Archive pour la catégorie ‘La fougère de la semaine’

Nephrolepis exaltata ‘Tiger’

Samedi 3 novembre 2012

Nephrolepis exaltata 'Tiger'

L’ espèce Nephrolepis exaltata, introduite de longue date en culture, a donné naissance à de nombreux cultivars, le plus ancien et le plus connu d’ entre eux étant Nephrolepis exaltata ‘Bostoniensis’, popularisé sous le nom de fougère de Boston.

La découverte et l’ introduction de ce cultivar remonte à 1896, quand dans la cargaison d’ un navire en provenance de la Jamaïque et à destination de Philadelphie, dans un lot de Nephrolepis exaltata débarqué dans le port de Boston, on découvrit une plante différente de l’ espèce type. Dans un premier temps on pensa avoir à faire à une espèce distincte qui fut nommée Nephrolepis davallioides, mais il s’ avéra plus tard qu’ il s’ agissait en fait  d ‘un cultivar de  Nephrolepis exaltata qui fut baptisé en raison du lieu de sa découverte, Nephrolepis exaltata ‘Bostoniensis’. Dès lors cette fougère a connu un immense succès aux Etats Unis qui ne s’ est jamais démenti puisque encore aujourd’hui elle est couramment cultivée dans les jardins de la Californie et de la Floride, tandis que sous un climat moins favorable, c’ est une plante d’intérieur très populaire, en raison notamment de sa facilité de culture.

La culture intensive de Nephrolepis exaltata ‘Bostoniensis’ a donné naissance à de nombreux cultivars, dont certains  malheureusement stériles ne peuvent être multipliés que de façon végétative, soit au moyen de la culture de tissu, soit par division, ou encore au moyen de stolons qui sont produits généreusement par les plantes. Parmi tous ces cultivars, il en est un qui à mon avis sort nettement du lot de par son originalité, il s’ agit de Nephrolepis exaltata ‘Tiger’. En effet, le phénomène de variegation est assez peu souvent observé chez les fougères, et force est de le reconnaître, chez ce cultivar il est bien marqué. Certaines pennes de la fronde sont d’ une teinte uniformément verte ou jaune, tandis que les autres alternent ces deux teintes sous forme de stries irrégulières. Comme pour toutes les plantes à feuillage panaché, une bonne luminosité est indispensable pour conserver la panachure, en évitant toutefois une exposition directe au rayons du soleil qui brûleraient les parties dépourvues de chlorophylle. C’ est une bonne plante d’ intérieur, facile à cultiver, dans le sens où elle supporte mieux que nombre d’ autres fougères, des épisodes passagers de sécheresse, et une hygrométrie peu importante.

Blechnum brasiliense

Samedi 13 octobre 2012

Blechnum brasiliense

Blechnum brasiliense , comme l’ indique son nom, nous vient d’ Amérique du Sud. Il s’agit donc d’ une fougère tropicale qui, sous nos climats, devra être cultivée en intérieur ou sous serre chaude. Il semblerait qu’en horticulture plusieurs cultivars circulent, dont l’un nommé ‘Cristatum’ possède  des frondes crêtées, tandis qu’un autre  ‘ Crispum’ possède des frondes ondulées. Ma plante semble appartenir à ce second type.

Alors que de nombreuses espèces du genre Blechnum sont dimorphiques, celle ci est monomorphique, c’est-à-dire que les frondes fertiles sont semblables aux frondes stériles.  Les jeunes frondes ont la particularité d’ être fortement teintées de rouge à leur émergence, avant de passer progressivement à un vert assez clair.

Malheureusement, il faut bien reconnaître que cette beauté n’ est pas des plus faciles à maintenir en intérieur. Ses besoins importants en termes de luminosité, de chaleur et surtout d’  hygrométrie, la désignent plutôt comme une plante de serre chaude. Moyennant certaines précautions de base on peut quand même espérer la maintenir comme plante d’ intérieur. Elle ne doit jamais manquer d ‘eau sous peine de se  dessécher entièrement, la récupération étant alors très longue, voire impossible. Ensuite il lui faut une bonne hygrométrie, raison pour laquelle une salle de bain semble l ‘emplacement le plus approprié. Enfin il lui faut beaucoup de lumière et même du soleil en hiver car elle dépérit à l’ ombre. Cet été je l’ai sortie au jardin, et après l’ avoir habituée progressivement à davantage de lumière, elle  a été exposée à plusieurs heures de soleil par jour  avec une soucoupe constamment remplie d’ eau sous son pot, traitement qu ‘elle a bien apprécié car elle n’ a jamais été aussi belle.  Chaleur, lumière et humidité, voilà le cocktail gagnant !

Athyrium filix-femina ‘Frizelliae cristatum’

Samedi 29 septembre 2012

Athyrium filix-femina 'Frizelliae cristatum'

L’ une des grandes joies du jardinage est d’ observer comment les plantes s’ adaptent à leur nouvel environnement. Ainsi cette année j’ ai eu la surprise de voir apparaître des frondes à l’ apparence inhabituelle sur Athyrium filix-femina ‘Frizelliae’. Certaines frondes plus longues que d’ ordinaire présentaient un apex  fourchu. Il s’ agit là d’ une mutation assez courante connue sous le nom de ‘Frizelliae cristatum’. Pour l’ instant je ne sais pas si ce changement est amené à se maintenir ou si au contraire il restera limité à certaines frondes, l’ avenir le dira.

Il faut dire que Athyrium filix-femina est une espèce particulièrement prolixe en matière de variations,  au point qu’ au XIX° siècle, en Grande Bretagne  on  a pu en  dénombrer  jusqu’à 300.  La plupart d ‘entre elles ne sont malheureusement parvenues jusqu’à nous en raison de la disparition de certaines grandes collections.

Les botanistes considèrent ces variations comme  des anomalies génétiques et ne s’y intéressent donc pas. Pourtant les amateurs seraient probablement intéressés de savoir par quoi elles sont causées. L’ une des explications les plus fréquemment avancées est celle de l’ adaptation  des plantes  aux influences environnementales. Pourtant comme le faisait remarquer en son temps Charles Druery, auteur de British Ferns and their varieties, il était courant de rencontrer poussant dans un même site l ‘espèce type accompagnée de plusieurs plantes présentant d’importantes variations. Les plantes étaient si proches les unes des autres, au point que leurs frondes  et leurs racines  étaient entremêlées, que l’ on ne pouvait pas mettre ces variations  sur le compte de conditions environnementales différentes. Quoi qu’il en soit, anomalie génétique ou pas, ces variations font le grand bonheur du collectionneur et méritent bien qu’on les étudie.

Microsorum punctatum ‘Green Flame’

Vendredi 7 septembre 2012

Microsorum punctatum 'Green Flame'

Microsorum punctatum est une espèce  à la distribution pantropicale, c’est-à-dire qu’elle est présente dans toutes les régions tropicales du globe, en Afrique, en Asie, en Chine, en Malaisie, en Nouvelle Guinée, en Australie, en Polynésie, mais  curieusement absente du continent américain.

Microsorum punctatum qui appartient à la famille  Polypodiaceae doit son nom d’espèce  punctatum à la disposition régulière des sores qui, sur le revers de la fronde, recouvrent toute la largeur de celle ci. Dans la nature c’est une fougère qui forme de larges peuplements sur les rochers, en situation très ensoleillée mais humide.

Si l’espèce type possède  des frondes simples, larges,  et à la texture coriace, en culture de nombreuse variantes  sont apparues. Certaines possèdent des frondes ondulées tandis que d’autres sont multifurquées, avec des crêtes à l’ apex. La dénomination de tous ces cultivars n’est malheureusement pas très claire.  Microsorum punctatum ‘Green Flame’ ressemble fortement à un cultivar plus ancien, Microsorum punctatum ‘Grandiceps’, cette nouvelle appellation commerciale étant sans doute plus ‘vendeuse’.

Au niveau des exigences culturales, cette fougère apprécie des arrosages réguliers, une ambiance pas trop sèche et surtout beaucoup de lumière. Pour cette raison il ne faut pas hésiter à la rapprocher  le plus près possible des fenêtres en lui évitant bien sûr les rayons brûlants du soleil.

Doodia caudata

Samedi 21 juillet 2012

Doodia caudata

Doodia caudata est une fougère appartenant à la famille Blechnaceae  dont l’aire de distribution principale est l’ hémisphère sud, présente  en  Australie, en Nouvelle Zélande et en Nouvelle Calédonie, bien qu’il semblerait qu’elle se soit naturalisée aussi dans l’hémisphère nord,  aux Açores et à Madère.

C’est une petite espèce d’une vingtaine de centimètres de haut qui présente un fort dimorphisme foliaire. Les frondes stériles avec des pennes arrondies sont plaquées contre le sol tandis que les frondes fertiles, nettement dressées, possèdent des pennes effilées à leur extrémité et l’apex de la fronde est pourvu d’ une penne terminale très allongée, ce qui a valu à ce Doodia son nom d’espèce, caudata, qui signifie terminé par une queue. Par rapport aux autres membres du genre qui ont souvent un feuillage épais et rugueux, celui de Doodia caudata est particulièrement fin. Comme c’est souvent le cas dans la famille  Blechnaceae, les nouvelles frondes sont brillamment colorées.

Bien que Doodia caudata ne soit donné pour rustique qu’en zone 9 et 10, un jeune sujet planté l’année dernière a survécu à des températures de l’ordre de -11° et à une semaine entière sans dégel, ce qui est assez remarquable pour être signalé. Une exposition ensoleillée semble profitable et fournit des plantes plus vigoureuses et colorées à condition que le sol conserve une certaine fraîcheur.

Blechnum penna marina subsp. alpina

Samedi 30 juin 2012

Blechnum penna marina subsp. alpina

Blechnum penna marina est une espèce largement répandue dans l’ hémisphère Sud dont l’aire de distribution inclut  l’ Amérique du Sud, le  Sud  Est de l’ Australie, la Nouvelle Zélande et les Iles subantarctiques.

C’est une fougère qui se développe dans des habitats variés, des prairies humides jusqu’aux talus alpins, ce qui explique probablement les différentes  formes  que l’on peut rencontrer de cette espèce.

La sous espèce  Blechnum penna marina subsp. alpina se distingue par un plus petit développement puisqu’elle atteint au plus une dizaine de centimètres de haut. Ce moindre développement tient aux conditions de vie plus difficiles en région montagneuse qu’en plaine.

C’est une fougère très facile à cultiver, bien résistante au froid et à une relative sécheresse une fois installée. D’ après mon expérience elle semble mieux se développer  à un emplacement dégagé et au soleil qu’à mi-ombre, ce qui n’est pas surprenant compte tenu de ses origines.

Elle est ici cultivée en rocaille ensoleillée et associée à un petit carex originaire de Nouvelle Zélande, Carex berggrenii, avec lequel elle s’accorde très bien.

Asplenium bulbiferum x Asplenium oblongifolium

Samedi 23 juin 2012

Asplenium bulbiferum x Asplenium oblongifolium

A. bubiferum x A. oblongifolium est un hybride naturel entre deux espèces, Asplenium bulbiferum et Asplenium oblongifolium qui sont toutes deux  largement répandues en Nouvelle Zélande, où cet hybride  a été popularisé sous le nom d’ Asplenium Maori Princess.

C’est un hybride bien vigoureux qui tient de son parent Asplenium bulbiferum la faculté de produire des bulbilles à la surface des frondes.  Le feuillage, variablement divisé, tient de celui des deux parents. Certaines frondes sont pennées comme celles d’ Asplenium oblongifolium mais avec de profondes incisions, tandis que d’autres sont presque bipennées à la façon d’ Asplenium bulbiferum.

C’est une fougère magnifique avec un feuillage exceptionnellement coriace et luisant. Comme pour les  autres espèces du genre qui sont natives de Nouvelle Zélande, il faut beaucoup d’humidité et une exposition qui soit impérativement à l’ombre,  le feuillage étant très sensible au soleil qui le fait jaunir. La rusticité hors zone 9 est aléatoire et dans ce cas la culture en pot s’impose.

Arachniodes aristata

Samedi 9 juin 2012

Arachniodes aristata

Arachniodes aristata est une fougère dont l’aire de distribution est très large puisqu’elle va de l’ Asie, incluant la Chine, le Japon et la Corée;  passant par l’ Inde, elle s’étend jusqu’aux îles du Pacifique Sud, Nouvelle Zélande  et Australie.

Le genre Arachniodes appartient à la famille Dryopteridaceae. C’est un genre intermédiaire entre Dryopteris et Polystichum, ce qui explique que par le passé les espèces du genre Arachniodes aient été classées successivement dans ces deux genres avant d’être reconnues comme étant un genre distinct. Le genre  Arachniodes possède  des sores réniformes comme  ceux du genre  Dryopteris, tout en présentant  le feuillage lustré et et les pinnules  spinuleuses fréquemment rencontrées parmi les espèces du genre  Polystichum.

Son nom d’espèce,  aristata , que l’on peut traduire par barbu, fait référence à l’aiguillon terminal dont sont ornées les pinnules.

C’est une fougère au rhizome court et ramifié qui ne produit que quelques nouvelles frondes  chaque année car comme c’est souvent le cas avec les espèces du genre,  la croissance est plutôt lente. Le feuillage est parfaitement persistant, et il est étonnant de voir les nouvelles frondes d’un  vert vif émerger parmi les anciennes d’un vert profond avec des reflets bleutés. Ma plante encore jeune n’a peut-être pas encore atteint sa taille définitive.

A signaler au passage que le nom  Arachniodes aristata ‘Variegata’  n’est plus valide puisque cette fougère est à présent considérée comme étant une espèce à part entière, Arachniodes simplicior.

Asplenium ruta-muraria

Samedi 26 mai 2012

Bien que Asplenium ruta-muraria soit une fougère largement distribuée dans les zones tempérées de l’hémisphère nord où elle occupe les fissures de rochers calcaires, et dans les zones habitées par l’homme,  les joints en  mortier des murs, curieusement elle est très rarement proposée à la vente par les pépinières spécialisées . A cela deux raisons : la quasi impossibilité de la cultiver dans un conteneur et sa difficulté d’adaptation au jardin.

C e n’est pourtant ni une plante délicate, ni une plante avec des besoins difficiles à satisfaire. Il s’agit tout simplement  d’une fougère inféodée à un habitat spécifique, ce qui la rend rétive à une transplantation au jardin.

Ma plante qui est à présent depuis un an au jardin a été prélevée sur un vieux mur. Elle a donc été confrontée à un double problème d’adaptation : d’une part le passage de la position verticale à la position horizontale qui est très inhabituelle pour cette espèce, et d’autre part au changement de substrat. Pour mettre toutes les chances de mon côté j’ai choisi comme emplacement un joint étroit entre deux pavés et remplacé la terre en place par un mélange de sable et de débris de ciment bien pilés. C’est à priori un bien mauvais traitement pour une fougère mais elle a pourtant l’air d’apprécier !

Cystopteris moupinensis

Samedi 12 mai 2012

Cystopteris moupinensis

Cystopteris moupinensis tient son nom d’espèce de la région  où la plante fut découverte, Moupin qui est située en Chine,  dans la province du Sichuan, mais cette fougère  est également présente dans une partie de l’ Asie et à Taïwan.

C’est une fougère à feuillage caduc qui s’étale au moyen de ses rhizomes rampants, sans que cela la rende envahissante. Le feuillage est très léger et finement découpé, deux à trois fois divisé, et d’un joli vert soutenu. Le limbe de forme triangulaire atteint  une quinzaine de centimètres de long.

Comme c’est une plante de petit développement, il faudra la placer de manière à rester visible car c’est un petit bijou à apprécier de près. La résistance au froid semble bonne puisqu’elle a passé son premier hiver sans problème et sans protection particulière.