Archive pour la catégorie ‘La fougère de la semaine’

Lemmaphyllum microphyllum

Samedi 28 septembre 2013

Lemmaphyllum microphyllum

Lemmaphyllum microphyllum est une petite fougère appartenant à la famille Polypodiaceae. Son aire de distribution recouvre une large partie de l’ Asie, incluant le Japon, les Philippines, la Corée, la Chine et Taïwan.

De longs rhizomes ramifiés en font une espèce rampante, capable de grimper aux arbres. Les frondes quasiment dépourvues de stipes sont dimorphiques et d’ apparence succulente de par leur épaisseur. Tandis que les frondes stériles qui mesurent de 1 à 4 cm ont une forme arrondie, les frondes fertiles se montrent plus longues, jusqu’à 6 cm, et sont de forme linéaire. Les sores dépourvus d’ indusies, comme il est de règle dans la famille sont disposés en un seul rang de part et d’autre de la nervure centrale.

En dehors des zones 9 et 10, la plante demande une sérieuse protection hivernale. Elle peut être cultivée en panier suspendu, dans un mélange de terreau fortement enrichi en écorce et en mousse pour mimer son habitat naturel. La croissance demeure modeste.

Microsorum fortunei

Samedi 21 septembre 2013

Microsorum fortunei

Microsorum fortunei est une espèce dont l’ aire de distribution recouvre une partie de l’ Asie, incluant la Chine, Taïwan, le Japon et l’ Asie du Sud-Est. Cette fougère a été nommée en hommage à Robert Fortune, célèbre botaniste anglais, à qui l’ on doit l’ introduction de nombreuses plantes en Occident.

Microsorum fortunei appartient à la famille Polypodiaceae. Cette espèce est caractérisée par un rhizome modérément rampant et des frondes linéaires, atténuées aux deux extrémités, qui peuvent atteindre 60 cm de long pour 5 cm de large. Les sores ronds et dépourvus d’ indusie sont disposés de façon irrégulière, de part et d’ autre de la nervure centrale, en 1  rangée, plus rarement 2. Les sores ne forment pas de dépression centrale visible sur le dessus de la fronde. Au niveau de la rusticité Microsorum fortunei supporte quelques légères gelées et peut être qualifié de semi rustique. Il faut se méfier des gastéropodes qui sont particulièrement friands du feuillage. Pour remédier à ce problème, la culture en panier suspendu est une solution, d’ autant plus que la plante semble apprécier ce mode de vie épiphyte et résiste remarquablement bien à la sécheresse.

Pellaea ovata

Samedi 14 septembre 2013

Pellaea ovata

Pour la petite histoire cette fougère difficile à se procurer m’ a été donnée par un amateur de plantes exotiques qui a créé un magnifique jardin sur la Côte d’ Azur mais qui est parti s’ installer sous des cieux plus cléments. Bon vent à toi Jean-Philippe !

Pellaea ovata appartient à la famille Pteridaceae. Cette  fougère, originaire du Mexique, qui pousse sur les pentes rocheuses et les forêts de pins dans des sols neutres à alcalins, possède une aire de distribution qui s’ étend du Texas jusqu’à l’ Amérique du Sud. Pellaea ovata tient son nom d’ espèce à la forme de ses pinnules ovales dont la forme rappelle celle d’ un oeuf.  L’ autre particularité remarquable de cette espèce est de posséder un un stipe et un rachis qui ne sont pas droits comme chez la plupart des fougères mais qui forment des zigzags. Le feuillage, majoritairement tripenné, d’ une teinte vert pâle à vert grisé, a tendance à s’ emmêler et les stipes un peu grêles supportent difficilement le poids du limbe triangulaire qui peut atteindre 80 cm de long pour 30 cm de large, un support pouvant alors s’ avérer nécessaire. Le sores oblongs sont protégés par la fausse indusie formée par le bord replié des pinnules. En zone 8 Pellaea ovata ne doit être considérée que comme semi rustique et par conséquent rentrée pour l’ hiver. Sa culture en pleine terre ne peut être envisagée que dans les régions favorisées du littoral, en zone 9 à 10.

Microgramma percussa

Samedi 7 septembre 2013

Microgramma percussa

Microgramma est un genre appartenant à la famille Polypodiaceae. L’ espèce Microgramma percussa est une fougère épiphyte largement répandue en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Son rhizome, long et rampant, est fortement ramifié. Les frondes, monomorphiques, mesurent de 15 à 30 cm de long. Elles sont de forme elliptique, très étroite, avec un apex terminé en pointe. La texture coriace du feuillage ne permet pas de distinguer les nervures secondaires. Les frondes à l’ aspect brillant portent de nombreuses écailles blanches à leur surface . Les sores ronds sont répartis en une rangée unique entre la nervure centrale et la marge de la feuille. Ces sores forment une dépression centrale sur la face supérieure de la fronde, ressemblant à de petits anneaux.

Jusqu’en 1986 cette espèce était incluse dans le genre Pleopeltis, mais elle est à présent rattachée au genre Microgramma. Microgramma percussa est de culture facile et se développe rapidement.

Microsorum siamensis

Samedi 31 août 2013

Microsorum siamensis

De découverte récente, puisque décrite pour la première fois par Boonkerd en 2006, Microsorum siamensis est comme son nom l’ indique une fougère originaire de Thaïlande.

C’ est une espèce lithophyte qui pousse à mi-ombre sur des sommets rocheux, en milieu humide et riche en humus. Sa principale particularité est de posséder des frondes iridescentes. Ces frondes monomorphiques et de forme elliptique ont des marges entières et ondulées, à la base atténuée et à l’ apex aigu à longuement acuminé. De texture très coriace, elles présentent des hydathodes sur la face supérieure. Les sores dépourvus d’ indusies  sont irrégulièrement répartis dans la moitié supérieure du limbe.

Bien que de culture facile elle se montre lente et demande beaucoup de chaleur, mais compte tenu de ses origines, on s’ en serait douté, au point que j’ hésite à la sortir, même en cette période de l’ année, car les températures nocturnes pourraient être trop fraîches pour elle. Comme toute plante tropicale qui se respecte il lui faut au moins 20° C pour bien se porter, sinon la croissance stoppe. Il ne faut pas non plus sous estimer les besoins en lumière car la mi-ombre en zone tropicale est beaucoup plus lumineuse que l’ intérieur de nos maisons en zone tempérée, surtout en hiver qui est la période critique pour ces plantes. La combinaison gagnante est donc chaleur, lumière et humidité.

Polystichum setiferum ‘Plumoso-divisilobum’

Samedi 27 juillet 2013

Polystichum setiferum 'Plumosum-densum'

Polystichum setiferum ‘Plumoso-divisilobum’, voilà un nom bien compliqué que nous allons tenter de décrypter. Si Polystichum setiferum dans sa forme type possède  des frondes bipennées, à l’ époque victorienne qui marqua l’ apogée de la ptéridomanie, toutes les plantes qui présentaient des variations par rapport au type étaient très prisées et collectées. Ceci explique le grand nombre de variétés connues à l’ époque, Lowe en ayant répertorié jusqu’à 366 dans son ouvrage, British Ferns and where found,publié en 1890. Par la suite, sous l’ impulsion de la British Pteridological Society, le nombre de variétés fut réduit puisque Druery dans son livre de 1903,  Book of British Ferns, n’ en comptait plus que 173. Aujourd’hui ce nombre a encore été revu à la baisse, et grâce au travail de Jimmy Dyce qui a consacré sa vie à l’ étude du genre Polystichum, nous disposons d’ un outil précieux pour leur connaissance. Publié sous l’ égide de la British Pteridological Society, Polystichum cultivars variation in the British shield ferns, propose une classification très rigoureuse des variations connues de Polystichum setiferum.

Au vu de cette classification, le nom de Polystichum setiferum ‘Plumoso-divisilobum’ devient plus parlant. Le groupe Divisilobum rassemble des plantes possédant des pinnules nettement plus développées,  divisées à leur tour en pinnulets, ce qui conduit  à une fronde tripennée. Ces segments ultimes sont très étroits, de forme allongée et pointue, d ‘une texture coriace. Malgré ces multiples divisions la fronde garde une apparence légère et une certaine transparence. Le groupe Plumoso-divisilobum  dérive du groupe Divisilobum, mais s’ en démarque par des pinnules encore plus développées et des pinnulets qui sont à leur tour divisés, la fronde présentant alors un degré de division supplémentaire. Les segments terminaux tendent à être légèrement plus larges et souples, d’ apparence un peu plus brillante. Les pennes sont larges et superposées ce qui donne à la fronde une allure plumeuse.

Il existe un risque de confusion entre Polystichum setiferum ‘Plumoso-divisilobum’ et Polystichum setiferum ‘Plumoso-multilobum’, ce dernier se démarquant par des pinnulets arrondis, et non pas étroits, des pennes très fournies et superposées, conférant à la fronde davantage d’ épaisseur et une allure plus moussue. Mais comme la Nature a horreur de la monotonie, il existe des formes intermédiaires que l’ on ne peut pas attribuer clairement à l’ un ou l’ autre de ces deux groupes, le semis de spores donnant des résultats aléatoires. Mais après n’ est-ce pas là tout ce qui fait le charme et le mystère des fougères ?

Athyrium filix-femina ‘Dre’s Dagger’

Samedi 13 juillet 2013

Athyrium filix-femina 'Dre's Dagger'

Athyrium filix-femina ‘Dre’s Dagger’ est l’ un des nombreux cultivars de la fougère femelle. Il est classé dans le  groupe Cruciatum qui rassemble des plantes ayant pour caractéristique principale d’ avoir des pennes entrecroisées en X.

Ce groupe a été créé afin de rassembler la nombreuse descendance formée par les semis de spores obtenus à partir de la célèbre Athyrium filix-femina ‘Victoriae’,  découverte en Irlande en 1861,  et nommée en l’ honneur de la Reine Victoria. Si les clones originaux de cette plante sont aujourd’hui très rares, les obtentions à partir des semis de spores, bien que différents de la plante mère, ne sont pas dépourvus d’ intérêt.

Athyrium filix-femina ‘Dre’s Dagger’ possède donc des pennes  entrecroisées, étroites et effilées, à l’ extrémité multifurquée. La teinte du feuillage, vert pomme à son émergence, contraste fortement avec les stipes pourpres. Bien que de petite taille, environ 30 cm, c’est une plante vigoureuse, idéale en bordure où l’on pourra apprécier de près toute son originalité.

Polystichum acrostichoides

Samedi 6 juillet 2013

Polystichum acrostichoides

Polystichum acrostichoides est une fougère originaire du Nord Est de l’ Amérique ce qui lui vaut une bonne rusticité de la zone 3 à la zone 8. Son nom populaire de Christmas Fern fait référence au caractère parfaitement persistant du feuillage parfois utilisé dans les décorations florales pour les fêtes de fin d’ année. Lorsque elle est cultivée dans des régions où les hivers sont plus cléments que dans son habitat d’ origine, comme c’ est le cas ici, les frondes ont tendance à persister deux ou trois ans. Si cela ne pose pas de problème quand le printemps est normalement pluvieux, en revanche s’ il est trop sec, les nouvelles frondes peuvent ne pas se développer complètement, et même avorter. J ‘ai assisté à ce phénomène il y a quelques années et vu ma plante perdre progressivement de sa vigueur, jusqu’à ce que je décide  au printemps de couper les anciennes frondes au moment de l’ émergence des nouvelles, et depuis tout va beaucoup mieux. Le printemps est vraiment la saison où les fougères ont le plus besoin d’ eau et il ne faut pas hésiter à arroser si le ciel n’ y pourvoit pas.

A la différence des autres espèces du genre qui possèdent généralement un rhizome compact, celui de Polystichum acrostichoides a tendance à se ramifier et à produire plusieurs couronnes. Sa taille modeste et son feuillage particulièrement persistant en font une fougère parfaite pour les bordures de massif.

Athyrium ‘Ocean’s Fury’

Samedi 29 juin 2013

Athyrium 'Ocean's Fury'

Bien qu’ étant sensible au charme  du genre Athyrium, le jardin en comporte assez peu d’ espèces car je trouve  les stipes des frondes  assez fragiles, particulièrement avec les variétés d’ Athyrium filix-femina qui terminent souvent la saison en mauvais état, une forte averse ou un arrosage trop violent les faisant casser.

Si l’ hybridation des fougères  se traduit  généralement par l’ obtention de plantes solides, Athyrium ‘Ocean’s Fury’ , résultat du croisement entre Athyrium niponicum ‘Pictum’ et Athyrium filix-femina, en est la parfaite illustration. Cet hybride a été obtenu aux Etats Unis par Thurman Maness.

C’ est une fougère vigoureuse qui possède de solides  stipes de teinte acajou, héritage du parent Athyrium niponicum, et des frondes à l’ extrémité multifurquée. La résistance à un emplacement assez ensoleillé comme ici est bonne, ce dernier caractère étant vraisemblablement attribuable au parent Athyrium filix-femina. J’ ai remarqué que ma plante avait tendance à perdre la teinte argentée du feuillage lui venant de sa parenté avec Athyrium niponicum ‘Pictum’ pour se rapprocher de celle d’ Athyrium filix-femina. Serait- ce un indice du manque de stabilité de cet hybride ? Le temps le dira…

Dryopteris dilatata

Samedi 22 juin 2013

Dryopteris dilatata est une fougère largement répandue sur l’ ensemble du territoire français, à l’ exception de la bordure méditerranéenne où elle se fait plus rare. Elle est plus abondante sur les sols acides et dans les régions qui connaissent de fortes précipitations. Dryopteris dilatata doit son nom d’ espèce au fait que les pennes inférieures sont beaucoup plus développées que chez la plupart des autres espèces du genre. Néanmoins elle partage cette caractéristique avec une autre espèce, Dryopteris expansa, dont le nom fait également référence à la largeur des pennes inférieures, d’ où une confusion possible entre les deux espèces.

Dryopteris dilatata se démarque par les écailles du pétiole qui sont bicolores avec une large bande centrale sombre et des bords plus clairs, tandis que les écailles de Dryopteris expansa sont soit unicolores, soit avec une bande centrale peu marquées. Les deux espèces possèdent un feuillage tripenné mais chez D. dilatata les pinnules sont plus trapues et brusquement terminées, tandis que les pinnules de D. expansa sont plus allongées et longuement atténuées. Enfin, et ce qui est à mon avis le détail le plus frappant, le limbe de Dryopteris dilatata est de forme convexe,  le bord des pinnules étant recourbé vers le bas, ce qui donne tout son charme à cette fougère. Pour davantage de précisions je vous invite à vous référer à l’ ouvrage de Rémi Prelli , Les Fougères et plantes alliées de France et d’ Europe occidentale.

Dryopteris dilatata est ici accompagnée à sa droite par une petite sauvageonne Saxifraga rotundifolia qui partage les mêmes besoins de fraîcheur et d’ humidité.