Pyrrosia christii

16 avril 2016

Pyrrosia christii

Pyrrosia christii est une fougère originaire de l’ ile de Bornéo. Elle y est présente dans les états malaisiens de Sarawak et Sabah, et dans la partie indonésienne de l’ ile, le Kalimantan. On rencontre Pyrrosia christii principalement en épiphyte, en situation protégée, se restreignant aux zones perpétuellement humides, comme semblent le confirmer ses frondes fines et presque glabres qui sont à première vue caractéristiques d’une plante hygromorphique. Cependant on peut la trouver occasionnellement sur des rochers en plein soleil, observation corroborée par la bonne résistance au dessèchement des sujets cultivés en serre.

Le rhizome, rampant et allongé, est recouvert par des écailles peltées,  dont la base est entière à irrégulièrement dentée, et  l’acumen brun clair, cilié. Les frondes distinctement stipitées sont modérément dimorphiques. les frondes stériles possèdent un stipe d’égale longueur avec le limbe qui atteint sa largeur maximale dans sa partie inférieure, ou parfois dans son milieu. La forme de la base du limbe varie de cunéée à plus ou moins cordée et tronquée, quant à l’apex, il varie de aigu à acuminé. Les frondes fertiles, dotées d’un stipe plus long, sont de forme plus allongée, la base du limbe étant cunéée et l’apex, obtus à acuminé. Les nervures secondaires sont bien visibles, les nervures tertiaires formant des aréoles régulières avec nervilles incluses, simples ou ramifiées, fréquemment anastomosées. Les hydathodes bien distincts, superficiels à légèrement proéminents, sont répartis sur l’ensemble du limbe. L’indument dimorphique est bien souvent fugace, formant une couche mince et mate, hyaline, c’est-à-dire incolore et transparente comme du verre. La couche supérieure  se compose de poils appressés, aux rayons disposés en étoile, étroitement appliquée contre une couche inférieure composée de poils aux rayons majoritairement laineux. Les sores peuvent être répartis sur l’ensemble du limbe, ou bien encore être étroitement regroupés en zones aux contours plus ou moins bien définis.

En dépit de ses origines,Pyrrosia christii s’avère être étonnamment facile à cultiver à l’intérieur car c’est une fougère très résistante à la sécheresse, c’est même l’une des plus résistantes parmi toutes celles que j’y cultive. Elle appréciera bien sûr un séjour en extérieur pendant l’été. Elle possède des frondes très douces, au revers argenté, le dessus du limbe étant d’un joli vert pomme sur lequel les nervures d’un vert plus foncé contrastent bien.

Pyrrosia subfurfuracea

9 avril 2016

Pyrrosia subfurfuracea

Pyrrosia subfurfuracea est une fougère dont l’aire de distribution recouvre la Chine, le Bhoutan, l’ Inde, le Laos et le Vietnam. Elle se rencontre principalement en épilithe, le plus souvent sur des roches calcaires, à l’ombre mais parfois aussi en plein soleil. On la rencontre occasionnellement en épiphyte, en forêt ou dans les ravins.

Le rhizome est court à légèrement allongé. Les frondes monomorphiques sont portées par un stipe aussi long que le limbe. Progressivement atténué à la base avec un apex plus ou moins acuminé, le limbe atteint sa largeur maximale dans son milieu. Les nervures secondaires sont distinctes, les tertiaires formant des aréoles régulières, anastomosées avec nervilles incluses ramifiées. Les hydathodes bien visibles sont répartis sur l’ensemble du limbe. L’indumentum dimorphique est composé d’une couche supérieure blanchâtre, fugace à persistante, fine à dense, de poils aciculaires aux rayons disposés en étoile, mélangée à une couche inférieure de poils laineux stellés. Les sores disposés à l’apex de la fronde sont très regroupés et superficiels, formant un schéma plus ou moins bien défini.

La rusticité de cette espèce reste à établir mais il est probable, compte tenu de ses origines, qu’elle se montre meilleure que celle des espèces nettement plus tropicales.

Pyrrosia angustata

2 avril 2016

Pyrrosia angustata

Gros plan sur les écailles blanchâtres qui recouvrent les rhizomes de Pyrrosia angustata. Ces écailles sont peltées, c’est-à-dire qu’elles sont rattachées en leur centre au rhizome. Leur base est entière et l’acumen (l’extrémité) est brillant et hyaline, c’est-à-dire transparent comme du verre, ce qui donne aux écailles cette impression de blancheur.

Les frondes sont recouvertes d’un indument dimorphique composé d’une couche appressée, souvent fugace, de poils stellés aciculaires, mélangée à une couche inférieure composée de poils laineux.

Poils et écailles constituent donc une remarquable protection contre le dessèchement pour cette fougère qui s’avère particulièrement résistante et facile à cultiver en intérieur.

Microsorum punctatum

26 mars 2016

Microsorum punctatum

Cette forme curieuse de Microsorum punctatum à feuillage panaché vient de Thaïlande. Bien qu’étant un peu moins vigoureuse que le type cette fougère reste très facile à cultiver en intérieur car elle supporte bien les écarts d’arrosage et l’air sec. Pour lui conserver cette jolie panachure il faudra la cultiver à un emplacement bien lumineux. Elle apprécie également d’être dans un contenant un peu étroit.

Elaphoglossum crinitum

19 mars 2016

Elaphoglossum crinitum

Les fougères à poil. Un intitulé humoristique pour une nouvelle rubrique sérieuse dans laquelle nous allons nous intéresser à la pilosité des fougères.

Poils, soies et écailles, en plus de faire partie des ornements des fougères, constituent des critères d’identification importants que nous allons commencer par essayer de définir.

Une écaille peut être définie comme étant une pièce foliacée papyracée, c’est-à-dire, mince, sèche et membraneuse, composée de 2 cellules ou plus de large, sorte de feuille rudimentaire.

Un poil est une excroissance de l’épiderme plus ou moins filiforme qui est soit unicellulaire, soit composée d’une simple rangée de cellules.

Une soie est un poil rigide dont la base élargie est multicellulaire.

Gros plan ici sur Elaphoglossum crinitum dont le stipe et les frondes sont recouverts d’écailles noires filiformes et dressées. Le nom d’espèce crinitum fait référence au crin animal, ce qui est une comparaison tout à fait adaptée. Elaphoglossum crinitum est une fougère très sensible à la sécheresse qui demande une atmosphère constamment humide, raison pour laquelle elle est plus fréquemment cultivée en terrarium. Dans une ambiance saturée en humidité on peut voir ces écailles capturer les fines gouttelettes de condensation à leur sommet et former de minuscules perles de rosée. La fonction des écailles est donc ici de capturer l’humidité nécessaire à la survie de la plante.

Microsorum punctatum ‘Dragon’s Whiskers’

12 mars 2016

Microsorum punctatum 'Dragon's Whiskers'

Ce cultivar de Microsorum punctatum porte le nom amusant de ‘moustache de dragon’ faisant probablement référence aux profondes lacérations en forme de dents aigües en marge du limbe. Comme pour d’autres cultivars de Microsorum punctatum, la texture du feuillage est moins coriace que celle de l’espèce type, le rendant plus vulnérable aux attaques de pucerons qui surviennent fréquemment sur les jeunes pousses à cette période de l’année. La vigilance s’impose mais ce cultivar conserve une bonne vigueur et s’avère aussi facile à cultiver que le type, supportant aisément une relative sécheresse.

Pyrrosia lingua ‘Variegata’

5 mars 2016

Pyrrosia lingua 'Variegata'

Certains cultivars de Pyrrosia lingua, bien que magnifiques, restent difficiles à nommer et à identifier avec certitude tant ils cumulent de particularités.

Tel est le cas de celui-ci qui en plus de présenter un feuillage panaché de stries jaunes tout comme ‘Ogon Nishiki’,mais qui  a en plus le bord du limbe profondément incisé, formant des lobes arrondis.

La vigueur de la plante ne s’en trouve pas amoindrie et la résistance au froid est tout aussi bonne que celle de l’espèce type.

Pyrrosia x nipponica

27 février 2016

Pyrrosia x nipponica

Retour sur une espèce qui circule sous le nom de Pyrrosia linearifolia ‘Onikabuto’ et qui s’est avérée être un hybride japonais  connu comme étant Pyrrosia x nipponica Beppu & Serizawa. L’un des deux parents de cet hybride est Pyrrosia hastata tandis que l’identité du second parent reste à déterminer entre Pyrrosia porosa et Pyrrosia linearifolia. Selon Hovenkamp il s’agirait plutôt de Pyrrosia porosa.

Pyrrosia x nipponica a hérité de Pyrrosia hastata la forme irrégulièrement lobée de la base de sa fronde.

A noter qu’il existe à Taïwan un hybride similaire à Pyrrosia x nipponica, connu sous le nom de Pyrrosia matsudae Hayata, d’apparence très proche mais dont l’un des parents impliqués est Pyrrosia polydactyla, espèce endémique à Taïwan. L’autre parent impliqué dans ce croisement serait toujours selon Hovenkamp Pyrrosia porosa.

Culture de Davallia en épiphyte

20 février 2016

Davallia mariesii et Davallia tyermanii

Les fougères, de par la diversité de leurs ports, qu’il soit en touffe, rampant ou encore arborescent, se prêtent à de multiples utilisations au jardin.

Les espèces épiphytes ou celles à long rhizome rampant gagnent à être disposées en hauteur pour mettre en valeur leur port retombant.

Ces deux espèces de Davallia, à gauche Davallia mariesii, et à droite Davallia tyermanii, sont ici cultivées dans des contenants en fibre de coco. Davallia mariesii est une espèce utilisée depuis très longtemps au Japon pour former des suspensions décoratives. Ses longs rhizomes sont guidés sur un support dont ils épousent la forme en le recouvrant intégralement, généralement en forme de balle, mais aussi dans d’autres formes fantaisie.

De faible maintenance, la plante peut ainsi être maintenue plusieurs années puisqu’elle tire les éléments nutritifs des parties les plus anciennes de rhizome qui se décomposent graduellement. Très résistante à la sécheresse, il faut juste penser à la décrocher de temps à autre pour la mettre à tremper et réhydrater l’ensemble.

Fronde fertile sur Blechnum tabulare

13 février 2016

Blechnum tabulare

Comme c’est le cas chez la plupart des espèces du genre Blechnum, le dimorphisme entre les frondes stériles et les frondes fertiles se traduit chez Blechnum tabulare par des frondes fertiles aux pennes linéaires et très étroites. Toutefois certaines frondes peuvent n’être que partiellement fertiles, et ce dans la moitié supérieure du limbe, tandis que la partie inférieure ne porte que des pennes stériles.

Les sores linéaires s’étendent sur toute la longueur des pennes. Ils sont protégés par des  indusies linéaires et continues, à marge lacérée, s’ouvrant du côté de la nervure.