Archive pour la catégorie ‘La fougère de la semaine’

Dryopteris wallichiana

Samedi 8 juin 2013

Dryopteris wallichiana

Dryopteris wallichiana est une fougère à la répartition plutôt cosmopolite, native des montagnes des régions tropicales et subtropicales, de Hawaï, du Mexique, de la Jamaïque, de l’ Himalaya, de la Chine, du Japon et d’une grande partie de l’ Asie. Cette large distribution explique les différences entre les plantes rencontrées en culture. Les recherches menées par  Christopher Fraser- Jenkins ont permis de mettre en évidence l’existence de plusieurs sous espèces.

Dryopteris wallichiana subsp. wallichiana

Dryopteris wallichiana subsp. himalaica

Dryopteris wallichiana subsp. coriacea

Dryopteris wallichiana subsp. nepalensis

Entre les deux sujets de Dryopteris wallichiana que je cultive au jardin, j’ai pu constater d’importantes différences, au point de douter de leur appartenance à la même espèce. Le premier que j’ai acquis est une plante de moindre développement avec des stipes verts, des écailles d’un brun clair et des fondes d’une texture peu coriace.

Le deuxième sujet, celui de la photo ci-dessus, est une plante beaucoup plus vigoureuse qui atteint 1m30 cette année, avec des stipes sombres et des écailles presque noires. Le feuillage à la texture plus coriace est légèrement brillant. Ces caractéristiques pourraient faire pencher la balance vers Dryopteris wallichiana subsp. himalaica sans toutefois pouvoir l’ affirmer avec certitude.

Le développement des frondes au printemps est un spectacle à suivre jour après jour car le contraste entre le feuillage d’un jaune doré et les écailles presque noires est saisissant. Les frondes arrangées en une volute très élégante sont portées par un rhizome à la puissance impressionnante. Cette fougère gagne à être cultivée sur un fond de feuillage plus foncé, comme ici celui de Trachelospermum jasminoïdes en arrière plan.


Dryopteris crispifolia

Samedi 25 mai 2013

Dryopteris crispifolia

Dryopteris crispifolia est une espèce endémique des Açores qui fait preuve d’une rusticité inattendue dans des contrées plus septentrionales. C’est une fougère de taille moyenne, au limbe de forme triangulaire, au feuillage très découpé, trois fois divisé, et dont les marges des pinnules sont alternativement recourbées vers le haut, puis vers le bas, donnant à la fronde un effet ondulé, caractéristique qui a valu à cette fougère son nom d’espèce de Dryopteris crispifolia.

Sous cet aspect elle ressemble beaucoup à Dryopteris  dilatata ‘Crispa Whiteside’, au point d’avoir pu être confondue avec cette variété de Dryopteris dilatata mais elle est nettement plus gracieuse que cette dernière. Ses besoins culturaux sont classiquement identiques à ceux de la majorité des fougères, la mi ombre claire et un sol suffisamment pourvu en humus, maintenu frais.

Pityrogramma argentea

Samedi 13 avril 2013

Pityrogramma argentea

Pityrogramma argentea est une fougère terrestre de taille moyenne appartenant à la famille Pteridaceae. Son aire de distribution principale recouvre l’ Afrique tropicale et australe, Madagascar, la Réunion, en englobant les Mascareignes.

Si le trait caractéristique du genre Pityrogramma est le revêtement poudreux jaune ou blanc selon les espèces qui parsème le revers des frondes, chez Pityrogramma argentea celui ci est d’ une teinte blanche argentée de toute beauté, d’ où le nom vernaculaire de la plante, appelée fougère d’ argent. Les frondes à leur émergence sont entièrement recouvertes de cette protection connue sous le nom d’ indumentum dont l’ utilité est probablement de lutter contre la dessication car c’ est une fougère que l’ on rencontre dans des habitats rocheux et arides très exposés. Avec le temps ce revêtement tend à s’ estomper et les stipes prennent une teinte noire luisante. Seul le revers des frondes en est recouvert, le dessus étant glabre et brillant, avec des reflets irisés comme certains satins. Le feuillage bipenné-pennatifide  apparait très finement divisé, d’ autant plus que le bord des pinnules est lui même profondément incisé. Les pinnules basiscopiques largement développées et les pinnules terminales en forme de coin sont caractéristiques de l’ espèce. Les sores dépourvus d’ indusie sont disposés le long des nervures.

La culture en intérieur de cette fougère est un peu délicate car il y est difficile de mimer son habitat naturel. On peut cependant en déduire qu’ il lui faudra beaucoup de chaleur et de lumière et un substrat particulièrement drainant qu’ il faudra laisser sécher entre les arrosages. Elle  ne supporte absolument pas les pulvérisations qui abiment son bel indumentum. Pour la petite histoire cette fougère est entrée dans ma collection de façon pour le moins insolite. C’ est au cours d’ une promenade dans une jardinerie que je remarquai dans un pot de plante carnivore un prothalle avec une ébauche de première fronde à l’ aspect inhabituel. A près en avoir demandé l’ autorisation à un employé je  prélevai cette minuscule fougère que je ramenai chez moi. Après un séjour d’ une heure ou deux dans mon sac, ballotée entre un portefeuille et des clefs ( quand je dis que les fougères sont des plantes solides ce n’ est pas pour rien !), je pus enfin replanter ma nouvelle pensionnaire dans un minuscule pot en terre cuite, rempli de substrat très léger, disposé dans un bocal en verre recouvert de film plastique, après l’ avoir soigneusement pulvérisée. Comme quoi les plus belles découvertes sont parfois le fait du hasard, alors la prochaine fois que vous irez dans une jardinerie ouvrez l’ oeil, et qui sait, peut-être ferez vous une belle découverte comme cette belle Pityrogramma argentea.

Dryopteris uniformis

Samedi 16 mars 2013

Dryopteris uniformis

Si je devais établir un classement des meilleures fougères à adopter dans un jardin, Dryopteris uniformis figurerait dans celui-ci, sur les plus hautes marches du podium.

Dryopteris uniformis est une habitante des forêts de montagne  du Japon, de la Corée et de la Chine, ce qui lui vaut une bonne rusticité jusqu’en zone 5. Elle forme une touffe de frondes évasée, parfaitement régulière qui peut atteindre un développement assez important, près de 80 cm ici. Les frondes bipennées portent des pinnules au bord finement denté et les stipes sont abondamment recouverts d’ écailles noires. Le feuillage résiste bien aux intempéries hivernales.

De cette fougère se dégage une impression de netteté et de régularité, ce qui lui a probablement valu son nom d’ espèce uniformis.

Dryopteris marginalis

Samedi 2 mars 2013

Dryopteris marginalis

Dryopteris marginalis est une fougère native de  l ‘est de l’ Amérique du Nord, ce qui lui vaut une bonne rusticité, de la zone 2 à la zone 8. En revanche, elle semble  avoir du mal à s’ adapter en climat plus chaud, ce qui inciterait à la déconseiller en zone méditerranéenne. C’ est une espèce assez adaptable puisque sur son continent d’ origine elle se plait dans des habitats variés, du sous bois au sol rocheux, et aussi bien en milieu calcaire qu’ en sol gréseux.

Son rhizome érigé produit un bouquet de frondes au port évasé dont le feuillage est bipenné. Les jeunes frondes sont d’ un vert frais qui évolue à maturité vers  une teinte plus bleutée, si  bien  qu’ en cours de saison se forme un joli contraste de teintes entre les frondes les plus anciennes et les plus récentes.

Dryopteris marginalis doit son nom d’ espèce à la disposition marginale de ses sores qui, comme le montre la photo sont disposés en bordure des pinnules.

Lophosoria quadripinnata

Samedi 9 février 2013

Lophosoria quadripinnata

Lophosoria est un genre monospécifique, Lophosoria quadripinnata étant la seule espèce du genre. Bien que rattaché à la famille Dicksoniaceae, le genre Lophosoria se distingue du genre Dicksonia par des frondes plus grandes, la présence de poils sur les rhizomes, et surtout l’ absence d ‘indusie pour protéger les sores. Rappelons au passage que les sores chez les espèces du genre Dicksonia sont disposés en marge du bord des pinnules et possèdent une indusie bivalve, formée pour une partie par une véritable indusie, et de l’ autre par le bord replié du limbe.

L’ aire de distribution de Lophosoria quadripinnata recouvre les Caraïbes, le Mexique, l’ Amérique centrale et l’ Amérique du Sud. Dans son habitat originel,  les forêts tropicales humides de montagne, Lophosoria quadripinnata prend un port arborescent , son rhizome pouvant atteindre 90 cm de haut, pour des frondes d’ une envergure de 3m60. Selon les origines, la rusticité va de la zone 9 à la zone 11. La  survie de la plante en zone 8, au cours des hivers rigoureux, sera aléatoire et demandera en tout état de cause une abondante protection. Dans de telles conditions, la formation d’ un tronc reste malheureusement peu probable, le port restant prostré avec formation de rejets à distance du pied mère. Quoi qu’ il en soit cette fougère mérite d’ être cultivée pour la beauté de son feuillage très divisé, 3 à 4 fois penné, mais néanmoins solide et résistant aux intempéries hivernales, qu’ il semble mieux supporter que celui de Dicksonia antarctica. La culture en massif surélevé permettra d’ admirer l’ étonnante teinte glauque du revers des frondes.

Deparia petersenii

Samedi 26 janvier 2013

Deparia petersenii

Deparia est un genre appartenant à la famille Woodsiaceae. Ce genre regroupe une quarantaine d’ espèces, pour la plupart originaires du continent américain, de Hawaii à l ‘Amérique du Nord, et qui se sont ensuite naturalisées en Amérique du Sud et dans une grande partie de la zone tropicale. Il s’ agit d’ un genre assez proche de Athyrium, au point d’ y avoir été inclus pendant assez longtemps. Parmi les critères permettant de distinguer le genre Deparia du genre Athyrium, le plus simple et le plus évident est probablement l’ observation du sillon du stipe. Alors que chez les espèces du genre Athyrium la nervure du limbe se ramifie et se prolonge dans l ‘axe de la nervure centrale des pennes, chez les espèces du genre Deparia il n’ y a pas de continuité entre la nervure du limbe et les nervures secondaires des pennes. Les espèces du genre Deparia possèdent des sores de formes très variables, allant de la forme arrondie à la forme linéaire, en passant par les formes intermédiaires, évoquant la silhouette d’un U ou encore d’ un J. Ils peuvent être solitaires ou regroupés par paires.

Deparia petersenii est une espèce répandue dans les zones tropicales et subtropicales d’ Asie et d’ Australie, introduite en culture dans les Iles du Pacifique et le Sud Est des Etats Unis. C’ est une espèce très variable dont on connait plusieurs formes et sous espèces, ce qui rend  sa description un peu délicate.Chez les espèces cultivées, le rhizome modérément rampant produit des frondes pennées à bipennées, d’une trentaine de centimètres de long, de forme lancéolée à triangulaire. Les sores de forme linéaire sont disposés en chevrons. C’ est une fougère de culture facile dont le feuillage reste pimpant tout au long de la saison. Deparia petersenii est une espèce donnée pour être rustique jusqu’en zones 7 et 8, mais compte tenu de ses origines tropicales, je doute fort que son feuillage soit persistant lors de l’ exposition au gel. C’ est la raison pour laquelle je conseillerai de l’ abriter et de cultiver cette plante en semi rustique.

De par sa petite taille et son port compact Deparia petersenii est une excellente candidate pour la culture en panier. Elle est alors à hauteur de vue pour apprécier au mieux son beau feuillage.

Anemia tomentosa

Samedi 29 décembre 2012

Anemia tomentosa

Anemia tomentosa est une petite fougère rattachée à la famille Schizaeaceae, bien que certains auteurs considèrent que Anemiaceae forme une famille à part entière. Le genre Anemia regroupe une centaine d’ espèces distribuées principalement  dans les régions subtropicales et tropicales d’ Amérique. Il est caractérisé par le fait que les spores ne sont pas regroupées dans des sporanges situés directement au revers des frondes comme c’est le cas pour la grande majorité des fougères. Chez le genre Anemia les frondes fertiles possèdent à la base du limbe deux pennes longuement pétiolées dont les folioles fortement contractées portent des sporanges piriformes. Comme l’ effet produit de loin est celui d’ une inflorescence, cela a valu au genre d’ être connu sous le surnom populaire de flowering fern.

Anemia tomentosa est une espèce dont plusieurs variétés botaniques sont reconnues. Parmi celles-ci, trois sont présentes en Argentine, la plus largement distribuée étant Anemia tomentosa var. anthrascifolia que l ‘on trouve dans différents environnements, depuis le niveau de la mer jusqu’ à 1500 mètres d’ altitude, ce qui dénote une bonne adaptabilité. Il est à noter que l’ on retire de la distillation de ses feuilles une huile essentielle dotée d’ intéressantes propriétés médicinales. Là encore il s’ agit d’ un fait inédit dans le monde des fougères car je le rappelle le parfum de fougère est une pure invention du monde de la parfumerie, la plupart d’ entre elles ayant une odeur plutôt âcre et désagréable.

Faute d’ une documentation suffisante, je ne suis pas en mesure d’ indiquer à quelle variété ma plante appartient, et ce d’ autant moins qu ‘elle n’ a pas encore produit de frondes fertiles car elle est encore trop jeune pour le faire. Conformément à ses besoins, elle est ici plantée dans une rocaille ensoleillée en compagnie de Asplenium ceterach, qui comme elle redoute une humidité hivernale excessive.

Adiantum andicola

Samedi 1 décembre 2012

Adiantum andicola

Les zones tropicales peuvent parfois recéler des plantes à la rusticité inattendue quand elles sont situées à haute altitude. Ainsi Dryopteris pseudo filix-mas qui est une fougère originaire du Mexique se montre parfaitement rustique dans nos jardins. Adiantum andicola, une autre espèce native du Mexique, également distribuée au Guatemala et au Costa Rica, fait preuve d’une certaine résistance au froid, au moins jusqu’à -2° comme j’ ai pu le tester. Par rapport aux différents cultivars d’ Adiantum raddianum que je cultive à l’ extérieur une grande partie de l’ année, les abritant seulement pendant les périodes de gel, le feuillage d’ Adiantum andicola se montre plus résistant aux pluies glacées de l’ hiver.

De toutes les espèces du genre Adiantum que je cultive, celle-ci est ma préférée mais elle est malheureusement faiblement documentée. Le rhizome est modérément rampant. Les stipes d’ un noir luisant portent quelques écailles noires à leur base. Le feuillage tripenné est composé de folioles à la forme plutôt triangulaire, d’un beau vert lumineux. Les sores, disposés sur la bordure du limbe, sont protégés par une fausse indusie formée par le bord du limbe replié sur la face inférieure.

Je la cultive à l’ abri du soleil que le feuillage très tendre ne supporte absolument pas, dans un petit panier garni de mousse qui aide à maintenir une certaine fraîcheur au pied. Les arrosages devront bien sûr être suivis.

Blechnum magellanicum

Samedi 17 novembre 2012

Blechnum magellanicum

Aujourd’hui est un jour un peu spécial, c ‘est en effet le 200ème article de la fougère de la semaine. Ma collection vient donc de franchir le cap fatidique des deux cents plantes, chose que je n’ aurais jamais imaginée quand j ‘ai commencé à m ‘intéresser aux fougères, et ce n ‘est pas fini …

Il me fallait donc choisir une très belle fougère. Le genre  Blechnum faisant partie de mes préférés, le choix fut vite fait, ce serait Blechnum magellanicum. Comme l’ indique son nom d’ espèce, magellanicum faisant référence au détroit de Magellan, ce  Blechnum est originaire d’ Amérique du Sud où il est distribué au sud du Chili et en Argentine. C ‘est l’ une des rares espèces de Blechnum susceptibles de former avec l’ âge une sorte de tronc, comme  le font les fougères arborescentes. Toutefois celui-ci ne se développe que chez les plantes poussant en plaine, ce que ne font pas celles qui poussent en altitude, et pour lesquelles ce type de développement les fragiliserait par rapport au froid et à l’ action desséchante du vent. A l’ exemple de nombreuses espèces du genre, Blechnum magellanicum possède un feuillage dimorphique, avec des pennes fertiles plus étroites et érigées émergeant  au centre de la couronne. Le feuillage, d’ un vert foncé, luisant et coriace, persiste bien tout l’ hiver, à condition d’ être protégé des fortes gelées. Au printemps, le déroulement des jeunes frondes est particulièrement remarquable. Pour ce qui est de la rusticité, en dépit de rapports plutôt enthousiastes quant à sa résistance au froid, je reste réservée sur ce sujet, ayant eu connaissance de plantes détruites avec des températures de l’ordre de -10°. Compte tenu de ses origines, je dirai que cette fougère se développera de façon optimale dans les régions océaniques qui la mettront à l’ abri des températures hivernales trop basses, ainsi que des températures estivales trop élevées, tout en lui fournissant à longueur d’ année des précipitations suffisantes. En dehors de ces régions la culture en container semble plus prudente.