt acide de préférence. La rusticité de la plante va de la zone 5 à la zone 8, ce qui signifie que la plante risque de souffrir dans les régions où les étés sont particulièrement chauds. Syneilesis aconitifolia est essentiellement cultivé pour son beau feuillage recouvert d’ un duvet argenté qui se déploie au printemps en forme d’ ombrelle. Les fleurs roses portées par de longues tiges sont assez discrètes. Ici je n’ ai pas encore assisté à cet évènement, la plante étant longue à s’ établir.

Syneilesis aconitifolia est ici encadré par deux fougères, à gauche Athyrium ‘Ghost’ et à droite Athyrium nipponicum ‘Metallicum’.

Pityrogramma argentea

13 avril 2013

Pityrogramma argentea

Pityrogramma argentea est une fougère terrestre de taille moyenne appartenant à la famille Pteridaceae. Son aire de distribution principale recouvre l’ Afrique tropicale et australe, Madagascar, la Réunion, en englobant les Mascareignes.

Si le trait caractéristique du genre Pityrogramma est le revêtement poudreux jaune ou blanc selon les espèces qui parsème le revers des frondes, chez Pityrogramma argentea celui ci est d’ une teinte blanche argentée de toute beauté, d’ où le nom vernaculaire de la plante, appelée fougère d’ argent. Les frondes à leur émergence sont entièrement recouvertes de cette protection connue sous le nom d’ indumentum dont l’ utilité est probablement de lutter contre la dessication car c’ est une fougère que l’ on rencontre dans des habitats rocheux et arides très exposés. Avec le temps ce revêtement tend à s’ estomper et les stipes prennent une teinte noire luisante. Seul le revers des frondes en est recouvert, le dessus étant glabre et brillant, avec des reflets irisés comme certains satins. Le feuillage bipenné-pennatifide  apparait très finement divisé, d’ autant plus que le bord des pinnules est lui même profondément incisé. Les pinnules basiscopiques largement développées et les pinnules terminales en forme de coin sont caractéristiques de l’ espèce. Les sores dépourvus d’ indusie sont disposés le long des nervures.

La culture en intérieur de cette fougère est un peu délicate car il y est difficile de mimer son habitat naturel. On peut cependant en déduire qu’ il lui faudra beaucoup de chaleur et de lumière et un substrat particulièrement drainant qu’ il faudra laisser sécher entre les arrosages. Elle  ne supporte absolument pas les pulvérisations qui abiment son bel indumentum. Pour la petite histoire cette fougère est entrée dans ma collection de façon pour le moins insolite. C’ est au cours d’ une promenade dans une jardinerie que je remarquai dans un pot de plante carnivore un prothalle avec une ébauche de première fronde à l’ aspect inhabituel. A près en avoir demandé l’ autorisation à un employé je  prélevai cette minuscule fougère que je ramenai chez moi. Après un séjour d’ une heure ou deux dans mon sac, ballotée entre un portefeuille et des clefs ( quand je dis que les fougères sont des plantes solides ce n’ est pas pour rien !), je pus enfin replanter ma nouvelle pensionnaire dans un minuscule pot en terre cuite, rempli de substrat très léger, disposé dans un bocal en verre recouvert de film plastique, après l’ avoir soigneusement pulvérisée. Comme quoi les plus belles découvertes sont parfois le fait du hasard, alors la prochaine fois que vous irez dans une jardinerie ouvrez l’ oeil, et qui sait, peut-être ferez vous une belle découverte comme cette belle Pityrogramma argentea.

Orthrosanthus laxus

6 avril 2013

Orthrosanthus laxus

Contrairement à ce que ses origines pourraient laisser penser puisque cette petite iridacée est originaire du sud ouest de l’ Australie, elle se montre assez rustique sous nos latitudes, ayant vaillamment supporté l’ épisode de gel prolongé de février 2012.

D’ une touffe de feuilles disposées en éventail, hautes d’ une quinzaine de centimètres et d’ une teinte vert de gris assez peu attrayante il faut faut bien le reconnaitre, émergent au début de l’ été des hampes florales portant des fleurs d’ un bleu porcelaine très pâle qui fanent rapidement en cours de journée, d’ où le surnom anglo-saxon de la plante, Morning Iris.

C’ est une plante qui aime les sols bien drainés et les emplacements ensoleillés mais qui apprécie quelques arrosages pour bien fleurir. Ses fleurs ont teinte peu courante au jardin. Elle est ici associée à des fougères qui aiment ce même type d’ exposition avec Pellaea rotundifolia à l’ arrière plan et Cheilanthes tomentosa à sa droite.

Asplenium scolopendrium

30 mars 2013

Asplenium scolopendrium

On ne prête pas assez souvent attention à la beauté des sores chez les fougères. Et pourtant comme pour un vêtement aux finitions soignées, l’ envers vaut bien l’ endroit, et quelle diversité dans les formes, les arrangements et les couleurs ! Les espèces appartenant au genre Asplenium sont facilement reconnaissables grâce à leurs sores  allongés, disposés le long des nervures, et protégés par une indusie latérale sur toute leur longueur.

J’ en profite au passage pour signaler que l’ ancienne appellation Phyllitis scolopendrium reste admise et adoptée par certains auteurs comme Rémi Prelli dans son ouvrage, Les fougères et plantes alliées de France et d’ Europe occidentale. C’ est en vertu de certaines particularités  caractéristiques  que la dénomination de Phyllitis tire sa légitimité. Ainsi Phyllitis peut être considéré comme étant un sous genre  au sein du vaste genre Asplenium. Contrairement aux autres aspléniacées, Phyllitis possède des sores jumelés, chacun ayant sa propre indusie, mais donnant l’ impression d’ un sore unique et qualifiés de sores scolopendroïdes.

Aspidistra ‘China Star’

23 mars 2013

Aspidistra 'China Star'

La délicatesse des fougères est particulièrement bien mise en valeur par les feuillages larges et opulents qui sont caractéristiques des plantes de zones d’ ombre. Les plus connus et utilisés sont bien sûr ceux des hostas qui ont l’ avantage d’ être rustiques mais l’ inconvénient d’ être très vulnérables face aux attaques d’ escargots  et limaces. Comme ici le jardin est abondamment paillé l’ hiver pour protéger les plantes frileuses, les limaces ont tendance à proliférer au printemps, ne laissant alors aucune chance aux tendres feuillages des hostas. Comme je ne tiens pas à faire la guerre au jardin, j’ ai préféré y renoncer tout simplement. Parmi les alternatives choisies pour les remplacer figurent les feuillages coriaces de différentes espèces de Aspidistra auxquels les gastéropodes ne s’ attaquent généralement pas. Certains sont parfaitement rustiques, jusqu’en zone7 pour l’ espèce la plus connue et la plus répandue, Aspidistra elatior, du moins dans sa forme type, les cultivars panachés étant sans doute plus sensibles au gel.

Genre asiatique, répandu de la Chine jusqu’à l’ Asie du Sud Est, riche en espèces, Aspidistra est pauvrement documenté, du moins en occident où semble régner une certaine confusion parmi les plantes commercialisées. Aspidistra ‘China Star’  qui a été prélevé dans une montagne du Sichuan par Jim Waddick serait une variété de l’ espèce Aspidistra fungilliformis. Portées par de courts pétioles, les larges feuilles sont irrégulièrement tachetées de vert clair et ne supportent absolument pas le soleil. Question rusticité, c’ est la grande inconnue, la plante supporte probablement quelques gelées passagères, mais de là à dire qu’ elle supporterait un gel prolongé et ininterrompu de plusieurs semaines, il y a un pas. Comme de plus la croissance est plutôt lente, si les parties aériennes étaient entièrement détruites par le gel, la récupération de la plante serait longue. C’ est pour cela que je la cultive dans un pot qui  constitue un décor mobile au fil des saisons, particulièrement apprécié en hiver.

Dryopteris uniformis

16 mars 2013

Dryopteris uniformis

Si je devais établir un classement des meilleures fougères à adopter dans un jardin, Dryopteris uniformis figurerait dans celui-ci, sur les plus hautes marches du podium.

Dryopteris uniformis est une habitante des forêts de montagne  du Japon, de la Corée et de la Chine, ce qui lui vaut une bonne rusticité jusqu’en zone 5. Elle forme une touffe de frondes évasée, parfaitement régulière qui peut atteindre un développement assez important, près de 80 cm ici. Les frondes bipennées portent des pinnules au bord finement denté et les stipes sont abondamment recouverts d’ écailles noires. Le feuillage résiste bien aux intempéries hivernales.

De cette fougère se dégage une impression de netteté et de régularité, ce qui lui a probablement valu son nom d’ espèce uniformis.