Hedychium greenii

2 novembre 2013

Hedychium greenii

Hedychium greenii est une plante vivace rhizomateuse appartenant à la famille Zingiberaceae. Cette espèce native des contreforts de  l’ Himalaya et du Nord Est de l’ Inde a été découverte poussant dans une région de collines au Sud Ouest du Bhoutan par H.F. Green en 1911. Après avoir été cultivée au Jardin Botanique de Calcutta la plante fut introduite en Grande Bretagne. Dans son habitat d’ origine Hedychium greenii se développe dans des terrains humides, voire marécageux, en lisière de forêt, à une altitude variant de 900 à 1500 mètres.

De ces conditions, on peut déjà en déduire une relative rusticité, estimée jusqu’à -10° avec un bon paillage. A titre d’ exemple ma plante qui avait été mise en place à l’ automne 2011 a parfaitement supporté la longue période de gel de février 2012. En revanche la résistance à la sécheresse est tout autre, et il vaut mieux renoncer à cette plante dans les régions aux étés très chauds et secs car le feuillage est de plus sensible aux brûlures du soleil. Pour résumer les besoins de Hedychium greenii, il lui faut un emplacement à la mi-ombre, un sol bien fertile et suffisamment pourvu en humus, maintenu frais, conditions partagées par nombre de fougères ce qui m’ a conduit à inclure cette plante au nombre des plantes compagnes.

Contrairement à nombre d’ espèces du genre, les fleurs de Hedychium greenii sont parfaitement inodores, mais ce serait bien là le seul reproche que l’on pourrait faire à cette plante qui se rattrape largement par la beauté du coloris corail foncé de ses fleurs, et par l’opulence de son feuillage dont le revers  est d’une teinte pourpre inhabituelle. La floraison qui se produit tardivement survient à l’ automne à condition que les températures restent assez élevées. Dans les zones plus favorisées, où les premières gelées surviennent tardivement, Hedychium greenii développe sur les inflorescences fanées des plantules vivipares qui lorsqu’elles viendront à toucher le sol pourront s’ enraciner et donner naissance à une nouvelle plante.

Pour en savoir plus sur les zingibéracées je recommande la lecture de Hardy Gingers paru chez Timber Press.

Exposition de fougères japonaises chez Bonsaï Barber

22 octobre 2013

J’ ai reçu il y a quelque temps une invitation pour découvrir une collection de fougères japonaises, probablement inédite en France.Cette fabuleuse collection a été rassemblée par Shinichi, maitre Bonsaï japonais, installé depuis quelques années en France et qui exerce ses talents chez Bonsaï Barber 44 Rue de Pessac à Bordeaux. Cette exposition qui se tient jusqu’au 2 Novembre à la boutique mérite vraiment le déplacement. Pour ceux qui ne pourront pas faire le déplacement voici un résumé de ma visite. Si les gros sujets exposés ne sont pas à vendre, en revanche il est possible d’ acquérir de jeunes plantes et il est difficile de ne pas céder à la tentation !

La visite commence naturellement par les Bonsaï qui sont la spécialité de la maison. Que de temps et de suivi pour arriver à de tels sujets.
Bonsaï 1

L’autre côté de la cour des Bonsaï
Bonsaï 2

Passons maintenant à l’ objet de ma visite, les fougères.

Elle commence fort, l’ objet de tous mes désirs m’ ayant immédiatement sauté aux yeux dès l’ entrée, le fabuleux Asplenium x kenzoi . La structure des frondes est incroyablement rigide au point qu’on croirait toucher du plastique ! Hélas il n’ était pas à vendre.
Asplenium x kenzoi/
Le reste de l’ exposition est à l’ avenant, bluffant, avec de nombreux cultivars de Pyrrosia lingua, Pyrrosia polydactyla, Pyrrosia hastata et Pyrrosia longifolia présentant différents types de cristation. Qu’ on me pardonne de ne pas avoir noté tous les noms de cultivars en japonais.
Pyrrosia lingua

Pyrrosia polydactyla

A l’ arrière plan on peut admirer quelques beaux cultivars panachés de Rohdea japonica, Omoto pour les Japonais, plante considérée comme un porte bonheur.
Rohdea japonica

Ci-dessous Pyrrosia longifolia en compagnie de différents cultivars de Microsorum brachylepis

Pyrrosia longifolia

Microsorum brachylepis de plus près
Microsorum brachylepis

Passons maintenant du côté des Lemmaphyllum microphyllum avec différentes formes présentant des variations intéressantes. Au milieu d’ entre elles trône une espèce que je n’ avais encore jamais vue, Lemmaphyllum pyriforme, tandis qu’à sa droite on aperçoit une forme  de Microlepia strigosa ayant l’ apex et l’ extrémité des pennes  multifurqués.
Lemmaphyllum pyriforme

A l’ extérieur une collection de Conniogramme intermedia présentant différentes formes de cristations ainsi que Conniogramme japonica dans la forme variegata.
Conniogramme intermedia

Ressemblant à s’ y méprendre à Polypodium formosanum mais avec des frondes moins longues et plus étroites ainsi que des pennes plus courtes et à l’ extrémité arrondie, voici Polypodium niponicum
Polypodium formosanum

Enfin pour terminer la visite voici la grande fierté de Shinichi. Parmi tous les cultivars de Pyrrosia linearifolia qui sont si délicats en culture en raison de leur grande sensibilité à l’ excès d ‘humidité, celui-ci est exceptionnellement beau.
Pyrrosia linearifolia

Après une telle visite on ne peut que regretter que la diffusion de ces plantes reste si confidentielle chez nous et admirer la qualité du travail et de la présentation. Merci Shinichi !

Pyrrosia porosa

19 octobre 2013

Pyrrosia porosa

Pyrrosia porosa est une espèce appartenant à la famille Polypodiaceae dont l’ aire de distribution recouvre une large partie de l’ Asie, de l’ Himalaya à l’ Inde, l’ Asie du Sud Est et les Philippines.

C’est une fougère de développement modeste qui possède un rhizome rampant mais dont les frondes sont bien regroupées. Entières et de forme oblancéolée, elles mesurent jusqu’à 3,5 cm de large pour une longueur variant de 9 à 30cm. Le stipe ailé depuis la base est difficilement distinguable du limbe qui le prolonge parfaitement. Les frondes sont d’ un vert soutenu sur leur face supérieure avec des hydathodes parsemés. Le revers présente un aspect blanchâtre et cotonneux dû à un épais revêtement de poils à la structure en étoile. Les sores disposés en chevrons occupent la moitié supérieure du limbe. Ces frondes qui possèdent une texture un peu molle peuvent carrément devenir flasques par forte chaleur ce qui peut surprendre quand on n’ est pas averti de cette particularité ! L’ ancien synonyme de cette fougère, Pyrrosia mollis , est à cet égard  très parlant. Ceci m’ incite à penser que cette fougère devra plutôt être cultivée à mi-ombre pendant l’ été. Au niveau de la rusticité, je pense qu’elle demandera à être protégée pendant l’ hiver ou plus sûrement être rentrée.

Microgramma lycopodioides

12 octobre 2013

Microgramma lycopodioides

Microgramma lycopodioides est une fougère épiphyte, appartenant à la famille Polypodiaceae, largement répandue dans les forêts tropicales d’ Amérique, du sud du Mexique jusqu’au Paraguay et au Brésil.

Ses longs rhizomes rampants lui permettent de s’ élever sur les arbres pour atteindre la canopée jusqu’à une hauteur pouvant dépasser 20 mètres comme cela a pu être observé dans la réserve naturelle de Rebio Uatuma en Amazonie Centrale. Les frondes entières, de forme étroite et elliptique, avec un apex pointu, possèdent une texture coriace. Les frondes fertiles, de forme semblable, sont simplement plus étroites. Les nervures secondaires très visibles forment un réseau caractéristique qui permet à coup sûr de reconnaitre cette fougère. Les sores ronds, dépourvus d’ indusie, sont répartis sur un seul rang de chaque côté de la nervure centrale, à mi-distance de la marge.

C’ est une fougère facile à cultiver à condition de lui fournir un support adéquat et beaucoup de lumière et d’ humidité.

Carex oshimensis ‘Everillo’

5 octobre 2013

Carex oshimensis 'Everillo'

Carex oshimensis est une plante vivace appartenant à la famille Cyperaceae. Elle est originaire du Japon, plus précisément  de l’ île de Honshu. Ses habitats naturels qui sont les bois secs et les pentes rocheuses témoignent de sa bonne adaptation aux emplacements ombragés et un peu secs. La floraison qui se produit au printemps reste discrète et peut passer inaperçue. Si l’ espèce type reste peu diffusée, les nombreux cultivars sont largement distribués. Parmi ceux ci  ‘Everillo’ se distingue du groupe par un feuillage qui passe d’ un vert acide pendant l’ hiver à un vert doré pendant l’ été, encore plus intense si l’ exposition est ensoleillée. Ce feuillage doré apporte un contraste bienvenu parmi les feuillages plus sombres de certaines fougères, comme ici celui de Polystichum setiferum ‘Divisilobum’.La photo a été prise en fin d’ hiver, début de printemps.

Lemmaphyllum microphyllum

28 septembre 2013

Lemmaphyllum microphyllum

Lemmaphyllum microphyllum est une petite fougère appartenant à la famille Polypodiaceae. Son aire de distribution recouvre une large partie de l’ Asie, incluant le Japon, les Philippines, la Corée, la Chine et Taïwan.

De longs rhizomes ramifiés en font une espèce rampante, capable de grimper aux arbres. Les frondes quasiment dépourvues de stipes sont dimorphiques et d’ apparence succulente de par leur épaisseur. Tandis que les frondes stériles qui mesurent de 1 à 4 cm ont une forme arrondie, les frondes fertiles se montrent plus longues, jusqu’à 6 cm, et sont de forme linéaire. Les sores dépourvus d’ indusies, comme il est de règle dans la famille sont disposés en un seul rang de part et d’autre de la nervure centrale.

En dehors des zones 9 et 10, la plante demande une sérieuse protection hivernale. Elle peut être cultivée en panier suspendu, dans un mélange de terreau fortement enrichi en écorce et en mousse pour mimer son habitat naturel. La croissance demeure modeste.

Microsorum fortunei

21 septembre 2013

Microsorum fortunei

Microsorum fortunei est une espèce dont l’ aire de distribution recouvre une partie de l’ Asie, incluant la Chine, Taïwan, le Japon et l’ Asie du Sud-Est. Cette fougère a été nommée en hommage à Robert Fortune, célèbre botaniste anglais, à qui l’ on doit l’ introduction de nombreuses plantes en Occident.

Microsorum fortunei appartient à la famille Polypodiaceae. Cette espèce est caractérisée par un rhizome modérément rampant et des frondes linéaires, atténuées aux deux extrémités, qui peuvent atteindre 60 cm de long pour 5 cm de large. Les sores ronds et dépourvus d’ indusie sont disposés de façon irrégulière, de part et d’ autre de la nervure centrale, en 1  rangée, plus rarement 2. Les sores ne forment pas de dépression centrale visible sur le dessus de la fronde. Au niveau de la rusticité Microsorum fortunei supporte quelques légères gelées et peut être qualifié de semi rustique. Il faut se méfier des gastéropodes qui sont particulièrement friands du feuillage. Pour remédier à ce problème, la culture en panier suspendu est une solution, d’ autant plus que la plante semble apprécier ce mode de vie épiphyte et résiste remarquablement bien à la sécheresse.

Pellaea ovata

14 septembre 2013

Pellaea ovata

Pour la petite histoire cette fougère difficile à se procurer m’ a été donnée par un amateur de plantes exotiques qui a créé un magnifique jardin sur la Côte d’ Azur mais qui est parti s’ installer sous des cieux plus cléments. Bon vent à toi Jean-Philippe !

Pellaea ovata appartient à la famille Pteridaceae. Cette  fougère, originaire du Mexique, qui pousse sur les pentes rocheuses et les forêts de pins dans des sols neutres à alcalins, possède une aire de distribution qui s’ étend du Texas jusqu’à l’ Amérique du Sud. Pellaea ovata tient son nom d’ espèce à la forme de ses pinnules ovales dont la forme rappelle celle d’ un oeuf.  L’ autre particularité remarquable de cette espèce est de posséder un un stipe et un rachis qui ne sont pas droits comme chez la plupart des fougères mais qui forment des zigzags. Le feuillage, majoritairement tripenné, d’ une teinte vert pâle à vert grisé, a tendance à s’ emmêler et les stipes un peu grêles supportent difficilement le poids du limbe triangulaire qui peut atteindre 80 cm de long pour 30 cm de large, un support pouvant alors s’ avérer nécessaire. Le sores oblongs sont protégés par la fausse indusie formée par le bord replié des pinnules. En zone 8 Pellaea ovata ne doit être considérée que comme semi rustique et par conséquent rentrée pour l’ hiver. Sa culture en pleine terre ne peut être envisagée que dans les régions favorisées du littoral, en zone 9 à 10.

Microgramma percussa

7 septembre 2013

Microgramma percussa

Microgramma est un genre appartenant à la famille Polypodiaceae. L’ espèce Microgramma percussa est une fougère épiphyte largement répandue en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Son rhizome, long et rampant, est fortement ramifié. Les frondes, monomorphiques, mesurent de 15 à 30 cm de long. Elles sont de forme elliptique, très étroite, avec un apex terminé en pointe. La texture coriace du feuillage ne permet pas de distinguer les nervures secondaires. Les frondes à l’ aspect brillant portent de nombreuses écailles blanches à leur surface . Les sores ronds sont répartis en une rangée unique entre la nervure centrale et la marge de la feuille. Ces sores forment une dépression centrale sur la face supérieure de la fronde, ressemblant à de petits anneaux.

Jusqu’en 1986 cette espèce était incluse dans le genre Pleopeltis, mais elle est à présent rattachée au genre Microgramma. Microgramma percussa est de culture facile et se développe rapidement.

Microsorum siamensis

31 août 2013

Microsorum siamensis

De découverte récente, puisque décrite pour la première fois par Boonkerd en 2006, Microsorum siamensis est comme son nom l’ indique une fougère originaire de Thaïlande.

C’ est une espèce lithophyte qui pousse à mi-ombre sur des sommets rocheux, en milieu humide et riche en humus. Sa principale particularité est de posséder des frondes iridescentes. Ces frondes monomorphiques et de forme elliptique ont des marges entières et ondulées, à la base atténuée et à l’ apex aigu à longuement acuminé. De texture très coriace, elles présentent des hydathodes sur la face supérieure. Les sores dépourvus d’ indusies  sont irrégulièrement répartis dans la moitié supérieure du limbe.

Bien que de culture facile elle se montre lente et demande beaucoup de chaleur, mais compte tenu de ses origines, on s’ en serait douté, au point que j’ hésite à la sortir, même en cette période de l’ année, car les températures nocturnes pourraient être trop fraîches pour elle. Comme toute plante tropicale qui se respecte il lui faut au moins 20° C pour bien se porter, sinon la croissance stoppe. Il ne faut pas non plus sous estimer les besoins en lumière car la mi-ombre en zone tropicale est beaucoup plus lumineuse que l’ intérieur de nos maisons en zone tempérée, surtout en hiver qui est la période critique pour ces plantes. La combinaison gagnante est donc chaleur, lumière et humidité.