Archive pour la catégorie ‘La fougère de la semaine’

Microsorum grossum

Samedi 21 avril 2012

Microsorum grossum est une fougère native de l’ Ouest de l’ Australie largement répandue dans les régions tropicales, notamment en Polynésie française, en Nouvelle Calédonie et à Hawaï.

Il semble régner une certaine confusion entre Microsorum scolopendria et Microsorum grossum car elles possèdent toutes les deux un feuillage pennatifide.  Selon Barbara Joe Hoshizaki , les plantes possédant plus de 4 paires de lobes appartiennent à l’espèce Microsorum grossum, de fait elles en possèdent une dizaine de paires, voire plus. Le développement est également plus important et Microsorum grossum tend à adopter un mode de vie  épiphyte plutôt que terrestre comme pour  Microsorum scolopendria. Quand on compare les deux plantes côte à côte, la différence entre ces deux espèces est évidente. Enfin détail important, le feuillage de Microsorum grossum est totalement inodore contrairement à celui de Microsorum scolopendria qui est délicieusement parfumé.

Curieusement alors que ce sont toutes les deux des espèces tropicales, j’arrive à maintenir Microsorum grossum en extérieur, en la protégeant des gelées, alors que c’est tout à fait impossible pour Microsorum scolopendria dont le feuillage et les rhizomes s’abiment irrémédiablement à l’arrivée des premières pluies d’automne. La différence de comportement entre ces deux fougères tient probablement au fait que Microsorum grossum possède un feuillage beaucoup plus coriace que celui de Microsorum scolopendria.

Stenochlaena palustris

Samedi 31 mars 2012

Stenochlaena palustris

Stenochlaena palustris est une fougère tropicale  dont l’aire de distribution recouvre l’ Inde, la Malaisie, la Nouvelle Guinée, l’ Australie et la Polynésie. Comme l’ indique son nom d’ espèce, palustris, c’est une fougère des lieux marécageux.

C’est une plante  vigoureuse qui grâce à ses rhizomes très ramifiés et pourvus de puissantes racines aériennes est capable dans son habitat de grimper aux arbres, d’où le surnom anglo-saxon de Climbing Swamp Fern. Cela n’en fait pas pour autant une fougère épiphyte , mais bien terrestre puisque ses racines sont dans le sol.  Ses jeunes pousses sont consommées comme légume en Asie.

Sous nos climats, elle sera bien sûr cultivée comme plante d’intérieur où elle se prête bien à une culture en panier suspendu. Comme souvent chez les membres de la famille Blechnaceae, les jeunes pousses sont fortement teintées de rouge, avant de passer à un vert clair à moyen. C’est une fougère de culture  facile et de développement rapide qui demande de la lumière et beaucoup d’humidité, mais cela on s’en sera douté !

Asplenium scolopendrium ‘Kaye’s lacerated’

Samedi 18 février 2012

Asplenium scolopendrium 'Kaye's lacerated'

Ce cultivar d’ Asplenium scolopendrium résulte d’un semis spontané dans la pépinière de Reginald Kaye dans le Lancashire et a donc été nommé en l’honneur de son découvreur.

Les frondes, très larges à la base, sont de forme triangulaire. Elles portent de profondes incisions irrégulières et sont dites lacérées. Lorsque les conditions de culture sont optimales de petites cristations peuvent apparaitre. Tout ceci fait que ce cultivar d’ Asplenium scolopendrium est très attractif

Mais qui donc pourrait en parler le mieux sinon Reginald Kaye lui même? Voici un passage de son livre, Hardy Ferns, paru chez Faber en 1968.

Phyllitis scolopendrium laceratum ‘Kaye’s variety’. This splendid variety arose as a chance seedling in my nurseries, and repeated sowings have come a hundred per cent true. The frond is very broadly ovate, the margins deeply cleft, the tips of the lobes tending to form miniature crests with good cultivation. The fronds are less than a foot long and may be four inches or more wide.

On notera que le nom de l’époque n’est plus valide aujourd’hui.

Polypodium vulgare ‘Bifido-cristatum’

Samedi 28 janvier 2012

Polypodium vulgare 'Bifido-cristatum'

Voilà un nom bien compliqué pour une variation assez courante de Polypodium vulgare. Commençons par décortiquer ce nom un peu barbare.

L’épithète bifidum signifie ‘qui est fendu en deux’. Cette particularité est bien visible à l’apex de la fronde nettement partagé en deux. Cependant on peut remarquer que certaines pennes de la fronde  sont trifides.

L’épithète cristatum signifie  ‘plusieurs fois divisé formant une crête’. L’apex de la fronde comporte effectivement plusieurs divisions en forme d’éventail. On remarquera que l’apex est sensiblement plus large que le reste de la fronde.

Polypodium vulgare ‘Bifido-cristatum’ se reproduit fidèlement par le semis de spores. Bien que ce soit une fougère très adaptable, elle est à recommander pour les sols acides. A l’opposé, en sol très calcaire son développement sera moins bon. Le point le plus important reste le drainage du sol qui doit être parfait. Ce n’est pas une fougère pour les terrains marécageux ! Dans certaines régions où l’ hygrométrie est importante, comme par exemple au Pays Basque, on peut voir Polypodium vulgare pousser en épiphyte sur les arbres.

Adiantum peruvianum

Samedi 3 décembre 2011

Adiantum peruvianum

Adiantum peruvianum est une espèce native de l’ Equateur, du Pérou et de la Bolivie. Compte tenu de ses origines tropicales il s’agit bien sûr d’une fougère à cultiver en intérieur ou en serre chauffée sous notre climat.

Adiantum peruvianum se distingue des autres espèces du genre par des des folioles de forme rhomboïdale, c’est-à-dire plus ou moins en forme de losange, portés par des frondes  qui retombent élégamment. La couleur du feuillage, d’un rose argenté à son émergence, passant graduellement à un vert tendre, lui a valu son surnom anglo-saxon de silver dollar fern. Si cette fougère peut atteindre 90 cm de hauteur dans des conditions optimales, en revanche sa culture dans nos maisons s’avère délicate, car c’est une fougère très exigeante en matière d’humidité atmosphérique, encore plus que Adiantum raddianum. Mais sa beauté est telle qu’elle mérite bien un essai.

Asplenium scolopendrium ‘Marginatum’

Samedi 26 novembre 2011

Asplenium scolopendrium'Marginatum'

Parmi les nombreuses variétés d’ Asplenium scolopendrium, celle-ci nommé ‘Marginatum’, est l’une des plus communément rencontrées dans la nature.

A première vue elle ressemble beaucoup à la variété  ‘Fimbriatum’ car comme cette dernière elle possède des frondes dont les marges  sont profondément incisées et lacérées. Le détail qui permet  de différencier à coup sûr les deux variétés se situe au revers de la fronde. Chez la variété ‘Marginatum’ on peut observer entre la nervure centrale et la marge de la fronde une fine ligne de tissu végétal qui est absente chez la variété ‘Fimbriatum’.

Cette crête située près de la marge est à l’origine du nom de ‘Marginatum’. Mis à part cette particularité cette variété est aussi facile de culture que l’espèce type. Pour varier les plaisir elle est ici plantée dans le creux d’une vieille souche où elle semble se plaire.

Asplenium ebenoides

Samedi 19 novembre 2011

Asplenium ebenoides

Asplenium ebenoides est un hybride entre Asplenium platyneuron et Camptosorus rhizophyllus, deux fougères natives de l’ Est des Etats Unis. A l’origine il s’agit d’un hybride stérile car il produit des spores avortés. Ce fut grâce à la découverte dans une localité de Géorgie de plantes ayant doublé leur nombre de chromosomes, et donc devenues fertiles car produisant des spores viables, que la multiplication à grande échelle de cette fougère a été rendue possible.

La découpe du feuillage montre bien la double parenté de cet hybride. A la base de la fronde le feuillage est penné comme chez Asplenium platyneuron, tandis qu’à l’apex de la fronde, la penne terminale est entière et fortement acuminée comme chez Camptosorus rhizophyllus. Les pennes de la partie médiane de la fronde sont diversement découpées, de lobées à pennatifides. A la manière de son parent Camptosorus rhizophyllus, Asplenium ebenoides peut s’enraciner à l’extrémité de l’apex.

Asplenium ebenoides croit dans les sols alcalins ou éventuellement sableux. Il sera au mieux à son avantage dans une rocaille fraîche, mais là gare aux limaces et escargots capables de ravager une population entière d’ Asplenium ebenoides dont ils semblent particulièrement friands !

Polystichum luctuosum

Samedi 12 novembre 2011

Polystichum luctuosum

Il semble régner une certaine confusion autour de l’identité de cette fougère puisque dans son ouvrage, Encyclopedia of Garden Ferns, Sue Olsen donne pour synonymes à Polystichum luctuosum, Polystichum mayebarae et Polystichum tsus-simens. Polystichum luctuosum est en effet donné par certains auteurs comme synonyme de  Polystichum tsus-simense. Quant à Polystichum mayebarae , il est soit considéré comme étant une espèce à part entière, soit comme étant une variété de Polystichum tsus-simense, d’où Polystichum tsus-simense var. mayebarae .

Bref, tout cela est loin d’être simple et plus d’un jardinier en perdrait son latin. Une chose est certaine cependant, c’est qu’il existe une forte ressemblance entre ces trois fougères. Commençons par Polystichum mayebarae ou son synonyme, Polystichum tsus-simense var.mayebarae. Son feuillage est tripenné, donc plus divisé que celui de Polystichum luctuosum qui lui est est bipenné. Le feuillage de Polystichum tsus- simense est bipenné comme celui de Polystichum luctuosum, on pourrait donc penser qu’il s’agit là des mêmes plantes, pourtant l’observation sur le terrain montre qu’il existe des différences entre ces deux plantes qui ne sont pas toujours faciles à saisir à la lecture des descriptions botaniques. Pour avoir ces deux plantes dans mon jardin, et après les avoir observées attentivement, j’ai bien l’impression qu’il s’agit de deux espèces différentes.

Polystichum luctuosum possède un feuillage plus clair,d’un  vert olive mat qui vire au bleuté à l’ombre, tandis que celui de Polystichum tsus-simense est d’un vert intense  brillant et foncé. Il existe également une différence de texture entre les feuillages, celui de Polystichum luctuosum est plus épais et coriace que celui de Polystichum tsus-simense. Les pinnules chez P. luctuosum ont tendance à se chevaucher tandis que chez P. tsus-simense elles sont nettement plus espacées. L’auricule des pinnules est nettement plus découpé chez  P. tsus-simense que chez P. luctuosum, surtout dans la partie supérieure de la penne. Autre différence concernant le mode de rattachement des pinnules, elles sont  munies d’un pétiole chez  P. tsus-simense tandis que chez P. luctuosum leur base est adnée.

Polystichum luctuosum est une fougère dont l’aire de distribution originelle est l’ Afrique du Sud, le Lesotho, le Zimbabwe et s’étend jusqu’à l’ouest de l’ Océan Indien, l’Asie et le Japon. Selon la provenance de la plante, la rusticité sera plus ou moins bonne, ici son implantation  a été un peu longue. On peut voir sur la photo deux frondes d’un vert plus foncé qui n’appartiennent pas à Polystichum luctuosum mais à une intruse que je devrai déloger.

Asplenium lamprophyllum x Asplenium bulbiferum

Samedi 5 novembre 2011

Asplenium lamprophyllum x Asplenium bulbiferum

A première vue, on pourrait croire avoir à faire au banal Asplenium bulbiferum, mais un détail vient remettre en cause cette première hypothèse. La présence  de petits rejets à la base  de la plante  indique un rhizome stolonifère, or Asplenium bulbiferum possède un rhizome  ascendant.

Il s’agit d’un hybride entre  Asplenium bulbiferum et une autre espèce d’ Asplenium endémique à la Nouvelle Zélande, Asplenium lamprophyllum , ces deux espèces étant connues pour s’ hybrider facilement.

Asplenium lamprophyllum est une fougère de petit développement, jusqu’à 25 cm de haut, avec un rhizome rampant stolonifère. Les frondes de forme elliptique sont pennées à bipennées, d’un vert brillant et ne portent pas de bulbilles .

Asplenium bulbiferum est une fougère de développement plus imposant, jusqu’à 1m20, avec un rhizome ascendant. Les frondes de forme elliptique sont deux à trois fois pennées et portent sur la face supérieure des bulbilles.

De ce croisement résulte un hybride ayant hérité des caractères  de ses deux parents. Il ne dépasse guère 25 cm de haut et possède un rhizome stolonifère. Ses frondes sont pennées à bipennées et portent des bulbilles. C’est une fougère qui apprécie l’ombre et des conditions humides.

Attention sur la photo à gauche apparait une fronde appartenant à une intruse que je devrai mettre à l’écart.

Pyrrosia varia

Samedi 29 octobre 2011

Pyrrosia varia

Pyrrosia varia doit son nom d’espèce à la forme variable de ses frondes. C’est une fougère épiphyte dont l’aire de distribution recouvre la Malaisie, l’ Indonésie, la Thaïlande et la Nouvelle Guinée.

Elle possède de fins et longs rhizomes qui se ramifient en tous sens ce qui fait que les frondes ont tendance à se superposer.

Celles ci  sont de forme variable, certaines étant de forme oblongue, tandis que d’autres sont de forme lancéolée. L ‘ apex est nettement accuminé. Le dessus est recouvert de quelques poils clairsemés et les nervures, de teinte plus claire que le reste du feuillage, sont bien visibles. Au revers  la nervure centrale est  saillante.

C’est une fougère dont la culture m’a posé des difficultés au départ. Les rhizomes sont très sensibles à l’ excès d ‘humidité et pourrissent facilement, mais en même temps la plante redoute le dessèchement. C’ était la quadrature du cercle ! J’ai résolu le problème en l’installant sur de la mousse. En effet la mousse permet de réguler l’humidité, en isolant  à la fois les rhizomes du substrat , tout en conservant une certaine fraîcheur. Comme pour les autres membres de la famille Pyrrosia il faut beaucoup de lumière.